Pondu par une équipe déjà empêtrée dans le développement du MMO inspiré de la célèbre série, Stargate Resistance a tout du petit jeu bouche-trou, destiné à renflouer les caisses sans trop de considération pour les fans. Shooter multijoueur en vue à la troisième personne, le soft se contente en effet de nous servir un contenu riquiqui et un gameplay au ras des pâquerettes.
Aussi étrange que cela puisse paraître, Stargate Resistance est doté d'un semblant de scénario. Le jeu nous place effectivement dans le contexte d'un assaut massif des Grands Maîtres, apparemment frustrés de s'être pris une grosse trempe de la part d'Anubis et du Stargate Command. La guerre va donc enflammer l'univers et vous permettre avant chaque partie, de rejoindre le SGC ou l'armée des faux dieux pour des batailles épiques sur trois cartes inspirées de l'univers de la série. A chacune de ces cartes correspond d'ailleurs un mode de jeu spécifique. On fera du match à mort en équipe dans un temple d'Amana, de la capture de drapeaux, pardon, de cristaux dans un complexe enneigé de Piramess, et enfin du contrôle de zones dans la base terrienne du SGC. Hélas, si l'évocation de ces quelques lieux aura sans doute fait naître un frisson de plaisir au bas de votre dos, force est de reconnaître que leur réalisation et leur architecture ne sont pas particulièrement affriolantes. Ainsi, l'action se concentrera toujours sur les mêmes deux ou trois points chauds, et on aura donc souvent l'impression de revivre encore et encore les mêmes parties.
Quoi qu'il en soit, une fois que vous aurez jeté votre dévolu sur l'un de ces champs de batailles, il ne vous restera plus qu'à choisir votre combattant. Du côté du SGC, on trouve tout d'abord le Soldat, équipé d'un bon petit P90 (à la mode depuis la saison 4), d'un lance-grenades puissant mais bien lent à utiliser, ainsi que d'un petit stock de fumigènes. Vient ensuite la Scientifique, dotée d'un pistolet en mousse, elle est capable de déployer tourelles défensives et des stations de soin. Le troisième larron se trouve être le Commando, qui tentera de faire régner la terreur avec son beau fusil de snipe et ses jolies petites mines claymores. Chez les méchants, le Jaffa fait office de troufion de base, avec son traditionnel gros bâton servant à la fois de fusil et de masse d'arme. Le Jaffa dispose en plus de grenades flash Tok'Kal bien pratiques. Pour la discrétion, on se tournera du côté de l'Ashrak, capable de devenir invisible et de transformer les fiers soldats du SGC en bavettes saignantes grâce à sa belle dague de cérémonie. Reste enfin l'élégant Goa'uld, soigneur et grilleur de cervelets, grâce à une attaque de courte portée susceptible de désorienter l'infortunée victime.
Le souci, c'est que si ces différentes classes permettent de produire deux styles de jeu bien différents selon la faction, elles tendent malheureusement à rendre le bébé de Firesky un petit peu trop déséquilibré. En gros, une équipe soudée à la solde des System Lords l'emportera systématiquement si elle opère un rush commun. Et puis bon, de manière plus générale, il faut reconnaître que les combats de Stargate Resistance ne sont pas particulièrement dynamiques. Limités dans leurs courses et dans leurs sauts, les joueurs se contentent souvent de strafer mollement ou de camper en asmatant à tout va. Certes, on ne s'attendait pas ici à trouver une sorte de Quake à la sauce Stargate, mais l'ensemble manque franchement trop de patate pour pouvoir maintenir bien longtemps l'intérêt des combattants. On ne comptera pas non plus sur le système de progression par points d'expérience pour nous maintenir suspendus à la souris. En effet, celui-ci se révèle aussi banal que peu gratifiant.
Enfin, le manque d'options basiques, comme la possibilité de créer son propre match ou d'inviter des potes à rejoindre votre partie, finit de donner à Stargate Resistance un goût d'inachevé. A 15 euros, on sera peut-être plus tolérant, mais cela n'enlèvera rien à la nature fondamentalement bancale du soft. Cela dit, on ne doute pas que Stargate Resistance se bonifiera avec le temps, les bugs seront sans doute corrigés et de nouvelles maps apparaîtront très vraisemblablement dans les mois à venir. En l'état cependant, on aura du mal à recommander le titre à qui que ce soit. Même les fans hardcore de Stargate risquent d'être déçus, car le titre ne fait pas grand-chose pour immerger le joueur dans l'univers de la série.
- Graphismes11/20
En dehors de quelques bouts de niveaux assez réussis, Stargate Resistance ne brille pas par son esthétique. Effets, animations et modélisations sont archi basiques, voire carrément risibles dans certains cas.
- Jouabilité9/20
Stargate Resistance, s'il se prend en main très facilement, ne donne finalement lieu qu'à des affrontements assez quelconques. Plutôt mollasson, le jeu aligne en outre des classes de combattants mal équilibrées. On se bousculera souvent pour jouer du côté des System Lords, pour ne se rabattre sur le SGC qu'en désespoir de cause, ou parce qu'on ne jure que par les potes d'O'Neill.
- Durée de vie8/20
A l'heure où nous écrivons ces lignes, le jeu ne propose que 3 cartes pas franchement très sexy à jouer. Dans la plupart des parties, l'action ne se concentrera d'ailleurs qu'autour d'un ou deux goulots d'étranglement. On aura donc rapidement l'impression de rejouer constamment les mêmes matches. Enfin, le système de progression et de gain d'expérience s'avère peu gratifiant.
- Bande son10/20
Stargate Resistance n'offre pas la moindre composition. On se contentera donc de bruitages corrects et de voix anglaises qui n'apportent pas grand-chose.
- Scénario/
Très petit shooter multijoueur, Stargate Resistance est apparemment né d'un développement bref, et cela se sent. Alignant un level-design sans envergure, un gameplay bancal ainsi qu'un contenu maigrichon, le titre a fort peu de chances de convaincre les joueurs, qu'ils soient fans de Stargate ou simples néophytes.