Comme le veut la coutume, à nouveau film d'animation, nouveau jeu vidéo ! Planète 51 adopte cependant une approche radicalement différente de celles que l'on nous propose habituellement puisqu'il reprend la formule d'un GTA-like...
Et si les « petits hommes » verts, comme on les appelle par chez nous, nous considéraient eux aussi comme des bêtes curieuses dotées de pouvoirs paranormaux ? Très loin, aux confins de la galaxie, l'Homme pose pour la première fois le pied sur une planète inconnue... peuplée d'extraterrestres. Livré à lui-même sur un monde bâti exactement comme le nôtre et peuplé d'aliens on ne peut plus civilisés, c'est bien Chuck, notre astronaute originaire de la Terre qui est perçu comme un extraterrestre. Le monde à l'envers en somme, pour un titre qui reprend globalement la trame du film dont il est directement adapté, intégrant au passage quelques extraits du long-métrage.
La planète 51 apparaît donc comme une déclinaison de notre Terre, à cela près que les individus qui la peuplent affichent un faciès digne de maître Yoda : peau verdâtre, oreilles proéminentes et yeux globuleux. Ils n'en restent pas moins civilisés, ont un travail et vaquent à leurs occupations quotidiennes en toute tranquillité... jusqu'à l'arrivée d'un Terrien nommé Chuck. C'est Lem, un jeune autochtone désireux de rendre service à tout le monde, qui tombe nez à nez avec lui et accepte de le dissimuler aux regards suspicieux des forces de police. Comme évoqué plus haut, le jeu est construit comme un GTA-like, c'est-à-dire que le joueur peut évoluer librement dans une ville entièrement ouverte pour venir en aide à la population. Ainsi, bien que l'objectif principal soit toujours affiché sur le radar, rien ne vous empêche de discuter avec les habitants pour mener à bien des missions facultatives.
Les courses aux commandes de véhicules aéroglisseurs, les livraisons, et une foule d'autres activités d'intérêt public seront donc le lot quotidien de Lem tout au long du jeu. L'environnement urbain de Planète 51 étant plutôt vaste, il sera souvent utile de monter en voiture pour se rendre d'un point à un autre rapidement. Des distributeurs de vélos sont justement disséminés un peu partout dans les rues pour vous éviter de vous retrouver à pied, et leur choix d'engins s'étoffe considérablement à mesure que vous progressez dans le jeu. A partir d'un certain point du scénario, Lem pourra également réquisitionner les véhicules des civils, et tant pis pour eux s'ils finissent en morceaux ! Car conduire comme un fou furieux éveille très vite les soupçons de la police qui envoie régulièrement ses patrouilles à vos trousses pour tenter de vous arrêter. Un simple saut suffit cependant à leur échapper, ce qui rend leur présence très anecdotique au final.
Dans sa globalité, le titre comporte une bonne quarantaine d'engins différents à piloter, ce qui n'est pas étonnant quand on sait que la conduite représente l'élément principal du jeu. Mais, en dépit de leur apparence, tous ces véhicules se ressemblent comme deux gouttes d'eau, le plus pénible étant la limite exagérée du turbo qui ne permet pas d'aller aussi vite qu'on le voudrait. Les missions ne sont de toute façon pas plus palpitantes, le radar et les flèches de direction se chargeant de nous indiquer en permanence la route à suivre. On n'est donc jamais bloqué et on enchaîne les défis rapidement, en attendant désespérément que quelque chose d'un peu nouveau pointe à l'horizon. Hélas, les épreuves les plus atypiques sont souvent les plus injouables, à l'instar de cet ersatz de Destruction Derby où l'on doit pulvériser d'autres véhicules en leur fonçant dessus. D'autres niveaux font intervenir Rover, le petit robot venu de la Terre qui n'est pas sans rappeler le personnage de Wall-E, mais là encore on s'ennuie ferme. Sur le papier, cette adaptation de Planète 51 aurait presque l'air passable, mais ce serait oublier de prendre en compte le caractère répétitif des missions, la réalisation datée et les innombrables lacunes du gameplay qui rendent l'expérience de jeu assez navrante.
- Graphismes9/20
Une réalisation grossière pour un jeu qui ne semble pas avoir bénéficié de beaucoup d'attentions sur le plan technique.
- Jouabilité8/20
Si la progression est globalement la même que sur les autres versions consoles de salon, tous les contrôles ont été revus pour être effectués uniquement avec la Wiimote. On galère donc trois fois plus pour réaliser les manoeuvres de base, ce qui rend le jeu nettement plus difficile sur Wii. