Kirby, c'est ce petit personnage rondouillard qui fait penser à une boule de gomme rose, et qui possède la particularité unique de pouvoir aspirer les ennemis qui l'entourent pour les recracher par la suite à la face de ses adversaires. Le but de la manœuvre : copier les aptitudes particulières des méchants d'en face pour les réutiliser contre eux. Kirby revient donc plus frais que jamais dans un épisode exclusivement réservé à la N64. Très fidèle aux autres titres de la série, Kirby 64 : The Crystal Shards ne surprendra pas les initiés.

Dreamland, l'univers merveilleux dans lequel vit notre héros, apparaît cette fois plus beau que jamais. L'environnement du jeu est entièrement en 3D, même si le soft n'en ressemble pas pour autant aux habituels jeux de plates-formes que l'on trouve par dizaines sur N64, et où la progression peut se faire à 360°. En fait, le jeu ne prend pas en compte le stick analogique, et les contrôles se font uniquement à la croix directionnelle. Ce type de contrôle convient en effet davantage à une progression qui se fait le long d'un chemin prédéfini et linéaire, et non librement dans toutes les directions. De même, il n'est pas possible de modifier les angles de vue et les commandes de base sont très limitées. En fait, le gameplay est simplifié à l'extrême pour que les plus jeunes se sentent le plus à l'aise possible avec les contrôles de jeu. Aucun doute là-dessus, même si les réactions de Kirby pourront surprendre ceux qui ne connaissent pas encore le personnage du jeu, n'importe qui pourra évoluer facilement dès la première partie.

Mais le gameplay n'en est pas moins riche en possibilités, et le simple fait de pouvoir avaler ses adversaires ouvre des perspectives très vastes en matière de jouabilité. Comme il est dit plus haut, en digérant un ennemi, Kirby peut copier son pouvoir d'attaque pour s'en servir ensuite contre ses adversaires. Les capacités des ennemis correspondent ainsi à un type d'attaque (feu, glace, etc...) et permettent à Kirby d'obtenir des pouvoirs de toutes sortes. On dénombre ainsi pas moins de 28 combinaisons différentes que l'on peut obtenir en combinant deux capacités spéciales différentes ou similaires. Il faudra alors apprendre à bien connaître chacun de ces pouvoirs pour évoluer efficacement tout au long des 25 niveaux qui composent l'aventure. Si tout ceci peut paraître confus, expliqué en quelques mots, en pratique il n'en est rien, et le concept révèle très vite toute son efficacité.

Rappelons que Kirby possède également toutes sortes de mouvements différents et peut s'envoler dans les airs pour atteindre les hauteurs. Impossible d'ailleurs de ne pas craquer devant les animations du personnage qui se dandine de droite à gauche en essayant d'aspirer un ennemi ou perd l'équilibre lorsqu'il se tient au bord d'une corniche. Évidemment, on a droit à un cocktail de musiques guillerettes qui collent très bien à l'ambiance enfantine du jeu. Le niveau de difficulté est d'ailleurs relativement peu élevé et ne risque donc pas de rebuter les plus jeunes. Kirby 64 est donc indéniablement un bon jeu, mais pas suffisamment prenant et diversifié pour faire de l'ombre aux autres softs de plates-formes sur N64. Le gameplay est intéressant mais peut-être un peu trop répétitif et linéaire, même si des stages bonus et de nombreux boss viennent entrecouper la progression et agrémenter les niveaux en obligeant le joueur à faire preuve d'astuce pour en sortir vainqueur. L'ambiance est attachante et on a l'impression d'évoluer dans un rêve de gamin. C'est très reposant.

Le principal reproche à faire au soft est le suivant : le jeu est un peu court, surtout que Nintendo nous a habitué à des jeux beaucoup plus longs. Si l'on met de côté le mode multijoueur, le jeu se termine en quelques heures seulement malgré les 6 mondes et les 25 niveaux du jeu, même s'il reste toujours la possibilité de revenir chercher les secrets qui n'ont pas été découverts lors de la première partie. Idéal pour les plus jeunes, mais finalement assez anecdotique pour les autres, Kirby 64 n'apporte donc rien de vraiment original, mais il constitue tout de même un bon jeu de plus sur la 64 bits. Une occasion rare de ressortir sa console en cette période de vache maigre au niveaux des sorties N64.

Copie du test réalisée à partir de la version Nintendo 64 le 12 juillet 2001.