Bien moins médiatisée que ses homologues HD, la version DS de Prince of Persia : Les Sables Oubliés arrive elle aussi sur les étales de France et de Navarre. Faisant suite à un épisode mi-figure, mi-raisin sorti en 2008, ce nouveau segment entend bien faire oublier son triste aïeul, du moins sur la question de la maniabilité.
N'entretenant aucun rapport avec les versions HD, ce Prince of Persia : Les Sables Oubliés nous transporte dès le départ en plein coeur d'une cérémonie visant à ressusciter le grand maître d'une mystérieuse secte. Notre benêt de Prince ayant participé malgré lui à la petite sauterie, il va devoir tout faire pour ramener l'ordre dans la galaxie, heu, oui, enfin, en Inde pour commencer. Heureusement, il va très vite pouvoir profiter de l'aide de Razia, esprit de l'épée qu'il ne tardera pas à trouver sur son chemin. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, sachez que ladite Razia vous octroiera également plusieurs pouvoirs. Bref, vous voilà paré pour l'aventure qui s'annonce malheureusement de courte durée. Il faut en effet savoir que si le jeu est découpé en plusieurs chapitres, chacun d'entre eux comprenant différents niveaux construits autour d'un thème graphique, on aura vite fait d'avancer. Est-ce un mal ? Oui et non.
Bien entendu, du point de vue de la durée de vie, on regrettera de ne pas avoir droit à une longévité plus conséquente. D'un autre côté, cette progression rapide est ici synonyme d'un gameplay bien mieux calibré que celui du précédent épisode. Pourtant, on retrouve l'idée du "tout au stylet" mais il faut croire qu'Ubisoft s'est penché sur les carences du précédent volet puisque cette fois, on évolue facilement. Certes, quelques sauts manquent encore parfois de précision mais après plusieurs heures, on sent bien que la maniabilité s'est affinée. Ca vaut mieux puisqu'en plus des phases de plates-formes qui nécessiteront un peu de doigté, vous devrez utiliser le stylet pour actionner des leviers, pousser des blocs de pierre ou combattre en utilisant votre fidèle cimeterre. A ce sujet, vous aurez le choix de bloquer les attaques, d'effectuer une cabriole au-dessus de votre adversaire pour l'attaquer dans le dos ou d'asséner quelques coups bien placés. Rien de bien folichon me direz-vous et vous aurez raison. Effectivement, ce PoP est imprégné d'un classicisme certain débouchant sur une aventure linéaire mue par une construction des plus banales. C'est un fait, je vous l'accorde, mais étrangement, on ne regarde jamais sa montre quand on parcourt le titre.
Il faut dire qu'avec le retour des pouvoirs temporels, le Prince ne s'en porte que mieux. Ainsi, avec l'aide de Razia, notre ami pourra revenir, un nombre de fois limité, dans le temps afin de faire un pied de nez à un combat mal négocié ou une chute embarrassante. Par la suite, vous pourrez également ralentir les objets, ceci étant très appréciable lors de séquences chronométrées. Dans l'absolu, rien ne change, d'autant que des checkpoints bien placés évitent qu'on doive se retaper des phases trop longues. Pourtant, ces pouvoirs faisant partie intégrante du mythe, participent grandement à la richesse de ce nouveau segment portable. Néanmoins, il est dommage qu'Ubi n'ait pas pensé à une évolution plus intéressante du Prince, ce dernier pouvant simplement acheter chez un marchand des améliorations pour l'épée, le pouvoir du temps, sa santé ou bien encore quelques pièces d'équipement. Au rayon des points faibles, on citera aussi volontiers l'absence de bonus à débloquer ou d'un mode multi alors qu'on eut aimé pouvoir se faire un petit Parcours contre un pote en wi-fi. Malgré tout, on serait tenté de dire que petit à petit Ubi fait son nid. Après un premier épisode raté et un deuxième opus bien mieux loti, on en viendrait presque à se demander ce que nous réservera l'éditeur à la prochaine occasion. Seul l'avenir nous le dira même si pour l'heure, vous avez rendez-vous avec votre passé.
- Graphismes13/20
Si l'ensemble se rapproche du niveau du précédent volet (design Super Deformed compris), exit les ralentis. De fait, l'animation ne s'en porte que mieux. Bien qu'on puisse à nouveau déplorer que la plupart des décors soient vides, plusieurs effets spéciaux et la pluralité des environnements rattrapent cet écueil. On évoquera également la possibilité d'utiliser la caméra de la DSi pour personnaliser les arrière-plans. Une idée originale et plutôt marrante.
- Jouabilité15/20
A moins d'avoir deux mains gauches, je ne vois pas trop ce qu'on pourrait reprocher à la maniabilité de ce Prince of Persia. Alors qu'on retrouve une fois de plus une jouabilité tout au stylet, le gameplay a été grandement amélioré depuis le précédent volet. Du coup, à l'exception de quelques sauts sur les murs, les contrôles s'avèrent précis et il est rare qu'on meure bêtement. De plus, vous pourrez utiliser trois pouvoirs, dont le ralentissement temporel, pour réessayer des passages un peu plus compliqués.
- Durée de vie10/20
Si la maniabilité s'avère bien meilleure que par le passé, on reprochera aux Sables Oubliés d'avoir opté pour une durée de vie riquiqui. En somme, vous aurez à traverser quatre chapitres eux-mêmes composés de plusieurs niveaux et se clôturant par un combat contre un boss. Les stages étant rapides à terminer, malgré une difficulté exponentielle, les bonus à débloquer pointant aux abonnés absents, on aura vite fait de plier l'aventure malgré la fraîcheur inhérente à celle-ci.
- Bande son10/20
Exception faite de quelques musiques bien dans le ton, les bruitages sont peu nombreux et plutôt minimalistes. Quant à d'éventuelles voix digits, eh bien disons qu'il faudra attendre un potentiel troisième épisode pour y avoir droit.
- Scénario9/20
Les Sables Oubliés nous offre un petit retour dans le passé loin d'être idyllique scénaristiquement parlant. Dommage que le tout soit synonyme d'histoire basique, de démon à occire et de mystérieux esprit un brin... Heu... Trop mystérieux pour être honnête.
Ubisoft Casablanca a semble-t-il tiré parti de ses erreurs passées puisque la plupart des problèmes du précédent PoP DS ont disparu. Toutefois, on reprochera un manque flagrant d'originalité, une durée de vie réduite et un scénario inexistant. Néanmoins, avec sa jouabilité bien calibrée et la fraîcheur de l'aventure, on se laissera facilement prendre au jeu le temps de boucler une première fois le périple de ce mini Prince de Perse.