Après les moutures HD, Wii et Nintendo DS, c'est au tour de la version PSP de PoP de passer entre nos mains. Renouant avec le tout premier PoP ou son récent remake sur PSN, ces Sables Oubliés troquent la liberté de mouvement pour une aventure privilégiant l'exploration horizontale.
Il fallait s'y attendre, le Mal est de retour. Cette fois, le fourbe a pris l'apparence d'Ahibud, un puissant esprit du feu bien décidé à foutre la pagaille. Bien entendu, tout ne va pas se passer comme prévu puisqu'un vaillant Prince, vous en l'occurrence, va se dresser sur le chemin du démon. Vous me direz, vu qu'il s'agit d'une prophétie, on aurait tort de se priver. Ça tombe bien d'autant que ledit Ahibud avait également décidé de défourailler votre famille. Bref, l'aventure nous attend aux portes de la cité et avec elle le destin d'un monde, le nôtre. A partir de ce postulat de départ pour le moins conventionnel, Ubisoft nous a concocté un énième Prince of Persia. Encore un me direz-vous sauf que cette fois, vous devrez composer avec une épopée à la frontière du vertical et de l'horizontal.
Dans l'absolu, on trouvera l'idée rafraîchissante même si de prime abord, on pourra se sentir lésé surtout au regard des capacités de la PSP. Toutefois, il serait idiot de bouder Les Sables Oubliés sous prétexte qu'il ne s'agit que de 2D, surtout dans le cas d'un PoP. Ainsi, une fois que vous aurez accepté cet état de fait, vous pourrez profiter comme il se doit de ce que le soft a à vous proposer : un jeu entraînant, rafraîchissant, à la difficulté exponentielle. Néanmoins, on pourra dès le départ balancer quelques écueils. En effet, bien que Les Sables Oubliés soit ouvertement un jeu de plates-formes, les développeurs se sont sentis obligés d'y inclure quelques phases d'action. Le résultat ? Des combats soporifiques construits autour d'un nombre limité d'enchaînements. Pas suffisant pour renouveler le tout au fur et à mesure de notre progression. En somme, dès qu'on en aura la possibilité, on fera en sorte de passer au-dessus de nos adversaires puis de les pousser dans le vide pour en finir au plus vite. Heureusement, ces rixes ne représentent qu'un faible pourcentage de ce qui vous attend, le reste étant synonyme de plates-formes mouvantes, de pièges bien vicieux et de contrôle du temps, bref, tout ce qui caractérise la série depuis qu'Ubisoft l'a reprise en main.
Cela m'amène à vous lâcher quelques mots concernant la maniabilité qu'on qualifiera de "bien mais pas top". En effet, si les contrôles sont simples et permettent de sauter, rouler et attaquer avec aisance, on reprochera au jeu une gestion parfois casse-gueule des checkpoints. En tout premier lieu, il faut savoir qu'en sus de votre barre d'énergie, vous aurez droit à plusieurs résurrections. A chaque fois que vous manquerez un saut, hop, une résurrection de moins, ceci vous ramenant juste à l'endroit où vous venez de mourir. De plus, si vous pourrez remplir votre jauge de vie et regonfler votre stock de "respawn" dans les fontaines faisant office de points de contrôles, on pestera parfois devant le fait de devoir refaire de longs passages à cause d'un saut mal négocié. Dès lors, quelle joie de devoir se retaper de longs wall-run entre deux murs parallèles réclamant un bon timing pour sauter et faire appel à l'esprit Helem afin de ralentir ou accélérer les mouvements d'éléments. A ce sujet, il est quelquefois regrettable de devoir faire attention à nos déplacements tout en gérant celui de l'esprit, via le stick analogique, afin de l'amener au pilier à déplacer ou au jet de sable à utiliser pour débloquer un interrupteur.
Ensuite, bien qu'on ait droit à des boss, généralement peu coriaces, on eut apprécié que les mécanismes pour les battre ne soient pas similaires aux méthodes employées durant les parcours. Rien de bien fâcheux même si de tout ceci ressortira forcément une lassitude bien légitime. En définitive, Prince of Persia : Les Sables Oubliés perd en liberté ce qu'il gagne en nostalgie. Qu'on aime ou non, on appréciera son prix inférieur à 30 euros, la balade devenant de facto bien plus intéressante. Enfin, avec une quinzaine de niveaux relativement courts mais à la difficulté exponentielle, on aura tôt fait de passer quelques heures en compagnie du Prince, surtout si on se prend au jeu des bonus à débloquer.
Pour des raisons techniques, ces images proviennent de chez l'éditeur.
- Graphismes12/20
Alors que l'esthétique générale est loin d'être vilaine, difficile de ne pas comparer avec les précédents PoP. Du coup si se retrouver face à un jeu 2D procure un charme indéniable à l'ensemble en le rapprochant de plus du titre original, on pourra être déçu par la technicité du soft. Toutefois au-delà des décors relativement minimalistes, rendons grâce aux graphistes qui ont su insuffler une vraie personnalité au jeu grâce à une belle palette de couleurs et de beaux éclairages.
- Jouabilité14/20
La jouabilité est simple et se montre très convaincante. Pourtant, on regrettera plusieurs choses. En effet, outre des combats peu intéressants malgré des coups à débloquer, il est fâcheux de devoir parfois se retaper de longs passages à cause de checkpoints mal placés. En sus, quelques sauts, lors de wall-run généralement, ont parfois de gros ratés. Bref, on s'énerve, on peste mais on y revient néanmoins même si les énigmes tournent rapidement en boucle en usant et abusant des capacités temporelles de l'esprit d'Helem.
- Durée de vie13/20
Un peu plus d'une quinzaine de niveaux à la difficulté progressive vous attendent. Sachant que la maniabilité a parfois quelques ratés, vous devriez passer quelques heures en compagnie du titre. D'autant plus vrai que si vous désirez récupérer la totalité des bonus (artworks, musiques...), il vous faudra trouver quantité d'orbes éparpillées à travers les chapitres.
- Bande son14/20
Les musiques orientales rempilent tout comme le doublage français ma foi de qualité fort honorable. Pas grand-chose à signaler à ce niveau si ce n'est des bruitages peu nombreux et par trop classiques.
- Scénario8/20
PoP évolue à travers les âges pendant que son scénario se perd dans un passé lointain. Un pays en proie à une force démoniaque, un prince courageux seul capable de venir à bout de la menace... Il serait peut-être temps de faire un peu évoluer le matériau de base.
Délaissant sciemment le tout "3D" pour revenir à la source, ce PoP PSP ne fera pas l'unanimité. Cependant, en marge de plusieurs problèmes de jouabilité, de combats lénifiants et d'une technicité relative, la sauce prend facilement. Il est en effet très plaisant de parcourir le titre d'autant que le challenge est un peu plus corsé que par le passé. On eut cependant apprécié des énigmes ne reposant pas simplement sur deux ou trois mécanismes de gameplay. Nonobstant, cette mouture de Prince of Persia : Les Sables Oubliés peut garder la tête haute sans prétendre pour autant au titre de chef-d'oeuvre.