L’Homme-Araignée prépare son grand retour sur nos machines. Il a tellement l’intention de bien faire qu’il s’est même mis en quatre pour réussir son coup...
Les développeurs auraient-ils enfin trouvé la recette gagnante pour adapter convenablement les super-héros sur nos consoles ? Après Wolverine et Batman : Arkham Asylum, c'est le prochain titre Spider-Man que nous concoctent Activision et Beenox qui nous pousse à nous poser la question. Il faut dire que de ce que nous avons pu en voir, ce titre s'annonce comme très prometteur. Surtout, il respecte un univers qu'il sait réutiliser d'une manière originale jusqu'à obtenir une symbiose dont les deux médias, le jeu vidéo et le comics, parviennent à sortir grandis.
Pour comprendre la structure de Spider-Man Shattered Dimensions il suffit de prendre connaissance de son synopsis qui constituerait un excellent scénario pour une histoire en quatre numéros publiée par Marvel Comics Group, l'éditeur des bandes dessinées qui est à l'origine du mythe Spider-Man. La Tablette du Chaos a été brisée. Et là, normalement, vous demandez "Mais c'est quoi la Tablette du Chaos ?". Il s'agit d'un artefact d'une puissance quasiment cosmique qui maintient séparées les différentes dimensions parallèles qui constituent l'univers des super-héros de la Marvel. Un malveillant l'a cassée en quatre parties et il a envoyé chacune d'entre elles dans une dimension donnée. Le problème, c'est que ces quatre dimensions ont commencé à converger et que si elles finissent par fusionner l'univers cessera d'exister, rien de moins. L'Homme-Araignée de chacune de ces dimensions va devoir tout faire pour empêcher cette catastrophe. Spider-Man Shattered Dimensions proposera donc de diriger l'ami "Tête de toile" dans quatre versions et selon quatre principes très dissemblables. Mais, et cela nous ramène directement au tout premier paragraphe de ce texte, il faut savoir que ces quatre déclinaisons du héros sont directement issues des comics. Il ne s'agit en aucun cas d'un délire de développeur de jeux avide de poser sa marque sur une licence reconnue sans jamais la respecter. Voilà sans doute la recette secrète pour faire un bon jeu à partir d'un super-héros de papier.
Pour l'instant, seuls deux de ces quatre modes de jeu ont été officiellement annoncés : Amazing Spider-Man et Spider-Man Noir. Le premier correspond à l'univers qu'on connaît : Peter Parker, araignée radioactive, "Mon dieu, je peux grimper aux murs et jeter de la toile !", etc. Le second s'appuie sur des éléments similaires mais se déroule dans un contexte nous ramenant aux histoires de détectives privés de la grande époque. C'est pour cela que les deux parties ont bénéficié d'un traitement graphique totalement opposé : couleurs très clinquantes appuyant un rendu qui utilise une version très originale de cel shading pour Amazing contre nuancier se limitant au noir, au blanc et à tous les niveaux de gris pour Spider-Man Noir. Il est d'ailleurs intéressant de savoir que la totalité de ce jeu a été développée avec le même moteur graphique et non pas un moteur par univers comme on pourrait le croire quand on voit leur disparité.
Comme nous vous le laissions entendre plus haut, le gameplay lui aussi sera très différent de l'un à l'autre. Avant d'explorer cet aspect des choses, sachez que les membres du studio de développement Beenox voulaient favoriser les gros points forts des jeux précédents, à commencer par les batailles contre les boss. Ainsi, Spider-Man Shattered Dimensions devrait proposer moins de promenades durant lesquelles on affrontait des dizaines de sbires avant d'atteindre un adversaire à sa mesure. Et si on croisera toujours le même boss dans chaque univers, il évoluera en subissant l'influence de la Tablette du Chaos. Dans l'univers "Amazing Spider-Man", le vilain de fonction sera Kraven le Chasseur. L'action se déroulera donc en Afrique et le principe mettra en avant les combats avec la toile. On pourra s'en servir pour assommer les adversaires à distance, les ficeler avant de les passer à tabac, lâcher un fil pour s'éloigner et reprendre son souffle ou encore attraper un ennemi avant de tourner sur soi-même en s'en servant comme d'un fléau pour décimer ses collègues de bureau. Il est à noter que de loin en loin, quand le héros parviendra à prendre le dessus sur le boss, le jeu passera en vue subjective et il sera alors possible de distribuer les châtaignes comme si vous y étiez.
Dans Spider-Man Noir, c'est la furtivité qui primera. Le niveau que nous avons pu voir se déroule dans une gare. Selon les critères traditionnels de l'exercice, l'Homme-Araignée évite soigneusement les zones éclairées et le regard de ses ennemis, des hommes de main lourdement armés. Il joue souvent la carte de la surprise en enlevant les gardes dans les airs avant de les ficeler la tête en bas à une structure grâce à sa toile. Petit à petit, le héros se rapproche du boss qu'il affronte dans cet univers : Hammerhead. Ce personnage n'est certainement pas le plus connu des vilains de chez Marvel. Mais ce choix est judicieux car Hammerhead est l'exemple-type du chef de gang tendance mafioso, costard à rayures et Tommy-gun inclus. Par conséquent, il est le candidat idéal pour le rôle du méchant dans une ambiance qui se réfère aux films noirs des années 40. Spider-Man le trouvera au fin fond de la gare, sur l'une de ces plates-formes tournantes servant normalement à distribuer des wagons sur plusieurs voies qui rayonnent autour d'elles. Hammerhead a quelque peu modifié cet outil en y installant une mitrailleuse à canons rotatifs. Dès qu'il aperçoit SpiderMan, il fait pivoter son dispositif vers lui et fait déferler un vrai déluge de plomb dans sa direction. A nouveau, il sera donc impératif de rester dans l'ombre et de se montrer discret pour parvenir à l'approcher et à l'éliminer... Voilà en quelques mots ce qu'il fallait savoir de ce projet sympathique et apparemment mené avec intelligence. On attendra avec impatience de découvrir quels sont les deux autres univers choisis pour compléter le quatuor. Quelques surprises intéressantes ne sont pas à écarter...
Le retour de Spider-Man en jeu vidéo s'annonce comme un vrai renouveau pour cette licence qui, au fil des opus, avait beaucoup décliné. Quatre gameplays réunis en un jeu, autant de styles graphiques différents et un scénario qui s'inspire clairement des bonnes vieilles bandes dessinées qui ont vu naître le personnage sont autant d'éléments plaidant en faveur de ce projet.