Aussi improbable que cela puisse paraître, Bulletstorm dispose bel et bien d'un scénario, ne serait-ce que parce que celui-ci permet d'introduire un terrain de jeu absolument unique. Le titre de People Can Fly nous entraîne en effet sur les traces de Grayson Hunt et Ishi Sato, deux membres d'une organisation paramilitaire oeuvrant pour une confédération futuriste baptisée Dead Echo. Persuadés de défendre la veuve et l'orphelin, les deux héros vont rapidement déchanter en s'apercevant que finalement, on leur a peut-être menti à l'insu de leur plein gré. Forcés à errer dans l'espace, Grayson et Ishi font finalement une mauvaise rencontre, voient leur vaisseau leur péter dans les doigts et échouent sur la planète Stygia. Ancien lieu de villégiature des plus grosses fortunes de la galaxie, les riches installations de ce monde paradis sont aujourd'hui à l'abandon et servent de domicile à d'étranges mutants. Pire, la végétation particulièrement vigoureuse de la planète a depuis longtemps repris possession des luxueux complexes hôteliers locaux, agrémentant le tout de cactus géants et de plantes carnivores. Comme si ça ne suffisait pas, les responsables de la destruction du vaisseau des héros ont également débarqué sur Stygia et pourchassent maintenant les deux survivants.

Le décor étant maintenant planté, le moment est donc venu d'entrer dans le vif du sujet. Sachez donc que Bulletstorm nous invite à défourailler tout ce petit monde à travers des environnements sublimes soutenus par l'Unreal Engine 3. En plus d'utiliser toute une tripotée de pétoires relativement classiques ainsi que des flingues bien fendards, dont un capable de balancer un duo de grenades adhésives liées entre elles par une lanière (et donc capable de s'entortiller autour de n'importe quoi avant de péter), Grayson est également capable de tacler l'adversaire, de lui asséner de violents bourre-pifs mais aussi de se servir d'un lasso laser bien pratique. En effet, ce dernier sert non seulement à agripper l'ennemi pour mieux lui exploser la tronche à bout portant, mais aussi à s'emparer d'objets divers et variés dont on se servira généralement pour mettre un terme à l'existence de son prochain.

Car tout l'intérêt de Bulletstorm réside en fait dans son système de "kill skill", qui consiste en fait à effectuer des combinaisons toutes plus improbables les unes que les autres afin de mettre à mort l'ennemi. Du simple coup dans les roustons capable d'envoyer votre victime du moment s'empaler sur un cactus aux manoeuvres plus complexes, tout est finalement noté, puis récompensé par des skillpoints qui à terme, serviront à débloquer de nouvelles armes et améliorations. Nous avons ainsi pu assister à des séquences aussi jouissives que surréalistes lors desquelles Grayson se saisissait d'un ennemi avec son lasso, lui collait une double grenade autour du cou, avant de le réexpédier vers ses congénères d'un violent coup de pied, avec pour résultat, un triple frag spectaculaire et un véritable geyser d'hémoglobine. Le tout étant généralement complété par une réplique bien débile, fleurant la graisse et les dessous de bras.

Après quelques minutes passées à exploser des dizaines de malandrins en leur expédiant des baraques à frites rouillées sur la tête ou en les envoyant carrément valdinguer dans la gueule béante d'une plante carnivore, le développeur s'est finalement retrouvé dans les tentacules d'un gigantesque boss. Version hypertrophiée des représentants de la flore locale croisés depuis le début du niveau, le machin nous a paru relativement coriace, même si la méthode pour en venir à bout paraissait tout de suite beaucoup plus classique que le déchaînement de violence débile auquel nous avions assisté jusque-là. Pour Grayson, il s'agissait effectivement de se saisir des bulbes rougeâtres entourant le corps de la créature avec le lasso, puis de les exploser consciencieusement. Reste que l'animation du boss et sa taille hallucinante suffisaient amplement à rendre ce passage dantesque.