Autant le dire tout de suite, Kidnapping aux Bahamas ne va pas révolutionner la série. On est toujours dans un jeu d'aventure point'n click dans lequel on doit résoudre une enquête en récoltant tout un tas de petits indices ici et là, ce qui passe obligatoirement par la résolution de casse-tête plus ou moins compliqués. Dans cet épisode, Nancy part pour une île des Bahamas afin de rejoindre deux amies en vacances. Le joueur est à peine descendu de l'avion que les ennuis commencent déjà : l'une d'entre elles a été kidnappée ! Les auteurs de ce forfait ont laissé une lettre dans laquelle ils demandent à Nancy de retrouver un trésor, sans quoi sa copine ne sera pas relâchée. Et hop, en voilà un incroyable scénario non ? On se serait cru dans un épisode d'Arabesque, les cocotiers et les pirates en plus. Côté interface, on peut dire que tout nous est facilité. On n'a pas trente options différentes et on a juste le droit à un petit inventaire, un journal et deux trois gadgets dont on se sert à peine.

Du côté des énigmes, bien que l'on ait le droit à deux modes de difficulté, rien n'est bien compliqué. Des jeux de poulies aux portes codées, elles sont bien trop simples pour tenir le joueur en haleine. Par rapport à la norme de ce style de jeu, on est quand même clairement dans un soft grand public et on peut dire que Kidnapping aux Bahamas est à réserver aux néophytes et aux fans de la série. Soit dit en passant, il faut tout de même savoir que certains échecs notamment lors des résolutions d'énigmes peuvent être mortels. Rien de sanguinolent pour autant, on a juste droit à un petit texte comique adapté à la situation et le jeu nous remet juste avant notre erreur fatale. En fait, ce qui gêne vraiment dans ce soft, c'est la maigreur de son scénario. On a vite l'impression d'enchaîner les casse-tête, par moments sans même savoir pourquoi. De plus, les situations sont quand même parfois invraisemblables, chose qui n'est pas aidée par le jeu d'acteur. Autant la voix du personnage principal est plutôt crédible à quelques exceptions près, autant ses interlocuteurs n'ont pas toujours cette chance. Par exemple, le Jamaïcain Johnny Rolle est risible au possible à tel point qu'on a du mal à comprendre sur quel ton est dit la moitié de ses phrases. Quand on voit le peu de dialogues qu'il y a dans le jeu, un effort n'aurait pas été de trop à ce niveau.

Concernant la réalisation, cela reste très très mitigé. Les graphismes sont clairement datés et désuets, à un point qui ne se justifie même plus par le public visé. Les décors ont beau être précalculés, ils ne sont même pas agréables à cause d'une résolution archaïque (800*600). Pire encore, lors de certaines phases en vue du dessus, notamment en bateau ou en voilier, on prend 10-15 ans dans les dents et on sent bien qu'on a droit au strict minimum. C'est quand même dommage, surtout dans un cadre idyllique comme les Bahamas. D'un autre côté, les musiques sont franchement bien adaptées ce qui est assez surprenant pour un soft qui semble vraiment avoir été fait à la va-vite. Les thèmes sont entraînants et souvent sympathiques. Par contre, ils ont la fâcheuse tendance à se stopper brutalement pour laisser la place à un autre morceau, parfois de manière répétée. Ils sont aussi peu nombreux et assez courts, ce qui finit par les rendre lassants. Pour finir, Nancy Drew : Kidnapping aux Bahamas n'élèvera pas le niveau de la série, faute à un gameplay et une réalisation qui datent du dernier millénaire. A ne réserver qu'aux inconditionnels de la série.