De plus en plus d’éditeurs de jeux vidéo profitent de la GDC pour présenter des versions de leurs jeux en cours de développement aux journalistes présents pour l’événement. L’occasion d’aller rendre une petite visite à 2K Games pour découvrir une nouvelle mission de Mafia II qui nous avait tant impressionnés lors de la dernière Gamescom.
Avant de nous laisser plonger pad en mains sur la version Xbox 360 du jeu, le producteur a tenu à clarifier le contexte scénaristique du titre. Sur les trois actes que comprendra Mafia II, le premier se déroulera dans les années 40, les deux autres prenant place dans les fifties après une ellipse temporelle. Le début de l'histoire nous présentera plus en détail le personnage de Vito que l'on incarne. De retour de la guerre pour cause de blessure, il est accueilli à la gare par son ami Joe. Chagriné à l'idée de voir son pote fraîchement revenu partir de nouveau pour le front une fois rétabli, il lui propose d'user de son influence pour qu'il soit réformé. Aussitôt dit, aussitôt fait, et notre bon Vito se retrouve à devoir « rendre service » à son tour, dans la plus pure tradition des GTA. Un petit boulot par-ci, un petit boulot par-là, et petit à petit l'engrenage mafieux se met en place...
Démarrage du jeu et première claque autant visuelle qu'émotionnelle. C'est fin, c'est beau, mais plus important encore, l'ambiance qui se dégage du titre est enivrante. Pour peu que vous soyez fan des films de Martin Scorsese comme les Affranchis, vous serez comblé. A titre d'exemple, l'un de vos premiers jobs sera de vendre des cigarettes illégalement à l'arrière d'une usine. Mais cela ne s'arrête pas là, les tenues, les véhicules, la sublime bande-son et les dialogues sont criants de vérité. Les mouvements de caméras à la fois en cours de jeu (comme celle qui chancelle lorsque l'on arrive en bas d'un escalier), mais aussi lors des cinématiques témoignent de la présence dans l'équipe d'un réalisateur de longs métrages reconverti dans le développement. Une présomption confirmée par le producteur du titre après la session de jeu. Là aussi un petit exemple sera plus parlant qu'un long discours. Lors de la scène de la gare, Joe est pressé de partir car deux policiers commencent à les regarder avec insistance. La caméra fait alors un mouvement partant des personnages principaux vers les agents et un petit son de flûte de pan se fait entendre. Un clin d'œil à peine perceptible au film Il était une fois en Amérique de Sergio Leone.
Passons maintenant au plat de résistance, à savoir le gameplay. Première chose à savoir, Mafia II a beau se jouer dans un univers ouvert (avec une ville deux fois plus grande que celle du premier opus), le jeu est on ne peut plus linéaire. Une façon de garder la main sur le rythme nous dit-on. Cependant, il faut bien admettre que la frustration n'est pas loin de nous envahir quand au cours de la mission proposée en démo, le membre d'un gang rival nous échappe lors d'une poursuite en voiture. Quelle que soit notre performance, nos ennemis s'échappent toujours. L'occasion de se prendre un petit savon par le boss moyennement content d'avoir perdu sa cargaison de cigarettes. Une fois ces considérations bassement scriptiennes mises de côté, on passe à l'action, la vraie. On commence par punir les empêcheurs de faire du business en dézinguant un de leurs bars à la sulfateuse. Puis on va les chasser jusqu'au dernier dans leur repaire de la gare marchande. L'occasion d'apprécier une jouabilité axée sur la progression à couvert façon Gears of War. Armé d'une mitrailleuse, d'un fusil à pompe ou d'un bon vieux fusil qui fait très mal, on avance dans un dédale de caisses sur fond de détonations cinglantes. A vos côtés, les autres membres de votre mafia vous encouragent à avancer ou vous préviennent des dangers potentiels. On est à fond dedans !
Outre ce gameplay d'action, nous avons aussi découvert le nouveau système de gestion des forces de police. Moins binaire que dans Mafia premier du nom, la police répondra graduellement à la menace que vous représentez en fonction de la gravité de vos infractions. Si vous êtes recherché pour un excès de vitesse et qu'une voiture vous prend en chasse, il est possible de s'arrêter sur le bas-côté, de payer l'amende et de repartir sans avoir à commettre d'autres délits. Dans un autre ordre d'idées, lorsque vous aurez atteint un rang important dans la mafia, il vous sera possible d'appeler le commissaire principal pour qu'il ordonne à ses troupes de vous laisser tranquille. Une technique radicale qui vous coûtera tout de même un bon paquet de billets verts. Ceci étant dit, et même si l'intelligence artificielle de la police avait été réduite pour l'occasion afin de nous permettre de finir la mission sans être trop gênés, il semblerait que la difficulté ait été revue à la baisse pour des raisons d'accessibilité.
Pour conclure cet aperçu, finissons par mentionner le plaisir que l'on a eu au volant de nombreux véhicules ayant chacun une sonorité et une conduite uniques. Enfin, l'éditeur assume à fond l'orientation mature de son jeu en s'associant avec le magazine de charme Playboy. Concrètement, il sera proposé au joueur de trouver et de collectionner des dizaines de photos de pin-up des années 50 disséminées dans le jeu. Attention cependant à ne pas passer trop de temps à vous rincer l'œil, un compteur spécial témoignera, à qui saura enclencher l'option, du temps passé à reluquer les courbes de ces charmantes demoiselles.
Ray Liotta, Robert de Niro et Al Pacino vous ont fait rêver dans les grands films de gangsters ? Vous avez toujours voulu connaître le sentiment grisant d’appartenir au milieu des affranchis, mais il faut avouer que la morale et la peur du danger vous ont toujours maintenu dans le droit chemin ? Alors comme nous, vous êtes certainement impatient de plonger corps et âme dans l’aventure de Mafia II qui promet de nous faire vivre des situations extraordinaires bien tranquillement installé dans l’intérieur douillet de notre foyer.