Après presque un an sans nouvelles, voici que Alpha Protocol refait surface. Le jeu d’espionnage orienté action teinté de RPG qui devait être disponible l’année dernière semble avoir retrouvé une nouvelle date de sortie qui sent bon l’été et l’insouciance. Une raison de plus pour voir ce qu’il a dans le ventre lors d’une présentation en marge de la GDC.
Habitué aux suites de jeux de rôle (Neverwinter Nights 2, Knight of the Old Republic 2, et le prochain add-on pour Fallout 3), le studio californien de Obsidian Entertainment, fondé en 2003 par des anciens de Black Isle, planche depuis un bon moment sur son premier jeu d'action. Sorte de Metal Gear Solid aux relents d'éléments RPG, Alpha Protocol a, sur le papier, tout pour séduire. Un scénario saucissonné façon 24 heures chrono, une progression semi-libre qui suit trois pistes différentes, une liberté dans l'évolution de son personnage et des missions explosives. De quoi nous rendre particulièrement impatients de pénétrer dans la salle obscure où nous attendent de pied ferme le producteur du jeu ainsi que le lead designer. Après une petite mise au point sur le contexte du jeu, pour résumer, on incarnera un espion travaillant pour l'agence Alpha Protocol qui se trouve abandonné par sa hiérarchie sur fond de complot terroriste mondial, l'un des développeurs nous invite à assister à une scène cinématique interactive.
On y découvre Michael Thorton, l'agent en question, rentré de mission dans l'une de ses planques. Il y retrouve une jeune demoiselle allongée sur son lit. Le choix est alors donné au joueur de la réveiller, ou alors de la laisser se reposer. Cela n'a l'air de rien comme ça, mais de ces choix dépend la façon dont les personnages interagiront avec notre agent secret par la suite. Pour l'occasion, le développeur ordonne à Michael Thorton de la réveiller pour prendre de ses nouvelles. S'ensuit une discussion amicale dégoulinant de bons sentiments. Puis il est temps de revoir la même scène en chargeant une sauvegarde pour laquelle le joueur a été moins avenant lors de ses précédents rapports avec la demoiselle. Sitôt le pas de la porte franchi, la donzelle explose la tête de notre avatar avec un téléphone fixe avant de lui dire ses quatre vérités et de prendre la poudre d'escampette de façon définitive. Une façon comme une autre de nous expliquer que l'on peut jouer les loups solitaires sans manières, mais qu'il ne faut pas s'attendre à ce que les personnages non joueurs nous donnent des informations utiles avant les missions ou soient d'une quelconque aide durant ces dernières...
Après cette petite démonstration du système d'intelligence artificielle régissant les « alliés » du héros, direction le terrain pour une mission de renseignement. Le lieu d'opération : l'Arabie Saoudite. La mission : découvrir qui a acheté des missiles dans le but de commettre un attentat et obtenir de l'individu une piste pour remonter jusqu'au vendeur. L'écran s'illumine sur un canyon. Le niveau n'a pas l'air très grand et les textures sont pour le moins datées. Seules les animations des protagonistes tirent leur épingle du jeu. On nous introduit alors la notion de choix quant à l'approche de la mission. En silence dans le plus pur style Sam Fisher, ou alors en dégommant tous les gardes jusqu'au boss. Un choix qu'il sera possible d'adapter à son propre gameplay en répartissant des points de compétences à chaque gain d'expérience. En effet, à la manière d'un Mass Effect, le menu de pause permet d'octroyer des points dans plusieurs domaines. Infiltration, pistolets, armes automatiques, fusils à pompe, fusils d'assaut, sabotage (utilisation de gadgets), aptitudes techniques (premiers soins et piratage informatique), vie et enfin les arts martiaux. A noter que toutes les quatre ou cinq cases de chaque discipline, on gagne un coup spécial dans le domaine choisi et non plus un simple bonus passif.
Après s'être débarrassé des gardes et d'un boss faisant le pied de grue sur un pont, le téléphone de Michael Thorton sonne et on lui indique qu'il doit à tout prix empêcher le convoi de missiles de prendre la fuite. Par chance, l'architecture du niveau est faite de telle manière qu'il est aisé de court-circuiter le panneau de contrôle d'un portail automatique d'une balle bien placée. Nouvelle fusillade et une fois la garde rapprochée éliminée, on interroge le cerveau de l'opération. Là encore, l'interrogatoire se joue à l'aide des quatre touches de la manette. De vos choix dépendra l'issue tragique ou non de cette confrontation. Tout bien réfléchi, cette mission nous a fait penser au level design du GoldenEye de la Nintendo 64. Très linéaire dans la progression et le placement des gardes, mais certainement jouissif une fois le pad en mains. Malheureusement, la démonstration s'achève sans que l'on ait pu toucher à la manette. Pour ça, il va falloir attendre encore un peu...
Intéressant à plus d’un titre, notamment au niveau de l’univers et des améliorations que l’on choisira pour son personnage, Alpha Protocol nous a tout de même laissé un arrière-goût de déjà-vu, déjà fait. Pour ce qui est des graphismes, le jeu semble souffrir du syndrome Duke Nukem Forever, dont la sortie a été repoussée tellement de fois que son moteur graphique ne tenait plus la route. Alors oui, on souhaite se tromper, mais à deux mois de la sortie, on se doute que l’heure n’est plus vraiment au polissage des textures.