L'exclusivité 360 étant terminée, Grand Theft Auto : Episodes from Liberty City débarque en version boîte sur PC et PS3. Il offre deux nouvelles alternatives à GTA IV mais que vaut réellement ce pack ? L'investissement est-il inévitable ? Peut-on l'apprécier tout en ayant fait l'impasse sur l'aventure de Niko Bellic ?
Après avoir été les contenus exclusifs les plus célèbres de l'histoire, The Ballad of Gay Tony et The Lost and Damned arrivent enfin sur PC et PS3. Comme les joueurs 360, les possesseurs de ces deux machines peuvent donc profiter à leur tour des deux épisodes additionnels que les équipes de Rockstar ont soigneusement imaginés, le tout dans une version boîte et uniquement comme tel. En effet, en plus du support physique, Episodes From Liberty City s'accompagne de la map actualisée et à son dos, d'un poster subtil et métaphorique dont Rockstar a le secret. L'autre avantage de cette version est qu'il s'agit d'un stand-alone. Autrement dit, vous pourrez y jouer sans posséder GTA IV. Toutefois, les nombreux clins d'œil et les références à GTA IV, le recoupement de certains événements et les missions revisitées depuis des angles de vue et des personnages différents de Niko Bellic ne s'apprécient réellement qu'en ayant terminé le jeu de base.
Le premier des deux contenus, The Lost and Damned, plonge le joueur dans la peau de Johnny Klebitz, le membre d'un groupe de bikers. Comme spécifié dans notre test, cet épisode met l'accent sur un univers fait de hard rock, de drogue, de bières, de tatouages et évidemment, de deux-roues, le tout dans des lieux souvent crasseux et puant la testostérone. Sa principale originalité est d'imposer régulièrement au joueur des déplacements en groupe, avec les autres membres des "Lost", chacun juché sur sa monture, se plaçant dans le convoi de sorte à respecter la hiérarchie. Coincé dans une guerre des gangs interminable, Johnny est un personnage totalement différent de Niko, moins solitaire mais en proie à quelques difficultés relationnelles avec ses "frères" et notamment Billy, le leader du groupe. Si la plupart des missions sont orientées gunfights, de nombreux vols de motos permettent à Johnny et à sa bande de se faire respecter. Notons d'ailleurs que Rockstar a sérieusement retravaillé le gameplay à moto de sorte à ce que le joueur ressente une réelle différence entre un vrai biker comme Johnny et Niko Bellic, beaucoup moins à l'aise au moment de conduire un deux-roues. Enfin, The Lost and Damned compte un paquet de modes multijoueurs, essentiellement basés sur des courses, des conquêtes de territoires mais aussi des duels entre flics et bikers, incarnés au choix pour l'occasion.
Le second épisode, The Ballad of Gay Tony, aborde un thème totalement différent. Cette fois, c'est l'univers des boîtes de nuit et des milieux gays et hétéros (mais surtout gays) qui est mis en avant. Le joueur n'incarne pas un dénommé Tony mais bien Luis Lopez, son associé, un black dont le style est radicalement différent des deux précédents héros, Niko et Johnny. Traînant quelques boulets, comme une paire de potes aussi incapables que fidèles en amitié et surtout une mère qu'il entretient à coups de petites liasses, Luis est avant tout le fils spirituel de Cold Sivers. En effet, cette mini-aventure est un défouloir sans nom, en partie imaginé pour que les joueurs puissent déverser toute leur frustration dans des missions plus improbables les unes que les autres. Vols d'hélicoptères, de chars de l'armée ou même mieux, de locomotives de trains en mouvement, destruction d'avions, coulages de paquebots... Luis Lopez réalise les fantasmes des joueurs de GTA les uns à la suite des autres. La vraie nouveauté de gameplay de cet opus est la base jump. Notre ami Luis peut s'éclater aux quatre coins de la ville à sauter d'immeubles ou d'hélicos, avant d'ouvrir son parachute au dernier moment. Évidemment, cela fait l'objet de nombreuses missions aériennes et non moins périlleuses. Du côté du multijoueur, on ne retrouve pas l'exhaustivité de GTA IV ou de The Lost and Damned mais la possibilité de prendre part à des courses où les bolides sont équipés de nitro ! Tout simplement grisant.
