C'est Micro Application qui se charge de l'édition française de ce premier « Dossier Secret », qui intègre sa fameuse collection « Énigmes & Objets Cachés ». Il faut savoir que le jeu est déjà sorti depuis novembre 2008 aux USA, sous le titre de Lights, Camera, Curses !. L'histoire, qui se déroule dans l'univers du cinéma, s'inspire librement d'un des romans de la nouvelle série de Nancy Drew (débutée en 2006 mais pas encore publiée en France), qui s'intitule « Lights, Camera... Cats ! ». On y retrouve Nancy (plus connue sous le nom d'Alice sous nos latitudes), appelée sur le tournage d'une superproduction pour enquêter sur la série d'incidents qui le mettent en péril. Pour ce faire, notre héroïne endosse le rôle d'assistante de production, qui lui permet de naviguer sur les différents plateaux pour rechercher des indices et interroger des suspects.

Toutefois, ne comptez pas évoluer librement dans les différents décors : Malédiction à Hollywood est plus proche d'un jeu d'objets cachés que d'un point'n click traditionnel, même si son gameplay hybride, qui emprunte aux deux genres, sait se tenir suffisamment éloigné de l'un et de l'autre pour faire valoir une véritable personnalité. Ici, il n'est nullement question de trouver des listes entières d'objets sans rapport avec le scénario, dissimulés comme des caméléons dans des environnements improbables à la composition surchargée. Chaque écran de jeu vous invite au contraire à résoudre une énigme tout ce qu'il y a de plus logique, en vous servant des objets présents dans le décor. Ces derniers scintillent lorsque vous passez le curseur dessus (ce qui n'est pas le cas dans un jeu d'objets cachés classique), sachant qu'il est parfois possible de les examiner et d'interagir avec, avant de les combiner avec d'autres objets repérés. Le système, rapide à maîtriser, qui réclame finalement plus de bon sens que d'observation, fonctionne admirablement bien.

Et si vous comptiez vous simplifier la tâche en cliquant n'importe où pour tenter des associations d'objets au petit bonheur la chance, sachez que le jeu intègre un ingénieux système de score qui vous accorde davantage de points si vous agissez avec logique. Et comme les dits points vous ouvrent l'accès à une fin alternative, il vaut mieux faire attention ! Malgré tout, ne cachons pas que ce Malédiction à Hollywood reste facile, et même beaucoup trop facile ; on y enchaîne les scènes sans guère de difficulté. Afin d'étoffer le gameplay (qui se suffisait pourtant à lui-même), les concepteurs ont intégré quelques artifices plus ou moins judicieux : il vous faut parfois utiliser une lampe pour éclairer une zone, ou bien encore vous acquitter d'une épreuve de crochetage (peu convaincante) pour déverrouiller une serrure. De temps à autre, des mini-jeux spéciaux (décrypter des messages rédigés en hiéroglyphes, préparer des cocktails pour écouter les conversations d'un bar...) viennent également pimenter l'aventure.

On vous propose également, à la fin de chaque chapitre, d'interroger un des suspects en choisissant les répliques les plus cohérentes (là encore, ça reste simple). Malédiction à Hollywood comprend 25 chapitres, qui se bouclent en 3 heures de jeu. C'est peu, d'autant que la fin alternative ne permet pas de miser sur une réelle rejouabilité au vu de la linéarité de l'aventure. Le dernier gros défaut tient à la réalisation. S'il n'y a pas grand-chose à reprocher au niveau sonore (les thèmes musicaux sont très adaptés et les dialogues doublés en français de façon correcte), il en est tout autrement sur le plan visuel : les écrans de jeu ont beau faire valoir un certain style, leur résolution en 800*600 les rend vraiment disgracieux, à moins de jouer en mode fenêtré. Qui plus est, les cut-scenes animées sont particulièrement cheap. Bref, Her Interactive mise sur un minimalisme technique dans la veine de la série principale des Nancy Drew. Ce premier Dossier Secret reste toutefois une bonne pioche pour le grand public, car il constitue une transition parfaite entre le jeu d'objets cachés et le jeu d'aventure traditionnel.