Vingt ans après leur première confrontation sur Game Boy, Christopher Belmont et le comte Dracula s'affrontent à nouveau dans un remake développé exclusivement sur Wii. Résolument old-school dans sa conception, cet opus Rebirth de Castlevania : The Adventure ravira en premier lieu les nostalgiques de l'époque pré-Symphony of the Night. Il est disponible en téléchargement sur WiiWare pour 1000 points (soit 10 euros).
Au cours des derniers millénaires, le clan des chasseurs de vampires n'a cessé de faire claquer son fouet à la face des légions démoniaques de Transylvanie. De génération en génération, les héritiers du Vampire Killer ont chacun laissé leur nom dans l'Histoire de la série Castlevania avec plus ou moins de succès, le vaillant Christopher n'étant cependant pas le plus connu des joueurs. Il s'agit pourtant du plus méritant au sein du clan Belmont, dans le sens où il a dû relever le défi le plus inhumain de tous : survivre à l'épisode considéré comme étant le plus difficile de toute la saga !
Tel le chevalier du Phénix envoyé sur l'Ile de la Mort dans Saint Seiya, Christopher Belmont a connu l'enfer en 1989 dans Castlevania : The Adventure sur Game Boy. Ce jeu, resté dans les mémoires pour sa difficulté légendaire, ne comportait que quatre malheureux niveaux, et pourtant rares sont les mortels ayant pu le terminer. Atrocement difficile de par la lenteur horripilante des animations, le titre était aussi caractérisé par un level design franchement sadique et l'obligation de recommencer un niveau en entier en cas d'échec. Déjà contraint d'avancer à la vitesse d'un tracteur enlisé dans de la boue alors que le temps jouait contre lui, Christopher était incapable de changer de trajectoire durant un saut, la moindre séquence de saut sur une plate-forme étant une vision d'apocalypse pour le joueur. Pire encore, le fouet perdait toute sa puissance à chaque fois qu'on se faisait toucher, rendant encore plus illusoire la perspective saugrenue de réussir à terminer le niveau en cours... Autant dire que le titre a traumatisé plus d'un joueur à l'époque et que l'annonce d'un remake pour cet opus avait de quoi faire frémir !
La bonne nouvelle, c'est que cet épisode Rebirth n'a quasiment plus rien à voir avec la version originale sur Game Boy. Plutôt que de chercher les différences, il sera donc beaucoup plus approprié de lister les quelques points communs qui subsistent encore entre les deux jeux. L'élément le plus important réside sans doute dans l'optimisation du fouet, ce dernier pouvant se changer en chaîne et même lancer des boules de feu à condition de récupérer le power-up adéquat. C'est à peu près tout concernant les similitudes de gameplay, le maniement du personnage ayant été complètement remanié et optimisé pour ne pas rebuter les joueurs d'aujourd'hui. Mille fois plus rapide que par le passé, Christopher Belmont a enfin compris comment changer de trajectoire après un saut et son fouet ne perd plus en puissance après chaque dégât reçu. Comme les autres membres de son clan, il utilise désormais des armes secondaires classiques (haches, couteaux, fioles d'eau bénite...) pour se battre à distance en échange de quelques coeurs. Lassé de grimper à la corde, il préfère maintenant monter tranquillement les escaliers et affectionne tout particulièrement les gigots cachés dans les faux murs du château du comte. En revanche, ne vous attendez pas à pouvoir manier le fouet dans toutes les directions comme c'était le cas dans Super Castlevania IV sur Super Nintendo. Les concepteurs ont en effet préféré s'inspirer des épisodes les plus anciens pour effectuer un véritable retour aux sources.
Si l'on retrouve bien quelques créatures et pièges issus du bestiaire de l'opus Game Boy, comme ces globes oculaires géants et ces lances faisant parfois office de plates-formes périlleuses, tout dans cet épisode Rebirth est inédit. Quoique le terme est un peu abusif, car le jeu se borne finalement à puiser dans les acquis de la série sans chercher à nous surprendre véritablement. Les six stages ressemblent beaucoup à ceux que l'on retrouve de façon récurrente dans les volets old-school, avec un passage obligé dans la tour de l'horloge où réside la Mort ou encore un détour dans des catacombes ressemblant à de véritables salles de torture. Fatalement linéaires, les niveaux comportent toutefois quelques embranchements, ces derniers n'étant accessibles qu'à la condition de trouver les clefs capables de déverrouiller les portes qui mènent à ces zones alternatives. Une idée que l'on trouvait déjà dans Rondo of Blood, et donc dans Castlevania : The Dracula X Chronicles sur PSP, mais qui permet ici seulement de découvrir quelques passages optionnels, et non pas des niveaux cachés entiers. La recherche de tous ces embranchements a quand même le mérite de rallonger un peu la durée de vie, très courte au demeurant, à moins de jouer dans les conditions les plus délicates. Beaucoup moins prise de tête que son ancêtre, ce remake se veut accessible à tous et propose différents modes de difficulté ainsi qu'un paramétrage du nombre de vies plutôt bienvenu. Si vous êtes nostalgique des Castlevania à l'ancienne, n'hésitez donc surtout pas à vous le procurer !
- Graphismes15/20
La réalisation graphique n'a évidemment plus rien à voir avec l'original sur Game Boy. Les niveaux sont complètement différents et le rendu visuel renvoie plutôt à Super Castlevania IV et Vampire's Kiss.
- Jouabilité15/20
Aucun souci à ce niveau-là. On revient à un gameplay old-school, à l'époque où les Castlevania ne comportaient encore aucune dimension exploration. Les mouvements de Christopher sont bien plus souples et rapides que sur Game Boy mais ses capacités restent assez limitées.
- Durée de vie12/20
Ce remake propose 6 niveaux, contre 4 sur la version originale, et tous sont entièrement nouveaux. La plus grande accessibilité du titre (on peut augmenter son total de vies et modifier la difficulté) fait qu'on en voit hélas le bout trop rapidement, mais on y revient volontiers.
- Bande son16/20
On retrouve quelques-uns des meilleurs thèmes de la série, les compositions musicales étant l'un des gros points forts de celle-ci depuis ses débuts. Dommage, tout de même, que la musique du premier niveau de la version originale de 1989 n'ait pas été conservée ici.
- Scénario/
Disponible uniquement sur WiiWare contre 1000 points Wii (soit 10 euros), Castlevania : The Adventure Rebirth s'inscrit dans la lignée des épisodes old-school, disparus depuis que Symphony of Night a réinventé le gameplay de la série. Les nostalgiques de cette époque sont donc tout particulièrement visés par cet opus réalisé à l'ancienne qui prend pour point de départ le premier opus Game Boy de 1989. Le remake est total et ne déçoit que par son très grand classicisme et sa durée de vie plutôt réduite au final.