Les séries d'anthologie finissent toutes tôt ou tard par faire leur come-back sur les dernières générations de consoles. Si la licence Splatterhouse est restée plutôt discrète ces dernières années, elle s'apprête à faire prochainement un retour fracassant. Comprenez par là que Rick et son masque maudit risquent une nouvelle fois de laisser quelques traces de sang après leur passage.
On est désormais habitué à voir régulièrement de vieilles licences refaire surface et il faut reconnaître que, par le passé, ce type d'adaptation nous a réservé autant de mauvaises que de bonnes surprises. L'idée de remettre Splatterhouse au goût du jour est loin d'être incongrue : la série avait fait parler d'elle en grande partie de par sa violence et son aspect gore, les outils actuels permettront donc logiquement de nous offrir un spectacle encore plus impressionnant. Le développement de ce Splatterhouse nouvelle génération n'a malheureusement pas commencé sous les meilleurs auspices. Namco Bandai, l'éditeur du jeu, n'était visiblement pas satisfait de l'avancée des travaux du studio Bottlerocket qui était en charge de ce projet et s'est donc finalement décidé à développer le titre en interne pour surveiller au plus près les équipes qui en étaient chargées. Les instigateurs du projet n'ont pas pour autant été mis à l'écart, heureusement car ce sont de véritables fans de la série d'origine.
Le point de départ de ce Splatterhouse ne devrait pas étonner les habitués de la licence. Comme dans le premier opus sorti en 1988 sur les bornes d'arcade japonaises, on incarne Rick, un jeune étudiant qui se rend au manoir du mystérieux Docteur West en compagnie de sa petite copine Jennifer. Cette dernière se fait kidnapper et le pauvre Rick est laissé pour mort dès les premiers instants du jeu. Pour sauver sa belle il n'a donc pas d'autre choix que de sceller un pacte avec un masque démoniaque, le fameux Terror Mask, qui lui permet de revenir d'entre les morts et lui confère une force surhumaine. Le petit étudiant va alors se transformer en une véritable montagne de muscle qui va trouver un malin plaisir à réduire en pièces tous les monstres qui lui passent sous la main. Le design du personnage rappelle au passage furieusement le look du héros tel qu'il apparaissait parfois dans le troisième Splatterhouse. Le voilà donc paré pour se lancer dans l'exploration du manoir qui a pris des tournures très organiques. Ne vous étonnez pas si votre chemin est quelquefois bloqué par un œil gigantesque qu'il vous faudra arracher ou par une bouche que vous devrez gaver d'ennemis pour qu'elle vous laisse passer.
Malgré ces quelques idées originales, la progression dans le jeu nous a semblé tout ce qu'il y a de plus classique : les passages qui nous ont été présentés se résumaient généralement à massacrer les ennemis d'une pièce pour accéder à une autre salle où d'autres ennemis attendaient leur tour, le tout étant parfois agrémenté de quelques phases de plates-formes assez rapides... Splatterhouse cherche visiblement moins l'originalité que l'accumulation de scènes gore. D'ailleurs le système de progression du personnage n'est pas basé sur de simples points d'expérience mais sur la quantité de sang que vous avez fait couler. Vous aurez donc des bonus en tuant vos ennemis de la manière la moins ragoûtante qui soit en réalisant des "Splatter Kills" impressionnants et propres à chaque catégorie d'adversaire. Les deux sticks directionnels seront mis à contribution pour vous permettre par exemple de presser sa tête à plusieurs reprises ou de lui arracher des membres. Ce principe n'est pas sans rappeler celui de MadWorld : on se souvient en effet que le jeu de PlatinumGames récompensait votre inventivité en matière de mise à mort. D'ailleurs il sera aussi possible de se servir d'éléments du décor ou d'armes pour venir à bout des ennemis de Splatterhouse. On retrouve bien évidemment la fameux bâton clouté que les amateurs de la série connaissent déjà, mais pour se défendre Rick pourra aussi se servir d'une tronçonneuse ou même d'un bras arraché sur un adversaire hérissé de pointes.
L'aspect gore du titre ne tient pas seulement aux flots de sang qui viendront jusqu'à tacher votre écran, il est aussi renforcé par la capacité auto-régénératrice que le masque confère à Rick. Des ennemis pourront ainsi littéralement lui arracher des bras ou lui infliger des blessures si béantes qu'elles nous permettront d'admirer ses intestins. Il ne restera alors au héros plus qu'à trouver un endroit calme pour que le masque s'occupe de ses dégâts et fasse en sorte que les tissus et les os manquants repoussent. Ce fameux masque peut lui conférer d'autres pouvoirs à condition de faire couler suffisamment de sang. Rick peut ainsi s'abandonner totalement à cet objet maléfique et passer en mode berserker : la métamorphose est visuelle puisque le masque change d'aspect et que de nombreux os pointus surgissent du corps de Rick, mais le héros se retrouve alors surtout doté d'une force et d'une résistance exceptionnelles. Pour compléter le tableau, vous pourrez aussi compter sur toute une palette de coups spéciaux qui se débloqueront progressivement et qui vous permettront par exemple de faire surgir du sol de redoutables pics en os.
Si Splatterhouse revendique haut et fort son aspect gore et ses références au cinéma d'horreur des années 80 et 90, il met aussi en avant sa bande originale qui rassemble quelques célébrités du monde du heavy metal. On retrouvera ainsi des morceaux signés Lam of God, Mastodon, High on Fire, Goat Whore, Municipal Waste, The Haunted ou encore The Accused. Les développeurs ne se sont pas contentés de préparer un cocktail à base de sang et de hard-rock pour plaire à la communauté des fans de la licence, ils pourront aussi retrouver les trois premiers opus de la série dans leur version originale non censurée. En guise de clin d'œil supplémentaire aux amateurs, tous les deux niveaux, le jeu proposera aussi quelques petits passages un peu plus old-school adoptant un gameplay 2D en scrolling horizontal tout en conservant le même design que le reste du titre. La version du jeu qui nous a été présentée ne nous permet pas encore de nous faire un avis réellement tranché sur le résultat final mais ces petits détails nous prouvent que les développeurs ont constamment cherché à coller aux attentes des fans de la série d'origine.
La version qui nous a été présentée n'était pas assez avancée pour nous permettre de nous faire un avis réellement tranché sur le jeu. Les développeurs ont visiblement voulu coller aux attentes des fans en s'inspirant des premiers épisodes de la série et en proposant une ambiance gore à souhait saupoudrée de beaux morceaux d'heavy metal. Si cette aventure promet d'être sanglante, elle risque aussi de manquer d'originalité et de proposer finalement une progression relativement monotone. Il faudra donc attendre d'en avoir un peu plus à se mettre sous la dent pour savoir à quelle sauce ce Splatterhouse compte nous accommoder.