Après un premier contenu téléchargeable passablement minable, Ubisoft se rattrape avec un Bûcher des Vanités déjà nettement plus consistant, direction Florence pour une dizaine de nouveaux assassinats.
Autant être franc, la pilule du premier contenu d'Assassin's Creed 2 (La Bataille de Forli) est encore en travers d'un paquet de gorges de joueurs. Et si le Bûcher des Vanités fait preuve de plus de qualités, on se demande toutefois ce qui empêchait Ubisoft de ne livrer qu'un seul pack contenant les deux séquences dans la mesure où du point de vue du scénario, elles constituent plus ou moins un seul et même bloc et que le premier durait moins d'une heure. Bref, laissons-là ces considérations de principe. Cette fois, l'action se déroule donc à Florence et vous propose de revivre le Bûcher des Vanités, un événement historique au cours duquel Savonarole et ses adeptes firent quelques feux de joie avec tout ce qu'ils estimaient comme susceptible de pousser au vice. Dans Assassin's Creed 2, les disciples de ce triste bougre sont tout simplement envoûtés par la Pomme d'Eden dont Savonarole s'est emparé. Grâce à elle, il a pu se mettre dans la poche les plus hauts dignitaires de Florence et ainsi prendre le contrôle de la ville. Il vous faudra alors éliminer ses 9 lieutenants et visiter au passage un nouveau quartier de la ville. Accessoirement, vous pourrez également découvrir une nouvelle aptitude d'Ezio, le saut propulsé qui s'effectue à partir d'un porte-drapeau souple. Un ajout carrément gadget.
Sans se lancer dans un catalogue laborieux, les 9 assassinats proposés font preuve d'une jolie diversité. Ici on devra grimper au sommet d'un dôme pour tuer un prêcheur à moitié fou, là atteindre un médecin refusant de traiter les patients non convertis à la cause de Savonarole mais bien retranché dans une cour remplie de soldats, ou encore trouver le moyen de monter à bord d'un navire sans se faire repérer pour y accomplir son devoir. Notez d'ailleurs que la majorité des assassinats ne pourront être accomplis qu'à la condition expresse de ne pas se faire repérer par le moindre garde. La méthode du gros bourrin aura donc souvent du mal à passer mais fonctionnera tout de même sur d'autres missions plus laxistes. En d'autres termes, pour parvenir à vos fins, il faudra être attentif, faire le ménage tranquillement puis agir. Effectuées assez rapidement, les 9 missions de la séquence suscitent déjà plus d'intérêt que le médiocre contenu de la Bataille de Forli.
Néanmoins, on laissera échapper un ou deux regrets. Principalement, si exiger une discrétion absolue est toujours un plus dans un jeu où l'infiltration devrait être la norme, cela ne fait que souligner le côté très capricieux de l'intelligence artificielle d'Assassin's Creed 2. Il est toujours aussi délicat de saisir la façon de réagir des soldats ennemis qui parfois vous traqueront simplement pour vous apprendre à avoir l'air louche, d'autres fois ne vous verront même pas massacrer l'un des leurs à deux pas. Autre regret, le véritable manque de finition en termes d'ambiance. Vous débarquez à Florence, parlez 2 minutes à Machiavel et hop, on vous file vos 9 cibles et basta. Idem en fin de séquence, vous pourrez admirer une foule en colère levant les bras et ouvrant la bouche mais ne lâchant pas le moindre cri. Dites Ubisoft, que vous ayez sucré la séquence par manque de temps lors du développement du jeu complet soit, mais là vous auriez pu prendre le temps de terminer le bande-son, non ?
- Graphismes16/20
Rien à redire, on retrouve le moteur du jeu. Le nouveau quartier de Florence est de bonne taille et présente une architecture soignée.
- Jouabilité15/20
Ouf, on ne nous refait pas le coup de la confusion avec un beat'em all. Si certaines missions vous laissent libre d'opter pour l'approche brutale, la plupart exigent de ne pas se faire repérer et donc de faire preuve d'un peu de finesse. Dommage que l'IA faillible soit souvent handicapante. Le nouveau "saut propulsé" n'a en revanche aucun intérêt.
- Durée de vie15/20
Comptez à la louche plus ou moins 3 heures pour voir le bout de la séquence, selon votre aptitude à jouer à fond la carte de l'infiltration.
- Bande son14/20
Globalement, tout est équivalent au jeu original si ce n'est les deux passages présentant une foule en colère mais parfaitement muette. Ca fait un choc, surtout qu'il s'agit du grand final de la séquence. Ouh, le vilain manque de finitions. On note d'ailleurs pas mal de problèmes de mixage tout au long de ce chapitre.
- Scénario12/20
Là encore, problème de finitions. On nous envoie liquider les lieutenants de Savonarole sans trop se donner la peine de situer le contexte. Du coup, on peine un poil à faire coller l'action avec le reste du jeu.
Plus long, plus intéressant, ce second contenu téléchargeable d'Assassin's Creed 2 se montre donc plus convaincant que la malheureuse expérience de la Bataille de Forli. On apprécie notamment le retour de la carte de l'infiltration en dépit de quelques soucis d'IA. Un certain manque de soin des détails est également déplorable mais ce Bûcher des Vanités reste néanmoins un bon investissement pour les fans d'Ezio.