Trois ans après sa première annonce, le jeu d’action massivement multijoueur APB s’est offert à nous dans les locaux de son développeur, Realtime Worlds, pour une session de jeu digne de ce nom. Et il faut reconnaître que, durant cette période, l’équipe à laquelle nous devons le premier Crackdown n’a pas chômé.
Afin de bien entamer une partie d'APB, il faudra avant tout se poser une question existentielle : de quel côté de la loi voulez-vous jouer ? En effet, ce jeu d'action massivement multijoueur ne proposera que deux camps au moment de son lancement : la police et les malfrats. Et une fois que vous aurez fait votre choix, il s'agira de définir l'apparence de votre personnage dans un éditeur vraiment bourré d'options. Pour résumer, nous n'avions pas vu cela depuis les productions NCSoft comme City of Heroes qui est une référence en la matière. Sexe, taille, poids mais aussi les vêtements, les tatouages et le système pileux font partie des postes au sujet desquels il faudra décider de la couleur, la longueur, les formes, etc. Mais, à la différence de City of Heroes précité, on sent déjà que le rendu graphique s'appuiera sur une volonté affichée de réalisme. Pour en finir avec l'éditeur, sachez qu'il sera également possible de modifier entièrement tous les véhicules que vous récupérerez durant vos parties. Et, à ce niveau, vous pourrez partager vos designs avec d'autres connectés ce qui devrait intéresser ceux d'entre vous qui se voient déjà fonder une guilde au sein de ce jeu. Une bande qui écume les rues d'une ville au volant de véhicules qui arborent les mêmes motifs et les mêmes couleurs, ça en jette !
Le principe de base d'APB est d'une simplicité déconcertante. D'un côté, les malfrats doivent accomplir des missions qui leur permettent de récupérer les finances pour s'acheter, par exemple, des armes plus puissantes. Et en réussissant à atteindre leurs objectifs, ils obtiennent également de la "Notoriété" qui définit leur niveau. En face, les membres des forces de l'ordre feront tout ce qui sera possible pour empêcher les criminels de réussir leur coup. Et pour eux, le niveau se déclinera en "Prestige". Première constatation : on entre très rapidement dans le jeu. On ne se pose pas de question quant aux objectifs, tout est clairement indiqué à l'écran : endroit à atteindre, distance qui nous en sépare, présence des ennemis signalée en rouge, etc. Mais justement, cette simplicité est revendiquée par les développeurs qui veulent proposer aux utilisateurs la possibilité d'achever une mission et donc de faire progresser leur personnage en quelques minutes. En matière d'investissement personnel, on est complètement à l'opposé de ce que peuvent exiger les instances haut niveau des MMORPG.
Lors de notre essai, nous avons rejoint un groupe d'une demi-douzaine de membres et il est rapidement apparu qu'il valait mieux se rassembler avant de passer à l'offensive. C'est d'autant plus vrai quand on affronte des groupes parmi lesquels se trouvent des développeurs du jeu qu'on essaie, croyez-nous… Mais surtout, cela permet par exemple de récupérer une voiture et, tandis que l'un pilote, son passager peut se glisser en partie par la vitre pour tirer sur tous les ennemis qui auraient le malheur de lui passer sous le nez. Et s'il reste de la place sur les sièges arrière, il ne faut pas hésiter à emmener d'autres coéquipiers afin d'augmenter la puissance de feu. Arrivé sur place, cette coopération entre les membres d'une même équipe conserve tout son intérêt. Il faut s'épauler et progresser en se couvrant mutuellement tout en gardant un oeil sur le radar en bas de l'écran pour y repérer les points rouges indiquant la position des ennemis. C'est rapide pour ne pas dire survolté et on meurt parfois très rapidement pour reprendre vie quelques centaines de mètres plus loin et repartir immédiatement à l'assaut. Bref, on ne s'ennuie jamais mais, malgré ses aspects de jeu simple, APB devrait favoriser les joueurs ou les équipes qui privilégieront une stratégie digne de ce nom, à commencer par ceux qui savent que l'union fait la force.
Durant notre essai, nous avons pu goûter à différents types de missions. Il s'agissait par exemple de trouver un objet donné puis de le ramener à une position affichée sur l'écran dès que nous avons posé la main dessus. A un autre moment, il nous a été demandé de nous rendre maître d'un territoire appartenant à une bande adverse et de le tenir pendant quelques minutes alors que l'on essaie de nous en déloger. Il est à signaler que l'aire de jeu, à savoir la carte de la ville dans son intégralité, est divisée en trois parties indépendantes. Citons tout d'abord le Social District. C'est l'endroit où se trouvent tous les "services" du jeu : les bornes d'édition des personnages et des véhicules, les statues qui rendent hommage aux meilleurs joueurs du moment, etc. Vient ensuite le Financial District qui est un quartier où les gratte-ciel foisonnent ce qui cantonne le combat au niveau des rues. Enfin, on trouve Waterfront, un quartier bien plus industriel où les constructions sont plus basses et leur agencement plus tarabiscoté. Là, le danger est nettement moins simple à repérer dans la mesure où il est possible de se poster sur les toits pour arroser les rues.
L'une des innovations qui nous a le plus marqués concerne la musique. En plus de l'éditeur de personnages et de véhicules, APB sera livré avec un éditeur de morceaux permettant de composer sa propre bande-son assez facilement. Mais, à côté de cela, il autorisera l'importation des fichiers audio dont vous lui indiquerez la présence sur votre machine. Et, une fois dans le jeu, si vous tombez sur un coéquipier qui possède les mêmes morceaux que vous sur sa machine, le logiciel ira les chercher et les jouer chez lui en les synchronisant avec ce que vous êtes en train d'écouter. S'il n'a pas les mêmes chansons stockées sur son disque dur, il verra s'afficher de simples indications sur le style de musique que vous écoutez afin de se mettre grosso modo dans la même ambiance que vous. Avant d'en finir, sachez qu'APB proposera à terme deux niveaux de difficulté : "Normal" pour les joueurs cherchant "juste" à s'amuser et "Chaos" pour les plus expérimentés. Ce dernier ne sera pas disponible au lancement mais viendra ultérieurement. Restent quelques questions auxquelles les développeurs ont refusé de répondre comme l'incontournable interrogation sur le modèle économique.
A l’issue de ce nouvel essai, APB nous a semblé l’exemple-type du jeu multi simple et décomplexé dont le seul but est de divertir ses utilisateurs que ce soit pour des heures ou pour quelques minutes. Pour autant, rien n’est traité par-dessus la jambe. Que ce soit au niveau technique ou en ce qui concerne les possibilités de personnalisation des personnages la qualité est là. Toutefois, comme c’est toujours le cas avec les titres persistants, il faudra voir sur la durée comment l’offre évoluera.