Après l’énorme succès de Modern Warfare 2 puis le litige entre son développeur Infinity Ward et son éditeur Activision, l’autre studio qui se charge de la série Call of Duty, Treyarch, s’est rappelé à notre bon souvenir en nous montrant deux niveaux du prochain volet de cette licence. Et ce que nous avons vu nous a rassurés quant à l’avenir de CoD. Rapport de mission...
Au fil des volets de la licence Call of Duty qu'il a développée, Treyarch avait fait preuve d'une constance évidente : cantonner l'histoire dans le cadre de La Seconde Guerre mondiale. Pendant ce temps, chez Infinity Ward, l'autre studio se chargeant du développement des opus de la série, on avait quitté cette période pour s'intéresser aux conflits contemporains avec les deux Modern Warfare qui ont rencontré un indiscutable succès. Pour Call of Duty Black Ops, Treyarch va à son tour quitter la Guerre 39-45 pour avancer de quelques années dans le temps et installer son intrigue dans les années 60, entre Guerre Froide et Guerre du Vietnam. Dans le treillis d'un membre d'un commando envoyé par la CIA partout dans le monde pour préserver la démocratie en toute discrétion, vous allez voir du pays : l'Asie, Cuba ou le territoire de l'Union Soviétique. C'est d'ailleurs là que se déroulait la première opération à laquelle nous avons pu assister : l'infiltration à la fois musclée et subtile de vos hommes dans une usine très isolée entre montagne et forêt...
En fait, ce niveau débute à des milliers de kilomètres de l'endroit où vous allez intervenir, vous et vos compagnons d'armes. Sur la piste d'une base militaire, le joueur se retrouve dans la combinaison pressurisée d'un pilote qui se dirige vers l'un des plus beaux avions jamais créés : un SR-71 Blackbird. En vue subjective, il s'installe dans le cockpit exigu de cet appareil de reconnaissance et met en route ses deux réacteurs monstrueux avant de se lancer à l'assaut des nuages. Evidemment, même s'il ne s'agit que de tirer le joy de la manette au bon moment, c'est le joueur qui prend le manche le temps du décollage. Transition. On retrouve la forme effilée peinte en noir mat du SR-71 là où il donne le meilleur de lui-même, à savoir aux limites de l'atmosphère terrestre. Cette fois-ci, le travelling qui suit les courbes de l'avion ne nous emmène pas à la place du pilote mais sur le siège arrière, celui occupé par l'opérateur caméra. En communication radio avec le commando, il va devoir amener les soldats à pied d'œuvre tout en évitant soigneusement qu'ils tombent nez à nez avec une patrouille qui vient de débarquer. Pour cela, il dirige l'objectif d'une caméra, surveille l'action sur un écran devant lui et indique les endroits vers lesquels ils doivent se déplacer. Quand cette partie de l'opération est réussie, nouvelle transition et on se retrouve sur le plancher des vaches. Cette fois-ci, on est bien l'un des membres du commando. Chut, pas un bruit ! La patrouille ennemie vue de l'avion quelques instants auparavant défile à quelques dizaines de centimètres du fossé dans lequel notre personnage a trouvé refuge. D'ici, ils paraissent bien plus impressionnants et bien plus nombreux que quand on les voit sur un écran à plusieurs kilomètres d'altitude. Pas question d'ouvrir le feu et d'engager le combat sous peine de compromettre la mission de manière irrémédiable. Une fois que les fantassins sont passés, les quatre soldats du commando sortent de leurs cachettes et reprennent leur progression vers l'objectif.
Le rythme de cette première mission fait très "opération spéciale". Il y a du monde en face mais pas trop et c'est de toute façon au personnage dirigé par le joueur qu'il revient d'éliminer toute résistance. La raison ? Tout simplement parce qu'il faut se la jouer discrète et que c'est lui qui possède une arbalète, arme idéale pour abattre un ennemi assez éloigné sans faire trop de bruit. Pour réussir les tirs à longue distance, il faudra gérer la respiration du personnage et la bloquer afin d'éviter de bouger. Evidemment, il faudra appuyer sur la détente avant de devenir tout bleu... Arrivé jusqu'à l'usine par le haut de l'installation, on teste une première fois la descente en rappel. Les endroits avec lesquels on peut interagir pour, par exemple, attacher sa corde, sont clairement indiqués : ils sont translucides et clignotent. Il n'y a plus qu'à s'en approcher et appuyer sur le bon bouton de la manette pour que le personnage fasse ce qu'on attend de lui. Une fois sur le toit du poste de commandement, on recommence l'opération et on débarque dans l'installation ennemie en fracassant les vitres. Dès que tous les soldats adverses sont abattus, le commando poursuit sa progression d'une manière bien plus franche puisque l'alerte est donnée. L'arbalète cède alors la place à un Steyr AUG, fusil d'assaut autrichien aux lignes très spécifiques qui ne devait pourtant être disponible qu'à la fin des années 70 alors que l'action se déroule en 1968. Interrogés par nos soins sur cet anachronisme, les développeurs de Treyarch ont fait valoir que l'équipe à laquelle appartient notre personnage fait vraiment partie de l'élite des troupes d'intervention et qu'ils ont donc accès à du matériel d'avant-garde. Admettons...
