Astérix est sans doute le héros franco-français le plus répandu sur Terre. Albums, dessins animés, jouets, parc… tout ce qui porte le nom du plus célèbre des Gaulois est une véritable manne financière pour son propriétaire. Il n’est pas étonnant qu’Infogrames se soit jeté sur la licence pour en produire différentes adaptations sur les consoles Nintendo, dont Astérix & Obélix.
Astérix & Obélix raconte la construction d'une palissade autour du célèbre village gaulois par les Romains, afin d'empêcher les irréductibles moustachus à gros nez de se déplacer librement. Pour prouver à Jules César qu'ils sont toujours libres, Astérix et Obélix décident de traverser tout l'Empire romain en ramenant un souvenir de chaque pays visité. Le scénario n'est donc pas tiré d'un des albums, mais donne plutôt l'occasion à Infogrames de faire voyager le joueur dans différents environnements connus. L'intrigue, bien que secondaire, suffit tout de même à servir de fil conducteur à ce grand voyage.
Graphiquement le jeu est vraiment joli, sans conteste l'adaptation la plus réussie techniquement d'Astérix sur consoles 16 bits. Bien que la modélisation des personnages ne soit pas aussi fine que le trait d'Uderzo, le résultat est vraiment convaincant. Les décors sont soignés, certains tableaux sont tout simplement magnifiques. Faire traverser tout l'Empire à nos deux Gaulois offre une palette très diverse d'environnements, de la Grèce à l'Egypte en passant par l'Hispanie, pour le plus grand bonheur de nos mirettes. Cette diversité se retrouve sur les soldats romains, afin de rendre vos adversaires moins génériques. En revanche ce soin ne se retrouve pas dans leurs animations, car même si Astérix et Obélix sont parfaitement animés, on ne peut pas en dire autant des autres personnages, dommage. Les musiques quant à elles sont particulièrement bonnes, certaines mélodies sont magnifiques et peuvent rivaliser avec les OST de certains rpg japonais, si si ! Elles sont de plus accompagnées de bruitages de très bonne facture, parfaitement bien choisis pour l'ambiance du jeu.
Astérix & Obélix se présente sous la forme d'un jeu d'action/plates-formes. Force est de constater que le titre adopte un classicisme alarmant, reprenant par ci par là quelques idées d'autres productions, comme les cubes en hauteur qu'il faut taper pour déloger une pièce ou un bonus, référence directe à Mario. La seule particularité notable est la possibilité pour votre personnage de se déplacer sur plusieurs plans pour éviter certains ennemis ou pièges. Les phases de plates-formes sont malheureusement très simplistes et peu inspirées ; pas d'ingéniosité, pas d'originalité, pour au final, peu de plaisir. Comme souvent, des niveaux bonus vous seront ouverts pour peu que vous ayez récupéré les cinq étoiles du stage, mais ils ne proposeront aucune nouveauté dans le gameplay, simplement une chasse aux points pour gonfler le score. On a connu plus inspiré.
En réalité le vrai souci vient des phases d'action, car les combats sont très mal gérés. Il vous est impossible de parer, et même vous baisser ne permettra pas d'éviter un coup de glaive. De plus, les sauts sont tellement mous et courts que bondir par-dessus vos ennemis vous fera perdre de la vie. La seule solution pour éliminer efficacement vos adversaires est de se jouer du système lui-même : la zone de dégâts des ennemis, la hit box, se désactive lorsqu'ils donnent un coup. Vous devrez donc vous placer à portée de votre ennemi pour que celui-ci arme son coup, reculer rapidement pour éviter le coup, et foncer le taper avant que sa hit box ne se réactive. Ces allers et retours à longueur de parties sont rébarbatifs au possible, et inutile de se demander si jouer Obélix plutôt qu'Astérix facilite la tâche, c'est du pareil au même. Au final on ne retiendra que les mini-jeux qui ponctuent les différents mondes, comme le rugby, la corrida ou les Jeux Olympiques, qui sont quant à eux nettement plus sympas à jouer alors qu'ils ne disposent d'aucun didacticiel préalable. Boucler ces 24 niveaux devrait vous prendre quelques heures, sûrement à cause de la maniabilité approximative, pour au final vous laisser avec le souvenir d'un jeu techniquement au point, dénué d'originalité et accusant une répétitivité alarmante. Décevant.
- Graphismes15/20
Même si le tout manque légèrement de finesse, on retrouve facilement le trait d’Uderzo, et on se plaît à voyager dans l’univers d’Astérix. Les différents plans offrent une profondeur aux décors très bien venue, rendant certains tableaux vraiment magnifiques.
- Jouabilité12/20
Alors que les phases de plates-formes sont d’une simplicité déconcertante, on se retrouve avec des combats rigides et des zones de dégâts mal gérées. Heureusement, certains mini-jeux viennent relever l’intérêt pour un titre en manque cruel d’imagination.
- Durée de vie13/20
A l’instar de toutes les autres productions Infogrames, Astérix & Obélix se voit attribuer une vingtaine de niveaux. Ni trop long, ni trop court, on pourra tout de même se dire que ce temps aurait pu être utilisé à meilleur escient, dommage.
- Bande son15/20
Quelle surprise d’entendre de si jolies mélodies dans un jeu pareil ! Véritable coup de cœur, la musique d’Astérix & Obélix vous plaira sans aucun doute. Rythmée, cohérente avec les différents univers, elle apportera au jeu le soupçon d’énergie qui fait défaut au gameplay.
- Scénario9/20
Le souci d’Infogrames a toujours été de faire de ses adaptations de gros melting-pots sans saveur de l’univers adapté. Astérix & Obélix ne déroge pas à la règle, et alors qu’on traversera en un clin d’œil les univers d’Astérix & Cléopâtre, Astérix aux Jeux Olympiques, ou Astérix chez les Bretons, on ne retiendra rien de l’aventure si ce n’est un prétexte pour faire évoluer l'aventure dans ses décors plutôt que dans son level design.
Décevant, voilà qui pourrait assez bien résumer le titre d’Infogrames. Alors que les premiers niveaux sont encourageants, vous vous rendrez compte au fil du temps que vous faites encore et toujours la même chose, que la structure des stages ne progresse pas, que les combats sont toujours aussi bancals et que le jeu manque cruellement d’intérêt. Evidemment le résultat est infiniment meilleur qu’Astérix The Great Rescue sur Megadrive, mais le contenu n’est pas là. Un bel emballage pour un jeu bien vide.