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Test Anarchy : Rush Hour

Anarchy : Rush Hour : Heure de pointe

Anarchy : Rush Hour
3 441 vues
Profil de Rivaol,  Jeuxvideo.com
Rivaol - Journaliste jeuxvideo.com

Le Playstation Store vient d'accoucher d'un clone de Burnout. Téléchargeable pour moins de 7€, Anarchy : Rush Hour est un véritable défouloir, arcade à souhait et se destine principalement aux amateurs de jeux de courses bourrins et sans grandes subtilités. Cela peut-il suffire à nous faire craquer ?

Anarchy : Rush Hour

L'introduction d'Anarchy : Rush Hour plante le décor : le joueur incarne un pilote, propulsé en plein Moscou et qui voit son amie se faire enlever sous ses yeux. Si le scénario miteux n'a pas le moindre intérêt, il a le mérite de donner un sens à notre quête. Ainsi, sur une map ouverte à la Burnout Paradise, il est question d'infiltrer différents clubs de pilotes, des sortes de gangs, afin de lever le voile sur cet incident et retrouver ainsi la douce de ce monsieur. Du déjà-vu, maladroitement réutilisé dans la mesure où les cinématiques mal compressées donnent l'impression de regarder un screeneur en basse définition. D'ailleurs, les dessins en eux-mêmes sont critiquables : des caricatures de personnages sans le moindre charisme, un format style vignettes de bandes dessinées pas franchement maîtrisé... Qu'importe, l'essentiel n'est pas là, surtout lorsqu'il s'agit d'un jeu de courses aussi rendre-dedans que peut l'être Anarchy : Rush Hour.

Anarchy : Rush Hour
Ne comptez pas retrouver des modèles connus dans Rush Hour, toutes les voitures sont fictives et propres à ce titre.
A sa disposition, le joueur a une première voiture, évidemment limitée en puissance, qu'il lui incombe de booster à l'aide de différents kits, afin d'être en mesure de faire face à la difficulté progressive des différentes courses. Car pour remporter ces épreuves, il va lui falloir un véritable char d'assaut, une bombe sur roues, capable de foncer droit dans la circulation sans craindre un instant d'être freinée. Au contraire, chaque contact avec un véhicule du trafic fait grimper la jauge d'adrénaline du bolide, elle-même exploitable de différentes manières. En utilisant simplement le turbo par exemple, afin d'atteindre des allures surréalistes, l'occasion pour nous de saluer l'impression de vitesse, la plus grande réussite des développeurs de Gaijin Entertainment dans Anarchy : Rush Hour. Mais c'est surtout sur la croix directionnelle que différentes fonctions ont été greffées, comme celle permettant de déclencher une onde de choc qui ira perturber la progression des voitures se situant autour de nous, trafic compris. Le joueur peut également, toujours grâce à la croix directionnelle, effectuer un salto (totalement inutile) ou percuter les voitures qui le devancent grâce un mini-boost aussi bref que violent.

Anarchy : Rush Hour
Pousse toi de là que je m'y mette !
Le problème de tout cela, c'est que le gameplay d'Anarchy : Rush Hour est bancal à tous les étages. Toutes ces subtilités servent de cache-misère à un gameplay d'une rare pauvreté et dont l'essentiel se résume finalement à foncer dans le trafic pour gagner du boost et espérer ensuite terminer devant ses adversaires. Évidemment, certaines épreuves comme les arènes de destruction à la Destruction Derby permettent de mettre en avant les autres fonctions, plus explosives, mais une fois de plus, la maniabilité n'est pas au rendez-vous et la rigidité des contrôles prend systématiquement le dessus. Le moindre choc envoie votre bolide en tête-à-queue, un bolide qui aura toutes les peines du monde à enchaîner une marche arrière puis le passage de la première, tel un véritable veau et ce, quels que soient les efforts effectués par le joueur. Les tracés eux-mêmes sont illisibles, la faute à des indications visuelles franchement pas fiables, nous faisant par moments tourner en bourrique pour savoir quel chemin emprunter. Pourtant, la pauvreté du terrain de jeu, que ce soit techniquement ou en termes de routes ouvertes, ne laissait penser à aucun instant qu'il serait compliqué de s'y retrouver. Et pourtant...

