Comme c'est souvent le cas dans les jeux vidéo, le monde est parti en sucette. Tout a effectivement été vaporisé il y a quelques années de ça par un gigantesque astéroïde. Seuls quelques petits groupes de survivants plus ou moins bien lotis ont émergé des ruines sur une planète mourante que le feu de l'explosion n'est pourtant pas parvenu à purger de sa folie. C'est même tout le contraire. Vous faites partie de ceux-là, et êtes bien déterminé à faire votre trou parmi une population de pillards, de mutants, de mous du bulbe et de tarés.
Une fois n'est pas coutume, la présentation de Rage a eu lieu sur Xbox 360, histoire de nous prouver que le moteur graphique d'Id Software est également capable de faire des merveilles sur console de salon. Autant ne pas tourner autour du pot pendant 107 ans, ce qui frappe surtout dans Rage, c'est avant tout la réalisation. Impressionnante de bout en bout, la présentation nous a effectivement permis de découvrir des décors absolument sublimes, des trucs à faire chialer de bonheur pour peu que l'on adhère au trip post-apo, canyons poussiéreux et villes puantes habitées par quelques persos en salopette tachée de cambouis ou d'autres substances plus ou moins identifiables. Bon, certes, tout cela manquait un peu de vie, mais globalement Rage est bien parti pour nous en mettre plein la cheutron, d'autant que si la réalisation laisse pantois, le design lui-même n'est pas en reste. On peut dire ce qu'on voudra du gameplay (et d'ailleurs, c'est ce que l'on va faire dans les lignes qui suivent), mais le fait est que Rage possède déjà une forte identité visuelle.
Le titre, vous le savez maintenant, prend la forme d'un FPS relativement classique auquel les développeurs ont greffé quelques bouts de quête, des missions annexes, quelques NPC avec lesquels discuter, des véhicules qui ne font pas franchement envie et des objets à collecter (sans limite dans l'inventaire du reste) dans tous les coins pour construire des armes qui baboulent. Au fond, en cherchant une comparaison récente, disons que le nouveau bébé d'Id Software s'apparente vaguement à un Borderlands light, avec des points d'expérience en moins, des missions plus variées et une structure forcément plus dirigiste. La présentation a d'ailleurs débuté à peu près de la même manière que celle à laquelle nous avions assisté à la gamescom. Ainsi, après une petite virée véhiculée pas bien affriolante, en dépit de la destruction de deux buggys de pillards, nous avons finalement atterri dans la bonne vieille ville de Wellspring qui, selon toute vraisemblance, fera office de hub de luxe entre les différentes missions (bonjour à toi Wolfenstein).
Après quelques minutes passées à flâner dans les rues, de sorte à nous montrer que oui, les textures en jettent, que les bars et autres boutiques de fringues n'attendent que vous et que les persos rencontrés sont bien capables de vous lâcher quelques répliques dans les pattes, une alarme a fini par retentir. Consciencieux et motivé, le développeur est donc allé s'enquérir de la situation, pour découvrir que les vils membres du clan des Ghosts avaient pris le contrôle de l'unique puits de la ville. Ne restait plus alors qu'à descendre dans la station pour aller expliquer directement aux malandrins qu'on ne joue pas avec la flotte de son prochain. Là, le jeu est tout de suite devenu plus classique, au sens où il ne s'agissait plus que de dégommer les fameux Ghosts, dans des couloirs aux murs suintants. Nous avons néanmoins pu noter quelques petites choses qui ne manqueront pas de vous intéresser. En premier lieu, sachez que Rage gère la localisation des dégâts de manière basique. Tirez dans les pattes d'un Ghost, et vous verrez le bonhomme chanceler, voire se vautrer après avoir encaissé l'impact. Péter le genou d'un de ces types s'avère d'ailleurs particulièrement judicieux, puisque la particularité des Ghosts est de rechercher le corps-à-corps et de se déplacer en multipliant les acrobaties.
Ensuite, nous avons pu apprécier toute l'efficacité d'un arsenal composé de pétoires classiques, mais aussi de petits cadeaux adaptés à certaines approches spécifiques. Equipé d'une arbalète, vous aurez ainsi tout le loisir d'effectuer quelques assassinats silencieux. Et si d'aventure, vous tombez sur deux gars en train de taper la causette les pieds dans l'eau, rien ne vous empêchera de changer de type de munition et d'opter pour des carreaux électrifiés, dans la plus pure veine d'un BioShock. Même combat pour le magnum, que vous pourrez utiliser avec des balles explosives, histoire de vaporiser une bonbonne de gaz et d'enflammer méchants et bouts de décor. L'arsenal qu'il sera possible d'utiliser comprendra en outre quelques gadgets de luxe, tels que des tourelles déployables, une lame boomerang qu'on croirait issue de Dark Sector, une petite bagnole téléguidée chargée d'explosifs et enfin des dispositifs destinés à bousiller les serrures de certaines portes. Tout ce matos, vous pourrez d'ailleurs le construire en trois coups de cuillère à pot grâce à une interface dédiée dès lors que vous disposerez du plan de montage correspondant et des composants nécessaires. A noter également que si l'une de vos tourelles se fait bousiller, rien ne vous empêchera d'en récupérer des petits bouts.
Si rien de tout ce que nous avons pu observer durant la présentation ne nous a paru vraiment original, Rage semble suffisamment bien construit, suffisamment riche et suffisamment cohérent pour parvenir à mettre en marche nos glandes salivaires. Id Software peut en outre se vanter de bosser sur un titre dont le superbe design et les immenses qualités techniques tapent dans le très haut de gamme. On attendra néanmoins d'en apprendre un petit peu plus sur le jeu, et notamment sur son multijoueur que les développeurs n'ont pas voulu évoquer, avant de parler de véritable tuerie. En tout cas, Rage en possède indubitablement le potentiel.