Avant de nous lancer corps et âme dans un généreux survol du gameplay de cet Objet Vidéoludique Non Identifié, prenons quelques secondes pour nous remémorer le contexte. L'action de BRINK se situe en 2035 au sein d'une cité flottante bâtie pour faire office de dernier refuge à l'humanité. En effet, la montée des océans, conséquence inévitable de l'échec du grenelle de l'environnement, a poussé les hommes à créer cette merveille technologique, une merveille censée accueillir une société utopique où tout le monde pourrait vivre en paix. Mais l'Homme étant ce qu'il est, la société de l'Arche (puisque c'est là le nom de la ville) s'est développée de façon inégalitaire, jusqu'à ce qu'évidemment, les graines de la discorde donnent naissance à un conflit armé. L'Arche s'est ainsi transformée en champ de bataille, et dans ses entrailles, s'affrontent désormais les Forces de Sécurité et la Résistance. BRINK vous laisse d'ailleurs le choix de votre camp et se paie même le luxe de proposer une campagne par faction. Sympa.

Mais là où le titre tend à se distinguer de ses multiples concurrents, c'est en nous laissant l'opportunité de jouer ces campagnes avec 7 autres potes, en coopération ! Mieux, les bougresses peuvent également être jouées en versus à 16, les ennemis étant alors incarnés par de véritables joueurs humains en lieu et place de l'intelligence artificielle. Le tout en utilisant le même personnage qu'en solo, dont les améliorations et autres customisations (via un éditeur extrêmement riche) sont persistantes. A ce titre, nous avons d'ailleurs pu observer une multitude de combinaisons différentes, les Forces de Sécurité adoptant un look high-tech et les résistants faisant plus dans la récupération d'objets hétéroclites pour se constituer une tenue de combat. Quelle que soit votre manière de jouer et votre camp de prédilection, vous pouvez donc être assuré que votre guerrier sera unique. On note au passage qu'il est également possible de modifier les armes, en leur ajoutant viseur, chargeur de plus grande capacité ou poignée pour gagner en stabilité. De ce côte-là, le bébé de Splash semble donc un poil plus classique, tout en restant diablement efficace. Mais ce qu'il faut retenir de toute cela, c'est que BRINK veut tout faire pour gommer la frontière traditionnelle entre expériences solo, coop et multijoueur. S'il nous reste à voir comment le tout fonctionnera en ligne, l'idée a tout de même de quoi mettre l'eau à la bouche.

Pour le reste, les développeurs nous ont permis d'assister à deux séquences de jeu distinctes. La première voyait un petit groupe de rebelles tenter d'investir une place forte tenue par les Forces de Sécurité, et attaquable selon divers points clés. Ce fut ainsi l'occasion d'observer pour la première fois le système d'objectifs si particulier du jeu. En effet, chaque mission de BRINK propose une tripotée d'objectifs dynamiques qui sont fonction de votre classe, de votre position sur la carte et des actions de vos petits camarades. A tout moment et via un menu circulaire, vous pourrez ainsi décider de ce que vous allez faire sur le terrain, histoire de faire progresser toute l'équipe (qu'elle soit composée de bots ou de joueurs humains). Choisirez-vous de prendre d'assaut l'armurerie, le poste de contrôle histoire de soutenir vos potes de loin, ou au contraire, choisirez-vous de vous coltiner l'objectif principal, à savoir pirater la porte d'accès de la fameuse base de la sécurité ? BRINK vous laisse libre de vos choix tactiques, tout en conservant de manière transparente la cohérence et le dynamisme de la partie. Ainsi, si plusieurs joueurs sont déjà sur le même objectif, ce dernier ne vous sera tout simplement pas proposé. Pour ce que nous avons pu en voir, le tout fonctionnait à merveille, ce qui constitue tout de même un sacré tour de force. D'autant que vous serez équitablement récompensé en points d'expérience, quelle que soit la tâche que vous aurez entreprise.

La deuxième séquence de jeu se déroulait quant à elle sur un niveau bonus qu'on ne pourra débloquer qu'une fois la campagne de la Résistance achevée. Contrastant méchamment avec le décor crasseux du premier niveau, cette map alignait une tripotée de couloirs immaculés qui n'auraient sans doute pas dépareillé dans Mirror's Edge. Transition pour le moins habile du reste, puisque les développeurs se sont une nouvelle fois attardés sur le fameux SMART (Smooth Movement Across Random Terrain), une fonction permettant d'enchaîner avec fluidité des mouvements divers en plein milieu du combat. En maintenant une touche enfoncée, votre héros pourra effectivement franchir des obstacles, qu'il s'agisse d'une simple rambarde ou d'un gros (Richard) container. Loin de faire office de simple gimmick, cette fonction offre de multiples perspectives, pour prendre l'ennemi par surprise évidemment, mais aussi pour se soustraire au feu lorsque les choses tournent mal. D'ailleurs, à un moment de la démonstration, nos deux développeurs se sont retrouvés coincés par une horde de bots ennemis. Un peu surpris par cette attaque audacieuse, nos deux héros ont finalement pu éviter une mort certaine en grimpant sur quelques caisses avant de sauter sur un gros conduit fixé au plafond. De manière générale, les niveaux semblent regorger de routes alternatives, ce qui laisse présager de multiples retournements de situations.