Raaaaaaah ! Le voilà, le moment tant attendu par des millions de joueurs est arrivé... Une minute de silence s'il vous plaît pour accueillir la suite du souvent imité mais jamais égalé Final Fantasy VII, j'ai nommé Final Fantasy VIII. Roulements de tambours et test.
FFVII a fait découvrir pour la plupart, cette série maintenant mythique des jeux de rôles sur Console. L'histoire a commencé pourtant il y a bien longtemps sur Nintendo avant que Squaresoft ne décide de changer de support pour la Playstation. On peut dire aujourd'hui que FFVII est, toutes époques confondues et sur tous supports confondus le meilleur jeu de rôle jamais créé. La barre est donc placée très haut pour ce huitième opus.
180 personnes ont travaillé sur Final Fantasy VIII et cette grosse équipe s'est efforcée d'améliorer tous les aspects de l'épisode précédent. Tout d'abord le monde a subi un très gros lifting puisque l'univers est totalement différent. Clad et les autres ont tous disparu et c'est maintenant de nouveaux héros qui déboulent : Squall Leonhart, Laguna, Seifer, Linoa et toute une clique de compères qui formeront vos différentes équipes. Le personnage principal est donc ce Squall Leonhart, jeune diplômé de la BGU (Balamb Garden University), une école de formation de mercenaires free-lance. Le scénario garde la même ampleur et la même profondeur que dans FF7 et cette fois, vous devrez sauver le monde alors que de multiples histoires parallèles se déroulent dans la trame principale mais aussi dans des recherches psychologiques très réalistes. L'univers de Final Fantasy a gagné clairement en maturité puisque les personnages ont de vraies réactions, un comportement bien plus intelligent et fin, bref, ils sont bien plus humains.
Graphiquement, on reste dans l'esprit de la série avec des décors pré-rendus fixes alors que vos personnages en 3D se déplacent. La qualité des décors a été aussi augmentée, vous bluffant en permanence et modifiant l'ambiance tout le temps suivant l'endroit, à la façon d'un Starwars. Les personnages sont modélisés de telle façon qu'ils n'ont strictement plus rien à voir avec l'ancien épisode. Là où Clad avait un look Dragon Ball à cause du peu de polygones utilisés, Squall et les autres sont détaillés, bourrés d'animations réalistes et en plus d'une finesse de près comme de loin. Le look des personnages a lui aussi "grandi" et se rapproche maintenant nettement plus du sérieux d'un Ghost In The Shell ou d'un Akira. Les effets visuels associés aux combats sont tout bonnement hallucinants, malgré le bonheur que m'avaient procuré ceux du précédent épisode. Le moindre monstre possède une animation et la taille de certains monstres est gigantesque. Les sorts ont été aussi améliorés avec des effets nouveaux ou reprenant superbement les anciens dans des maelströms de couleurs chamarrées et de volutes veinées ou dans des cascades diaphanes. Excusez, je m'emporte mais ça veut dire que c'est beau. Final Fantasy ne serait pas non plus un Final Fantasy sans ses scènes cinématiques en synthèse et celles de FF8 laissent pantois devant la maîtrise de Squaresoft sur les techniques d'animation. En tout une heure de cinématiques de toute beauté où mise en scène, prises de vue et qualité sont les meilleures jamais vues à ce jour, vraiment.
Dans son ensemble, le système de jeu reste exactement le même. Déplacements entre différents endroits clés à travers un atlas 3D de la planète. Aléatoirement des combats viennent émailler les parties d'exploration et vous avancez réellement dans l'histoire en tuant les boss et en discutant avec la multitude de personnages du jeu. Le système de magie a été complètement refondu dans un nouveau concept. Plus de points de magie ni de matéria mais maintenant, chaque personnage peut lancer autant de sorts qu'il veut. En fait, vous accumulez les sorts en les absorbant dans des sources de magie dans le jeu ou en les volant aux adversaires. Leur nombre est alors limité et vous devrez les utiliser avec parcimonie sous peine d'aller de nouveau affronter le monstre que vous aviez volé pour en récupérer. L'autre aspect concerne les Guardian Forces ou G-Force qui sont en gros une sorte de matéria d'invocation. Mais au-delà de ça, elles influencent votre personnage en vous gratifiant de bonus en rapport avec son statut sur vos caractéristiques attaques, pouvoirs spéciaux etc. Cette association avec votre ou vos G-Force peut se faire entièrement manuellement avec vos très nombreuses caractéristiques mais une option permet de le faire au mieux suivant la situation. En plus, toute cette magie est très facilement interchangeable entre les membres de votre groupe.
Les combats restent quant à eux strictement les mêmes, si on ôte les améliorations graphiques. Au tour par tour, on retrouve les différentes attaques, les limit breaks, les sorts etc. Ce qui d'ailleurs reste un défaut assez lourd pour FF8. Les combats sont toujours aussi longs et vu la longueur du moindre sort, le combat contre la moindre bestiole prend beaucoup trop de temps... On aurait aimé pouvoir les abréger. Quand en plus, on se tape trois combats d'affilée du fait du hasard des combats, on peine à avancer dans l'aventure. Enfin bon, cela fait partie du "charme" dirons-nous. Dans les petits plus, FF8 propose un petit jeu de carte intégré ainsi que le support de la PocketStation pour ceux qui aimerait l'import avec un jeu d'élevage de chocobos à l'intérieur. Au final, Final Fantasy 8 est un bonheur complet. Une aventure grandiose dans un univers toujours aussi riche et enchanteur, des décors soignés avec des effets visuels qui nous font nous demander ce dont pourrait être encore capable la PlayStation.
Copie du test effectué sur Playstation One, le 4 novembre 1999.
- Graphismes19/20
Voilà notre 8ème merveille de la Playstation. Squaresoft possède actuellement les meilleurs graphistes du marché, surtout en ce qui concerne la synthèse dans les cinématiques et les décors. Seul défaut, des personnages qui se rentrent dedans quand ils sont en groupe.
- Jouabilité18/20
Les menus restent toujours aussi efficaces après un apprentissage assez long. Tout est maniable et l'essentiel du système est resté le même pour ne pas dépayser les habitués. Quelques petites options manquent par ci par là mais c'est loin de gâcher la profondeur du jeu.
- Durée de vie18/20
Plus de 40 heures, c'est ce qui est à nouveau promis dans FF8. Maintenant, si vous voulez explorer tout le jeu, vous pouvez largement doubler ce temps. Les 4 CD ne s'usent pas facilement :)
- Bande son17/20
Les mêmes musiques lors des combats et on reste dans l'esprit de la série et surtout de l'épisode précédent. Petite musique un peu niaise lors du jeu et grandes envolées lyriques dans les cinématiques. Le mélange prend bien malgré la répétitivité et les musiques de combats identiques à FF7.
- Scénario18/20
Le scénario reprend les grands thèmes de la destinée parallèle de deux personnages et de l'histoire d'amour grandissante sur fond de sauvetage de monde. C'est suffisant pour nous faire passer un très très bon moment.
Final Fantasy 8 remonte encore plus haut la barre des jeux de rôles sur Play en continuant à toiser ses concurrents de plusieurs kilomètres. Une vraie suite avec de nombreuses améliorations sous tous ses angles et en gardant l'esprit de la série.