Un an après le superbe Revenge of the Shinobi, Sega sort un second épisode des aventures du ninja ténébreux. Cette fois-ci, Shinobi est accompagné d’un chien-loup, apportant au jeu un élément de gameplay original. Mais le retour du Shinobi ami des bêtes suffit-il pour faire de Shadow Dancer : The Secret of Shinobi un jeu de qualité ?
Pour la petite histoire, après avoir vaincu le clan Neo Zeed et restauré la paix, Shinobi s'est retiré dans la montagne pour couler des jours heureux et profiter d'un repos bien mérité. New York. 1997. L'organisation du Lézard sème la terreur, menaçant de ressusciter une entité maléfique… Seul Shinobi est capable de sauver le monde. Ce fond de scénario classique et stéréotypé à souhait est donc le théâtre d'un nouvel affrontement sans merci. Il sert surtout de prétexte au héros-super-très-fort-en-colère pour réaliser un carton de ninjas sauteurs, de tireurs embusqués et d'autres grosses bestioles pas gentilles. En tout, Shinobi devra nettoyer 5 chapitres divisés en 3 niveaux, et se promener d'une ville en flammes jusqu'à la couronne de la Statue de la Liberté.
En plus de massacrer tous les méchants, Shinobi devra venir en aide à tous les otages du jeu, sans quoi sa progression est impossible. Libérer des otages augmente aussi ses pouvoirs, pouvant lui permettre d'assener un unique coup fatal aux ennemis les plus robustes. Afin de sortir vivant de cette périlleuse aventure, Shinobi est épaulé par son chien, qui s'avère très utile dans un premier temps. En effet, outre les classiques shurikens (au passage, vous avez munitions illimitées en ce qui les concerne), et autre katana pour le combat rapproché, vous aurez la possibilité d'ordonner à ce brave toutou de sauter à la gorge de vos ennemis. Ils seront alors maintenus au sol et vous aurez l'occasion de les finir bien gentiment. Mais si vous tardez à les achever, ils transformeront votre ami en chiot inoffensif. Toutefois, si cet élément du gameplay facilite grandement le début du jeu, il s'avère par la suite très dispensable puisque l'animal n'est capable d'attaquer qu'un faible type d'ennemis.
L'usage de magie élémentaire vous permettra aussi de vous sortir de bien mauvaises situations. Par exemple, si vous êtes encerclé d'ennemis, ou contre un boss, vous pourrez faire pleuvoir des météorites ou bien déclencher un ouragan dévastant tout sur son passage et réduisant tous les ennemis présents à l'état de souvenir. Ce pouvoir ne peut être utilisé qu'une seule fois par niveau, il est donc important pour vous de trouver LE bon moment pour le déclencher. A noter également que si vous utilisez ce pouvoir à un endroit particulier du niveau, vous révélerez peut-être quelques vies supplémentaires à décrocher.
Toutes ces habilités seront bien utiles pour mener votre mission à bien, la difficulté du jeu étant particulièrement élevée. Effectivement, adieu la barre de vie ! Une erreur, une seule, et c'est la mort ! Le moindre coup que vous recevrez vous tuera instantanément, ce qui vous obligera à recommencer les niveaux encore et encore, jusqu'à connaître par cœur les emplacements et les attaques de vos ennemis. Cette difficulté s'avère vite énervante, spécialement lorsqu'après des heures de jeu acharné vous arrivez enfin devant le boss final et qu'il ne vous reste qu'un faible nombre de vies. Endurer un game over à ce stade du jeu vous donnera certainement envie de prendre votre manette pour un shuriken… Sachez cependant que vous aurez la possibilité d'engranger des vies supplémentaires en réussissant - ou non - les stages bonus qui ponctuent votre progression. Ces stages, démarrant après avoir vaincu un boss et ainsi bouclé un chapitre, se présentent comme un shoot'em all, dont le but est très simplement de tuer un maximum de ninjas en sautant d'un immeuble, et si possible de tous les éliminer avant d'atteindre la terre ferme.
Shadow Dancer : The secret of Shinobi s'impose comme un véritable challenge qui emmènera le joueur dans des niveaux variés et graphiquement réussis à la rencontre de plusieurs boss ardus. Même si on est loin, bien loin de l'opus précédent, cette suite offre de jolis moments d'anthologie, notamment le combat contre le boss de la Statue de la Liberté.
- Graphismes16/20
Chaque niveau est une démonstration de savoir-faire en matière de graphismes. De la ville enflammée aux grottes ténébreuses, en passant par la Statue de la Liberté, le jeu a le mérite d’offrir des décors variés et des animations agréables, comme des ennemis qui surgissent dans le fracas de vitres brisées ou des ruines d’immeubles qui s’écroulent sur vous. Le titre a toutefois tendance à s’essouffler, et l’on se sent légèrement frustré en parcourant le dernier niveau, sorte d’entrepôt répétitif, pourtant théâtre des affrontements les plus tenaces du jeu.
- Jouabilité13/20
Élément innovateur du gameplay, le chien est cependant dispensable, vous devriez pouvoir terminer le jeu sans faire appel à lui. Puisqu'il n’attaque qu’un faible type d’ennemis du début du jeu, il vous sera quasiment inutile par la suite. Notre ninja quant à lui est aisément maniable. La difficulté réside dans le fait que l’erreur est fatale, ce qui vous vaudra de nombreux game over.
- Durée de vie13/20
La durée de vie du titre est, vous l’aurez compris, bien différente selon votre connaissance du jeu. Il vous faudra maintes et maintes fois recommencer les différentes zones si vous voulez espérer arriver aux pieds du boss final après 5 séquences de 3 niveaux, chacun devant être bouclé en moins de 3 minutes, chronomètre oblige. Comptez de nombreux game over avant de pouvoir terminer ce jeu.
- Bande son10/20
Elle a plutôt tendance à passer inaperçue pour le joueur concentré sur l’aventure, guettant la moindre attaque. La musique, différente à chaque niveau (sauf boss et Stage bonus), est convenable, mais elle fait davantage l’objet d’un fond sonore quelconque que de réelle ambiance.
- Scénario10/20
Le Gang des Lézards impose la terreur à New York, en 1997. Après avoir vaincu le clan Neo Zeed, Shinobi revient pour sauver le monde… Waaaaaaah.
On peut regretter un important écart entre Shadow Dancer et son prédécesseur, Revenge of Shinobi. Mais si l’on considère le jeu pour lui-même, cette suite parvient à apporter un peu d'originalité dans un genre finalement très classique. Elle s'impose même comme l'un des meilleurs jeux du genre - et de la Megadrive. Avant l'arrivée du troisième opus bien sûr !