Anarchy : Rush Hour
Après tout, chacun son style.
On percute, on matraque la touche de boost, on appuie sur la touche réparation pour éviter d'exploser et c'est à peu près tout. Malheureusement, sur le long terme, c'est insuffisant, d'autant que le mode Carrière est fouillis au possible, les courses étant proposées au joueur dans un écran messages bordélique comme jamais et ce ne sont pas les différents types d'épreuves (classique, contre-la-montre, élimination, destruction...) qui remontent le niveau. On se tourne alors du côté de la personnalisation, espérant trouver suffisamment de liberté pour tuner sa caisse. Là aussi, déception, en dehors des dispositifs qui la rendent plus puissante et plus rapide, c'est le néant absolu. Une petite palette de couleurs limitée, quelques accessoires immondes (une antenne, un crâne, des cornes de bouc...), des stickers tout aussi dégueulasses et quelques néons... Et c'est à peu près tout. Du coup, en route vers le multijoueur et là aussi, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Le Online est en partie déserté et est sujet à quelques soucis de réseau pour rejoindre une partie, quant au multi en écran splitté, c'est une catastrophe. Le split horizontal est plutôt bien géré mais l'affichage d'une mine d'infos totalement inutiles à l'écran réduit le champ de vision des joueurs à néant, rendant les duels injouables et sans intérêt.

Les notes
  • Graphismes10/20

    Si l'on a tendance à être plus indulgent avec un jeu à moins de 7€, force est de constater que la technique est très limite, malgré une fluidité fort appréciable. Les décors sont relativement vides et les bolides grossièrement modélisés et affublés d'effets tous moins réussis les uns que les autres. Quant aux cinématiques en basse définition et mal compressées... Hum.

  • Jouabilité9/20

    Le concept était très intéressant mais les bonnes idées ne sont jamais vraiment exploitées et on finit par se retrouver devant un jeu bourrin beaucoup trop classique et surtout en proie à des contrôles franchement casse-gueule. La fonction gyroscopique de la manette (pour sauter ou se retourner...) est sous-utilisée et malgré une IA d'une débilité affligeante, s'imposer tient beaucoup à la chance à partir de la dizaine de courses.

  • Durée de vie8/20

    Le problème n'est pas tant le nombre de courses que l'intérêt de se les imposer... Rapidement, on tourne en rond et jamais on ne sent les mécanismes se dérouiller, au contraire. Si le garage avait permis de jouer plus subtilement sur le comportement de la voiture et si les bagnoles à débloquer n'avaient pas été si onéreuses, la donne aurait peut-être été différente.

  • Bande son7/20

    Entre une techno assourdissante et loin de rendre hommage au genre et des doublages pas franchement inspirés, on évolue en pleine médiocrité sonore.

  • Scénario2/20

    Le coup du pilote en colère parce que sa nana a été enlevée par de méchants inconnus et qui se décide à infiltrer des gangs dont on ne voit jamais les représentants, c'est à bannir définitivement des jeux de courses. Toutefois, on se moque bien du scénario dans Anarchy : Rush Hour, notre impression générale ne serait pas meilleure s'il avait été imaginé par un scénariste de renom.

Anarchy : Rush Hour semblait posséder la fraîcheur indispensable pour s'imposer comme un bon petit jeu PSN. Les idées ne manquaient pas, son profil avait de quoi enthousiasmer... Mais au final, devant un gameplay aussi pauvre et un tel manque de personnalité, difficile d'être vraiment indulgent. Il ne suffit pas d'une ville ouverte, de quelques étincelles et d'un excès de testostérone pour faire un bon jeu de courses. Faut-il encore être en mesure d'exploiter ses propres mécanismes, ce qu'Anarchy : Rush Hour ne réussit à aucun moment. Dommage.

Note de la rédaction

8
13.3

L'avis des lecteurs (22)

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