On pouvait croire que Squaresoft était satisfait de son système maintenant bien au point des Final Fantasy. La société de développement japonaise nous surprend tous en nous dévoilant avec Vagrant Story une nouvelle facette du RPG encore plus aboutie, plus belle et plus magique... Récit de la dernière merveille de la PlayStation...
Avant de quitter le support PlayStation et de partir vers de nouveaux horizons comme la PSX 2, Squaresoft nous aura quand même gratifié d'un nouveau RPG qui crée un véritable petit événement dans le monde du RPG, déjà si surchargé. Grâce à la centaine de développeurs travaillant sur les projets de Squaresoft, la compagnie nippone en a profité pour offrir ce qu'elle fait de mieux en améliorant la quasi totalité des points défaillants d'une série comme Final Fantasy : le gameplay. En théorie et d'après ses concepteurs, Vagrant Story, c'est un hybride de tout ce qui a pu se faire dans les RPG. Mêlant action, plates-formes, RPG classique, aventure ou encore combat en tour par tour. Oui, vous avez bien entendu, rien que ça.
Pour y arriver et bien faire la part des choses avec les Final Fantasy, l'amalgame aurait pu être litigieux, l'univers de Vagrant Story rompt avec les mélanges de styles auxquels nous avait habitués Square. De prime abord, vous évoluez dans un univers cette fois-ci entièrement médiéval-fantastique, la technologie n'est pas vraiment à l'ordre du jour et même si l'originalité est au rendez-vous, pas de vaisseau spatial à l'horizon. Ayant fait énormément de repérages en France, du côté de Saint-Emilion et de Paris, les artistes de Square ont retranscrit toute l'ambiance architecturale des vieux édifices français dans le nouveau monde qu'il créait. C'est ainsi que la cité maudite de LéaMundis fut créée, là où se déroulera la totalité du jeu. Tout commence avec cette sinistre affaire d'enlèvement du fils du Duc Bardora, vous êtes Ashley Riot un des fiers Riskbreakers et n'écoutant que votre courage vous allez vous efforcer de retrouver l'enfant disparu. A la poursuite de l'infâme Sydney, vous vous enfoncerez dans la citadelle de LéaMundis et vous rapprocherez de plus en plus de son terrible secret. Un scénario somme toute TRES simpliste mais nous y sommes habitués avec les RPG japonais.
Dans la technique, les développeurs ont voulu privilégier la simplicité et l'intuitif. Grand bien leur fasse car quand on connaît tous les aspects que gère le jeu, il fallait au moins ça. Dans la pratique, vous allez déplacer Ashley dans des décors en 3D temps réels... Jusque-là, on se rapproche quasiment d'un jeu de plates-formes classique tellement les pièces que vous traversez seront jonchées de caisses à détruire ou d'obstacles à escalader. L'aspect jeu de rôle entre alors en scène par l'intermédiaire de la gestion de votre personnage, barre de mana, barre de vie, inventaire et toute la panoplie d'expérience, de sorts, d'armements et d'armures. Comme toujours, l'aventure se composera de beaucoup de dialogues, de magnifiques scènes cinématiques et de combats. Combats où le mode de fonctionnement du jeu va alors basculer. Dès que vous passez en mode d'attaque, le temps s'arrête et une sphère entoure le monstre que vous essayez de sabrer. Vous pouvez alors tranquillement sélectionner la partie du corps à découper en fines lamelles. Les chances de toucher en seront bien sûr dépendantes, tout comme les dégâts occasionnés. Bien plus actif que les combats des Final Fantasy, ils sont d'une simplicité déconcertante, sans temps de chargement tout en offrant un bien meilleur contrôle que les FF. De plus, le jeu intègre différents systèmes d'enchaînements et de défense qui suivant votre goût du risque vous permettront de porter des coups fatals.
Si vous n'avez jamais vu la perfection graphique, achetez en tout cas Vagrant Story. Le moteur 3D est non seulement hallucinant mais tout y est quasiment parfait. Les mouvements et animations des personnages sont fins, les textures variées dans des teintes marrons et tout respire la fluidité. Plus important encore, les personnages semblent doués de vie et leur style fin et adulte, les rend d'autant plus impressionnants. Que dire des effets de lumière, des sorts splendides ou de la taille de certains monstres qui remplissent des pièces entières ? Cette qualité et ce sens de l'esthétique se retrouvent aussi tout à fait dans la réalisation de l'ensemble. Entre les scènes cinématiques dignes d'un film hollywoodien, les attitudes des protagonistes. Bref tout respire une ambiance haletante et complètement prenante. Du jamais vu ! Squaresoft, c'est décidément la bête noire des testeurs PSX... A peine nous ont-ils pondu un titre absolument faramineux et que nous nous sommes bien extasiés dessus, ils recommencent encore mieux. Résultat, on repart pour un tour avec Vagrant Story qui est clairement le meilleur jeu de rôle jamais conçu pour la PlayStation, et ceci sans aucune fausse note. Je vous déteste Squaresoft... ;o)
Copie du test réalisé le 21 juin 2000 sur PS1.
- Graphismes19/20
La perfection, la fluidité, l'animation et effets visuels sont du début jusqu'à la fin au firmament des possibilités de la PSX.
- Jouabilité18/20
Intuitif et simple, l'apprentissage du jeu est simple. L'utilisation de menus permet l'accès à énormément de possibilités. Bonus importants, les temps de chargement sont quasiment nuls.
- Durée de vie18/20
Des dizaines d'heures en perspective selon Squaresoft et là dessus, on est loin du compte. La longévité de Vagrant Story est implacable.
- Bande son18/20
Entièrement localisé, le jeu offre des dialogues pour une fois soignés et des musiques tout aussi appréciables. La richesse des bruitages vous plongera directement dans l'ambiance.
- Scénario16/20
Un peu linéaire et bateau, il offre quand même une aventure longue, haletante avec les rebondissements dont nous a accoutumés Square.
Le jeu de rôle vient encore d'être agrémenté d'une nouvelle bombe qu'est Vagrant Story. Entre son aspect technique hallucinant et sa mise en scène des plus soignées, les mauvais aspects des Final Fantasy ont tous disparu.