Alors que le second épisode de la saga est annoncé et pourrait bien s'imposer comme le nouveau roi de la Stratégie Temps Réel, le premier Starcraft compte toujours de très nombreux fans à travers le Monde, même 10 ans après sa sortie. Coup d'œil sur un jeu culte, élevé au rang de sport national en Corée et qui a incontestablement marqué les jeux de stratégie de son empreinte indélébile.
Le scénario de Starcraft nous transporte dans un futur lointain déchiré par les guerres que se livrent continuellement trois races distinctes. Ce sont ces trois races que le titre nous propose forcément de guider, chacune ayant alors droit à sa campagne solo bien à elle. Au niveau du casting, nous trouvons d'abord les Terrans, des colons terriens envoyés dans les confins de l'espace afin de découvrir et de coloniser de nouvelles planètes capables de remplacer notre bonne vieille Terre surpeuplée. Viennent ensuite les Zergs, une race insectoïde dont les bâtiments sont plus ou moins vivants et qui parasitent les espèces déjà existantes afin d'augmenter les membres de l'essaim (la population locale…). Les Protoss ferment la marche. Ces êtres supérieurs à la technologie très avancée veillent en secret sur plusieurs milliers de mondes à travers la galaxie.
La richesse de Starcraft vient en grande partie de son gameplay mélangeant la micro-gestion, pour parvenir à garder ses unités en vie lors des batailles, et la macro-gestion pour le système économique du jeu. Cette dernière demeure relativement simple puisqu'il n'existe que deux ressources : les gisements de minerai qui se matérialisent sous forme de cristaux, et le gaz Vespine, jaillissant du sol grâce à des semblants de cratères. S'il suffit d'envoyer plusieurs "récolteurs" sur le gisement de minerai, l'extraction de gaz demande en revanche de construire au préalable un bâtiment sur les cratères.
Chaque race dispose de ses propres bâtiments aux particularités bien spécifiques. Les Terrans ont par exemple la possibilité de réparer leurs structures si celles-ci sont trop endommagées. Ils peuvent aussi les faire décoller. Cela permet notamment de déplacer la base vers d'autres contrées ou de mettre les infrastructures à l'abri des unités ne pouvant pas attaquer les cibles aériennes. De leur côté, les bâtiments Zergs sont apparentés à des créatures vivantes et ont donc besoin de nourriture pour subsister. C'est là qu'intervient le "creep", une sorte de gélatine visqueuse nécessaire à la création des structures Zergs. A noter qu'il faudra aussi sacrifier un ouvrier afin d'ériger le moindre bâtiment. Chez les Protoss, le système est encore différent. Ces derniers doivent en effet obligatoirement construire des pylônes pour fournir l'énergie nécessaire à leurs structures. Sans elle, rien ne peut fonctionner dans leur camp.
Le système de combat est lui aussi particulièrement soigné. On sent que Blizzard s'est donné du mal pour que tout soit au point et les multiples patches sortis depuis prouvent à quel point le studio veille au moindre détail. Les trois races sont pour ainsi dire parfaitement équilibrées et chaque unité possède ses forces et ses faiblesses qu'il vous faudra utiliser à bon escient afin de contrer les unités de votre adversaire. Un seul petit bémol : la possibilité de ne sélectionner que douze unités simultanément. Anecdotique dans les premières missions, cette limite se révèle finalement contraignante, voire frustrante, lors des affrontements à grande échelle des missions supérieures. Cependant, il est toujours possible de créer des groupes d'unités afin de pallier ce problème. Si les batailles entre factions peuvent paraître quelque peu confuses au premier abord, elles deviennent parfaitement claires par la suite. L'habitude aidant, un simple coup d'œil suffit généralement à comprendre ce qu'il se passe à l'écran, merci à la réalisation de haute volée affichée par le titre.
En solo, les différentes campagnes vous occuperont sur un total de 30 missions (10 par faction). Lorsqu'elles seront terminées (ou même avant en fait), il vous restera aussi à vous plonger dans le mode multijoueur en ligne et les parties personnalisées. Jusqu'à 8 joueurs dans les deux cas, ces parties vous donneront tout le loisir de vous étriper entre amis sur des cartes parfaitement étudiées pour le jeu à plusieurs. Le mode escarmouche reste quant à lui légèrement décevant puisqu'il ne propose qu'un seul niveau de difficulté pour l'IA qui se montrera parfois plus facile à battre que durant la campagne solo. Néanmoins, la profusion de cartes disponibles pour le mode multi compense largement ce défaut. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que Starcraft passionne encore les joueurs à travers la planète et qu'il se pratique toujours en compétition officielle. La question reste maintenant de savoir si Starcraft II parviendra à faire encore mieux et à détrôner ce premier volet dans le cœur de ses innombrables fans.
- Graphismes18/20
Les animations sont très correctes et le design des unités reste très soigné. Vous saurez donc de suite à quels ennemis vous avez à faire. Notons aussi que le jeu est capable d’afficher un grand nombre d’unités sans ralentissements.
- Jouabilité17/20
Grâce à leur équilibrage parfait, les trois races assurent des parties passionnantes quelle que soit celle que l'on dirige. Les manipulations à la souris se montrent très efficaces et quelques raccourcis clavier permettent même de gagner du temps pour les joueurs chevronnés. Seul point négatif : la limite fixée à douze unités lors de la sélection. Malgré ça, le plaisir est bien au rendez-vous.
- Durée de vie16/20
Trois campagnes solos rassemblant une trentaine de missions, une pléthore de cartes pour le multijoueur et un gameplay à tomber à la renverse. Préparez-vous à délaisser votre vie sociale durant plusieurs mois, voire de longues années avant de vous décider à lâcher ce petit bijou.
- Bande son17/20
Les musiques collent parfaitement à l’action et accompagnent vos parties les plus héroïques jusqu’à rajouter une dose d’émotion lors des moments tragiques. Chaque unité s’adresse à vous lorsque vous la sélectionnez et le doublage français convient parfaitement aux personnages.
- Scénario17/20
Malgré un background assez classique, le scénario se révèle plus tordu qu’il n’y paraît. Les rebondissements sont nombreux et chaque race possède un passé profond et tortueux. Mention particulière au manuel qui retrace l’histoire des trois races à la manière d'un roman de SF.
Qu’on se le dise, Starcraft est un must. Ecrasant la concurrence et s’imposant comme un classique, le jeu de Blizzard met la barre très haut dans le genre STR. Ne souffrant d’aucun problème de gameplay et profitant de trois races parfaitement équilibrées, Starcraft prouvait aussi à sa sortie le savoir-faire de ses développeurs. Après Warcraft et Diablo, Blizzard pouvait désormais compter sur une nouvelle corde à son arc afin de montrer à la concurrence la direction à suivre.