Cette version PC compte une originalité : l'éditeur de vidéos, repris tel qu'il était dans GTA IV. Pendant le jeu, sont gardées en mémoire les 30 ou 40 dernières secondes de votre progression, à l'exception des cinématiques et des mini-jeux. Une simple pression sur F2 et cette séquence est sauvegardée pour que vous puissiez ensuite jouer les réalisateurs. Seuls petits bémols, il est impératif de quitter la partie en cours si vous souhaitez retoucher immédiatement l'extrait fraîchement enregistré et il est impossible de démarrer un extrait manuellement. Quoi qu'il en soit, un petit paquet de possibilités s'offre alors à vous, à tel point qu'il est nécessaire de s'y adonner quelques heures avant de commencer à maîtriser un minimum. Un fichier PDF ultra complet vous servira alors de guide particulièrement précieux. Le joueur peut tout d'abord donner n'importe quel filtre au rendu de l'image, comme sur une photo (noir et blanc, sépia, feu, boue, acier, vert, rouge, nuit chaude, psychédélique, néon, etc.), ralentir l'image quand il le veut, modifier les sons, switcher autant de fois qu'il veut d'angles de caméra (prédéfinis ou personnalisés)... Ensuite, libre à lui de monter plusieurs séquences les unes aux autres en choisissant les effets de transition adéquats (par exemple une simple coupure ou un fondu), en ajoutant une ligne de texte par-ci par-là ou en associant n'importe quelle musique du jeu à ses créations. Une fois la vidéo achevée, le joueur l'exporte, soit en qualité optimale (720 ou 1080p), soit en qualité Web pour qu'elle puisse être ensuite hébergée sur le Rockstar Social Club TV. Le partage permet alors à tous les joueurs de GTA IV de zieuter votre œuvre, de la noter et de la commenter, comme on le voit de plus en plus sur tous les sites du genre. Enfin, précisons que les adeptes du multijoueur pourront se réunir pour collaborer et créer ensemble une vidéo unique.
- Graphismes17/20
Via deux univers totalement opposés mais pourtant situés dans cette même ville qu'est Liberty City, le joueur bénéficie d'une richesse visuelle exceptionnelle. Le filtre graphique de Lost and Damned et l'ambiance nocturne de Gay Tony tranchent vraiment avec les habitudes que l'on a aux commandes de Niko Bellic. Ces deux épisodes permettent également de redécouvrir la périphérie et le domaine aérien de Liberty City.
- Jouabilité17/20
Si l'on retrouve évidemment les mêmes mécanismes de jeu que dans GTA IV, parfois un peu rigides et dépassés, on jouit surtout d'un gameplay à moto largement amélioré et de l'originalité du Base Jump. On pourra toujours pester contre la maniabilité douteuse des hélicoptères mais force est de constater qu'avec un peu d'entraînement, le tout est incroyablement fendart.
- Durée de vie16/20
Comptez à peu près 20 heures de jeu pour terminer toutes les missions principales, ajoutez-y 5 petites heures pour le reste du solo et autant que vous le souhaitez pour ce qui est du multi. A moindre prix, on dispose d'une durée de vie supérieure à la moyenne du genre. GTA oblige, ce pack dispose en plus d'une grosse rejouabilité.
- Bande son18/20
En sus des nouvelles radios, Episodes From Liberty City met une énième fois en avant le travail monstrueux effectué au niveau des doublages. Pris au premier degré, de nombreux dialogues pourront paraître creux et répétitifs mais l'ironie et la caricature ambiante permettent de les apprécier à leur juste valeur. Un humour et une satire omniprésente qui plairont forcément aux joueurs de la série.
- Scénario15/20
Il paraît compliqué de trouver des contenus additionnels plus riches en termes de mise en scène. La quasi-absence d'intrigue ne nuit aucunement au plaisir de découvrir des personnages extrêmement attachants que l'on pourrait aisément imaginer au centre d'un titre à part entière. Mention spéciale aux références à la trame principale, aux petits clins d'oeil, aux apparitions de Niko, Roman et compagnie et surtout aux missions de GTA IV, vécues ici sous des angles différents.
Episodes From Liberty City offre, pour 25€ seulement, 25 heures de jeu d'une grande intensité. Loin d'être de simples bonus, les missions proposées apportent un gameplay à deux-roues nettement amélioré dans Lost and Damned et innovent avec l'apparition du Base Jump dans Gay Tony. Riches, variés, introduisant des personnages attachants et charismatiques, ces deux épisodes doivent impérativement finir dans la ludothèque des possesseurs de GTA IV. Pour faire les choses dans l'ordre, les autres peuvent toujours se rattraper et s'offrir GTA IV (pas obligatoire pour faire tourner Episodes From Liberty City) à tarif préférentiel (environ 20€) avant de se procurer ce pack additionnel. Au final, pour 45€ tout compris, ils pourront bénéficier d'environ 100 heures de jeu dans l'univers de Liberty City. Merci Rockstar.