Quand on vous dit :"Sega", vous répondez : "Sonic" ! Et pourtant, le hérisson bleu, mondialement connu, ne fut pas la première mascotte de la firme. En effet, bien avant lui, pour contrer le succès du plombier Mario de Nintendo, Sega donnait naissance à Alex Kidd. Personnage à la tête et aux poings disproportionnés, Alex est le héros du jeu du même nom. Notez qu'à partir de 1990, le titre était d'ailleurs directement inclus dans la mémoire de la Master System de Sega, une astuce qui lui permit de recevoir la reconnaissance quasi immédiate des possesseurs de la console.
Au niveau du scénario, rien de bien transcendant mais on note quand même l'envie d'en faire plus que chez la concurrence. En effet, les développeurs ont prévu quelques rebondissements au fil du scénario, des rebondissements que je vous laisse la joie de découvrir. Permettez-moi de vous parler du pitch ; Alex est un champion d'arts martiaux, résidant dans le royaume de Radaxian. Il pratique maintenant cette discipline depuis 7 ans, à la cime d'une montagne. Son entraînement lui aurait permis, entre autres, de développer une technique de grossissement de poing. Un beau jour, Alex apprend que son royaume est menacé par le vil Janken Le Grand, qui a décidé de se l'approprier. Notre héros devra donc traverser 16 niveaux pour aller rencontrer le grand méchant dans son propre château et lui faire oublier ses projets.
Parlons maintenant des graphismes. Le jeu est beau dans l'ensemble, les nombreuses couleurs saturées donnent au titre un aspect mignon et enfantin. Graphiquement, les niveaux se suivent et ne se ressemblent pas avec des environnements éclectiques. Aucun ralentissement n'est présent, tout est parfaitement fluide et bien réalisé. Le seul point faible concerne l'animation d'Alex. Le pauvre garçon ne dispose que de très peu de sprites (étapes d'animation) et donne l'impression d'être aussi raide qu'une statue. On remarque malgré tout, et je m'en excuse pour lui, que sa mort est particulièrement bien mise en scène.
Passons tout de suite à la maniabilité et soyons directs, elle est spéciale. On a une touche pour sauter, l'autre pour donner un coup de poing. Cette attaque sert aussi bien à casser des blocs qu'à détruire des ennemis. Le problème se situe au niveau des champs de collision. Donnez un coup de poing à l'ennemi et il meurt. Maintenant, répétez l'opération en étant un peu trop près de l'adversaire et ce dernier passera au travers de votre poing, pour vous tuer. Cette imprécision vous force à avancer, tout au long du jeu avec une extrême prudence à l'égard des ennemis. Le deuxième souci vient du temps de latence entre le moment où vous appuyez sur la touche et le moment où l'action est effectuée à l'écran. Nécessitant donc un bon entraînement avant d'être maîtrisé, le gameplay risque de décourager une grande partie des nouveaux joueurs.
N'ayons pas peur des mots, le jeu est difficile. Vous débutez l'aventure avec 3 vies et le titre ne contient aucun continu. De plus, Alex n'a pas de barre de santé et perd une précieuse vie à chaque contact avec un ennemi. Heureusement pour vous, plusieurs sacs d'argent disséminés dans les niveaux permettent d'acheter divers items dans les différentes boutiques du jeu. Ces objets, à utiliser via le menu pause, s'avèrent très utiles, en particulier pour les boss. Les niveaux sont tous, ou presque, dotés de plusieurs itinéraires possibles, ce qui augmente la rejouabilité du titre. A la fin de chaque niveau, vous affrontez un boss. Ces combats se déroulent de deux manières. Les combats classiques où vous frappez les monstres avec vos poings pour les abattre, et les combats plus originaux où vous devez disputer une partie de Janken (aussi appelé pierre, feuille, ciseaux ou chifoumi). C'est d'ailleurs là l'une des particularités du jeu, lui donnant un aspect très original. On aime aussi les véhicules bien fun que peut conduire Alex (à savoir une moto, un hélicoptère ou encore un hors-bord) et qui apportent une touche de fraîcheur indéniable au titre.
Au final, on retient d'Alex Kidd in Miracle World, sa fraîcheur, avec ses niveaux bien fichus et variés, ses graphismes et sa bande-son de qualité. Malheureusement, les lacunes de son gameplay décourageront à coup sûr les joueurs les moins patients.
- Graphismes18/20
Tout est très beau et coloré, les environnements des niveaux sont éclectiques au possible. C'est donc du tout bon. On peut chipoter en soulignant le manque de diversité des sprites et donc la rigidité des animations du héros.
- Jouabilité13/20
Le jeu a fait mieux que Super Mario, premier du nom, sur tous les points, sauf un et pas des moindres : son gameplay. Avec ses problèmes de collision et de réactivité, Alex Kidd est clairement en dessous de son concurrent direct sur ce point.
- Durée de vie14/20
Le jeu est relativement court mais la difficulté est bien là. Il vous faudra donc connaître l'aventure sur le bout des doigts pour en voir la fin. Les niveaux proposent plusieurs cheminement, ce qui rallonge relativement la durée de vie.
- Bande son17/20
La bande-son reste l'un des points forts du jeu. Les musiques sont bien trouvées et collent parfaitement à l'ambiance des niveaux. Les bruitages sont, quant à eux, très bien réalisés et donne un punch indubitable au soft.
- Scénario15/20
Le scénario n'est pas transcendant, il faut bien le dire, mais, pour un jeu de plates-formes, qui plus est de cette époque, on apprécie quand même l'effort fourni.
Alex Kidd in Miracle World est une franche réussite, avec des graphismes plus que convaincants, une bande-son peaufinée et un scénario qui a le mérite d'exister. Il a su imposer sa notoriété pour marquer une génération de joueurs, comme seuls, les jeux de sa trempe savent le faire. Si son gameplay avait été plus travaillé, il aurait sûrement pu se hisser au rang de Super Mario Bros.