Ayant atteint leur objectif : saboter un dispositif de communication, vos hommes ressortent et se retrouvent sur une passerelle en métal au moment où un as du lance-roquettes les repère. En faisant mouche, non seulement ce dernier détruit presque totalement l'infrastructure mais il déclenche également une réaction en chaîne annonciatrice d'une gigantesque avalanche. Voilà ce qui arrive quand on s'amuse avec des explosifs en montagne. Dès lors, vos soldats vont devoir se précipiter vers leur point d'extraction en bondissant par-dessus les crevasses qui viennent d'apparaître. Et pour sortir du niveau, attention la marche est haute. En effet, cette opération se termine par une petite séance de base-jump à partir d'une falaise. Nous avons vu le soldat qu'on suivait sauter dans le vide et chuter à quelques mètres de la paroi mais, à peine avons-nous pu nous extasier sur le détail qui tue : la génération d'une cristallisation de glace sur la circonférence des lunettes portées par le personnage, que les développeurs sont passés à la suite de la présentation et, donc, à une autre mission.
L'enfer, l'Apocalypse, la boucherie totale... Voici quelques-uns des termes qui nous sont venus à l'esprit après avoir assisté à cette deuxième opération. Là, on est nettement moins dans le subtil et l'assaut de l'usine décrit plus haut finit par passer pour une attaque menée selon des règles presque courtoises entre personnes bien élevées. Dans les rues de la ville qui accueillait cet autre niveau de Call of Duty Black Ops, la guerre est partout et la mort vous attend à chaque angle de mur. Vos hommes avancent en profitant du moindre muret pour se mettre à couvert et abattent les ennemis qui, il faut bien le dire, ont un peu tendance à se balader au beau milieu de zones assez dégagées, se transformant ainsi en cibles faciles. Mais, entouré par le vacarme des explosions, avec les débris qui volent de toutes parts et devant composer avec l'arrivée d'un flot continuel d'ennemis, il nous a semblé qu'on n'aura que très peu l'occasion de prêter attention à la gestion des adversaires par l'intelligence artificielle. On flinguera à tout-va et on tâchera, quand des particules de chair étalées à l'écran indiqueront qu'on vient d'être touché, de se trouver un petit endroit relativement sécurisé histoire de s'arrêter quelques instants pour reprendre des forces, point barre. Seule vraie cassure de ce rythme très intense, l'intervention sur ordre d'hélicoptères bardés de mitrailleuses lourdes qu'on enverra, par exemple, raser un immeuble dans lequel se terre un sniper ou l'heureux possesseur d'un bazooka. Ils seront également bien utiles quand un tank vous déboulera dans les rangers et que vous constaterez que, face à ce monstre blindé, votre M-16 ne fait décidément pas le poids.
En deux niveaux très différents l'un de l'autre par leur teneur et leur rythme, Call of Duty Black Ops s'est d'ores et déjà imposé à notre esprit comme un digne héritier des derniers opus de la série. Cet avis ne demande qu'à être étayé ou infirmé le cas échéant et nous ne doutons pas que nous aurons l'occasion de le faire puisque ce titre ne sort que début novembre. Mais force est de reconnaître que ce premier contact nous a laissé une impression très positive.
Longtemps considéré comme le "parent pauvre" par rapport à Infinity Ward, l’équipe de Treyarch semble s’être débarrassée de tout complexe et nous prépare un Call of Duty Black Ops qu’on ne peut qu’attendre avec impatience. Par rapport aux jeux précédents signés par cette équipe, l’effort est flagrant et salutaire. La qualité de ce que nous avons pu voir renforce ce que nous pensions déjà : ce titre sera sans doute l’un des FPS les plus importants de l’année. A partir de maintenant, nous n’avons qu’une hâte : prendre le jeu en main.