Après Metro 2033, THQ s'apprête à nous proposer un autre FPS à l'ambiance très prenante : Homefront. Nous l'avons vu une nouvelle fois et nous en sommes ressortis à la fois très intéressés par le jeu en lui-même et un rien angoissés par son scénario...
Avant de lancer le joueur dans la partie, Homefront raconte en détail comment, entre 2012 et 2027, les États-Unis sont devenus un territoire occupé par les troupes de la Corée du Nord. Trouvant ses origines dans une idée de John Milius, le réalisateur du Conan avec Arnold Schwarzenegger et surtout de L'Aube Rouge qui abordait un sujet similaire, explique par le menu le processus qui a mené à cette situation. On ne va pas vous gâcher la surprise mais sachez que cela débute par la mort de Kim Jong-Il, le président de la Corée du Nord, et se termine par le déséquilibre complet de la balance des forces en présence. En effet, au moment de l'invasion, les forces coréennes rassemblent trente millions de soldats dont cinq millions rien que pour les forces spéciales alors que l'armée américaine ne comprend plus que huit cent mille hommes. Le plus intéressant, c'est la logique qui amène au contexte tel qu'on le vivra dans le jeu puisque celui-ci débute deux ans après la défaite américaine. Même si cela reste de la fiction, on ne peut s'empêcher de s'interroger avec un tas de phrases qui commencent souvent par les mots "Et si...". Et on sent déjà qu'on va prendre fait et cause pour les résistants auxquels appartiendra le personnage qu'on va diriger. En cela, puisqu'il propose de combattre dans des conditions faisant du héros un tout petit pion forcément dépassé par une situation qui n'a absolument aucune dimension humaine, Homefront nous a immédiatement fait penser à Metro 2033 qui, hasard ou pas, est lui aussi édité par THQ.
Ce sentiment a été renforcé par le premier niveau que nous avons pu voir durant cette présentation. Selon les précisions des développeurs, il ouvre le deuxième chapitre du jeu. On y retrouve le personnage qu'on incarne, un pilote d'hélicoptère. Apparemment, son dernier atterrissage ne s'est pas tout à fait passé comme il aurait pu le souhaiter puisqu'il sort d'un coma au moment où le niveau débute. Sous l'égide du chef du camp de réfugiés qui l'a recueilli, il va visiter les installations. Cette petit balade a été pour nous l'occasion de constater tout d'abord la qualité du rendu graphique et aussi la pléthore de détails qui rend l'endroit vivant. Par conséquent, non seulement on y croit mais, en plus, on sait qu'on va se battre comme un lion pour aider ces gens-là...
Si durant le premier niveau qui nous a été montré aucun coup de feu n'a été échangé, la guerre était partout dans le suivant. On entre sur le champ de bataille par des tunnels dérobés et, arrivé à proximité de l'objectif, un centre commercial à l'américaine, le personnage de Ryanna que l'on suit étrangle un garde en faction. C'est long et le bonhomme se débat. A nouveau, on sent bien que les développeurs ont voulu apporter une touche de réalisme à l'ensemble afin qu'on se sente à la fois immergé et concerné. Une fois à l'air libre, on prend position en hauteur par rapport au parking du mall. Notre boulot va consister à tirer au fusil de précision sur les soldats coréens en contrebas dès que la diversion prévue par nos compagnons aura été lancée. Celle-ci déboule sous la forme d'une camionnette lancée à toute vitesse contre un barrage alors que les haut-parleurs dont on l'a équipée braillent le « Great Balls of Fire » de Jerry Lee Lewis. Vous allez voir que le choix de cette chanson n'est pas innocent. Les soldats coréens font mouvement en tirant vers le véhicule. Ils se rassemblent donc à un seul endroit et deviennent une cible de choix pour une équipe américaine postée de l'autre côté du parking et équipée d'un mortier tirant des obus à sous-munitions incendiaires. De grosses boules de feu tombent du ciel et c'est au personnage qu'on dirige qu'il appartient d'achever les ennemis en flammes. A nouveau, on ressent cette ambiance intense et sans concession mais ce n'est pas fini...
En effet, la situation se complique avec le tir inopiné d'un obus sur notre position. Au moment de l'explosion, c'est à notre personnage de se retrouver à terre, au milieu de l'enfer qu'il a participé à créer. Dès cet instant, la mission change de rythme. On tire directement sur les soldats adverses venus en renfort comme dans tout FPS qui se respecte. Ceci étant dit, il faut également tenter d'éviter les morceaux de voitures en flammes qui explosent et, bien évidemment essayer de trouver dans un labyrinthe de flammes un chemin jusqu'à une autre position moins exposée. Pour vous aider, votre état-major envoie un Goliath, un gros drone sur roues équipé d'une mitrailleuse lourde et d'un lance-roquettes. Il sera bien utile pour faire le ménage parmi les ennemis et pour s'occuper de l'hélicoptère d'attaque coréen qui survole la zone en décimant vos compagnons. Pour s'en servir, il suffit de viser une cible et cet engin fait pleuvoir dessus un déluge de plomb qui lui sera forcément fatal. C'est d'ailleurs avec la destruction de l'hélicoptère que s'est achevée notre nouvelle démonstration.
En résumé et au risque de nous répéter, il est clair que l'ambiance et, en corollaire, l'immersion du joueur seront les deux grandes forces de Homefront. Le Drama Engine qui régit la réaction des personnages non-jouables, alliés comme ennemis, en fonction de vos actions et de votre position participe lui aussi à cette impression d'y être. Notre enthousiasme actuel n'est pas feint et trouve une solide justification dans tout ce que nous avons pu voir. Mais nous devons reconnaître qu'en elle-même cette nouvelle démonstration nous a semblé un peu courte. En tout cas, voilà encore un FPS que les fans du genre vont devoir surveiller de près.
FPS construit autour d'une histoire prenante, Homefront bénéficie d'une volonté de ses développeurs de créer un contexte plausible et immersif qui se voit dans le jeu. De plus, la qualité technique tant au niveau du rendu qu'en ce qui concerne la gestion des différents acteurs et l'intensité des combats nous a semblé très correcte. Petit bémol toutefois : la démo ne s'est pas faite en haute définition et l'aliasing était flagrant à certains moments. Mais nous pensons qu'il s'agit d'un défaut qui sera corrigé par la suite. Pour en revenir à nos impressions, vous aurez compris qu'elles sont très positives. Tout comme avec Call of Duty Black Ops, nous sommes ressortis de là avec le sentiment d'avoir vu l'un des shoots les plus importants de ces prochains mois. Toutefois, il faut reconnaître que cette démonstration était bien courte. Cet avis est donc amené à évoluer lors des prochaines sessions qui auront lieu d'ici la sortie de ce jeu prévue pour l'instant pour l'hiver 2010.