On ne compte plus le nombre d'épisodes que compte la prolifique série des Dynasty Warriors. Chaque fois, il est question de revivre la magnifique épopée des Trois Royaumes à travers des batailles épiques mettant en scène des armées entières et des héros fameux. Si sur le fond, Dynasty Warriors Strikeforce (paru en avril 2009 sur PSP) ne dérogeait pas à la règle en nous proposant une fois de plus de matraquer les boutons de notre console pour terrasser des hordes d'adversaires, sur la forme, il introduisait de nouveaux changements que l'on retrouve aujourd'hui sur 360.

Tout d'abord, les différents environnements que l'on peut parcourir ont été découpés en zones fermées plus petites, séparées entre elles par des limites fictives comme dans la version PSP. Etait-ce justifié sur une machine aussi puissante que la Xbox 360 ? Ce n'est pas évident. On y croise des dizaines d'ennemis un peu plus variés que d'habitude ainsi que des boss gigantesques comme cette statue barrant l'entrée du portail de Hu Lao. Ensuite, les différents héros jouables peuvent se transformer en super guerrier et se battre aussi bien sur la terre ferme que dans les airs. Ils emportent deux armes customisables avec eux et des pouvoirs spéciaux leur permettent de réaliser toutes sortes d'exploits. Enfin, le joueur retourne à présent en ville entre chaque mission pour troquer tout un tas de matériaux glanés au hasard de ses pérégrinations avec des marchands ou des artisans.

Ceci dit, la nouveauté la plus marquante de Dynasty Warriors Strikeforce est incontestablement son mode multijoueur. S'inspirant notablement de la série Monster Hunter, ce dernier permet en effet de s'allier avec trois autres participants en ligne pour tenter de remplir des dizaines de missions officielles et abattre des boss surpuissants. A vrai dire, on ne sera pas trop de quatre sur le champ de bataille tant la difficulté de certains challenges est élevée. Que cela soit sur terre ou dans les airs, les officiers ennemis sont redoutables et on ne peut pas faire cent mètres sans tomber sur une baliste ou un générateur de boules de feu planqué dans les décors. Les combos dont on dispose sont très pauvres, les statistiques de nos héros évoluent avec une lenteur consternante et pour peu que l'on ne soit pas assez riche pour s'offrir les meilleurs équipements en ville, notre espérance de vie est vraiment limitée. Heureusement, en remplissant une jauge de pouvoir, il est désormais possible d'activer un mode Furie qui ne prend fin que lorsque notre réserve d'énergie est vide ou que l'on déclenche l'un des fameux Musou bien connus des fans de la série. Dans cet état, on frappe plus fort, on saute plus haut, et l'apparence de notre personnage change pour en mettre plein la vue à nos coéquipiers et à nos adversaires. De fait, l'utilisation judicieuse du mode Furie est essentielle pour espérer l'emporter.

Si l'aventure est nettement plus intéressante à plusieurs, les irréductibles joueurs solos, eux, pourront tout de même compter sur l'aide de trois officiers contrôlés par l'I.A. Cette fonctionnalité absente de la version PSP se révélera bien utile voire même indispensable pour tenter de survivre aux missions les plus difficiles de Dynasty Strikeforce. Ceci dit, bien que l'on puisse choisir nos officiers et définir leur stratégie en cours de partie, il faut bien reconnaître que ces équipiers ne sont pas toujours d'un grand secours. Leur I.A. est limitée et les dégâts qu'ils effectuent sont réduits. Pour qu'ils puissent nous épauler correctement, il sera donc nécessaire de les booster au maximum en les équipant correctement et en les jouant de temps à autre en tant que personnage principal. A ce titre, on se réjouit de pouvoir effectuer la plupart des missions à volonté.

Du côté de la jouabilité, Dynasty Warriors Strikeforce donne comme toujours dans le bourrinage frénétique. Cependant, si les commandes sont faciles à prendre en main, la caméra est tellement mal placée qu'à moins d'avoir des coéquipiers pour surveiller nos arrières, on se fera régulièrement attaquer à l'improviste ou mettre au tapis par un tir de baliste. Sachant qu'une bonne partie des combats se déroule à présent dans les airs, nous vous laissons imaginer à quel point les soucis de visibilité habituels de la série deviennent préoccupants dans cet épisode. Les développeurs ont bien essayé d'implémenter un système de lock pour que l'on ne perde pas de vue nos adversaires mais celui-ci est tellement mal pensé qu'on ne s'en servira guère que contre les officiers et les boss. En ce qui concerne la réalisation globale du soft, on est très nettement en dessous des standards actuels d'une console HD. Les décors sont moches, les bugs d'affichage sont omniprésents et les ennemis se déplacent comme des robots. Les effets de lumière peinent à masquer la pauvreté des animations et les attaques traversent régulièrement la plupart des obstacles (portes, clôtures, etc.). Au final, seules les cinématiques s'avèrent plaisantes à regarder. Pour le reste, c'est bien simple, on a l'impression de jouer à la version PSP sur grand écran, temps de chargements entre chaque zone compris ! Et ce ne sont pas les bruitages ridicules ou les musiques remixées qui sauveront l'ensemble.

Pour autant, les fans de la première heure trouveront probablement cet opus rafraîchissant. Ainsi, les villes constituent un net progrès par rapport aux épisodes antérieurs. On y trouve des marchands et des artisans prêts à nous fournir toutes sortes d'objets ou à nous enseigner des techniques redoutables en échange d'un peu d'or et des matériaux adéquats. On peut par exemple acheter des dizaines d'armes et placer sur chacune d'entre elles des orbes afin de leur attribuer différents bonus. On peut également attribuer quatre capacités spéciales à nos personnages, leur permettant de sauter plus haut ou de gagner plus d'expérience. Par ailleurs, une épicerie vend tout un tas de potions et de pièges à utiliser sur le champ de bataille et un bazar nous permet de troquer nos matériaux inutiles. De temps à autre, on rencontrera l'un des officiers bien connus de Dynasty Warriors qui nous offrira des cartes pour améliorer les boutiques ou développer des tactiques sur le champ de bataille. Bref, Koei n'avait pas ménagé ses efforts pour tenter d'améliorer un peu sa licence fétiche. Le problème, c'est qu'à moins d'être un fan inconditionnel des Dynasty Warriors, on aura du mal à excuser la pauvreté de la réalisation et les soucis de jouabilité de cet énième épisode...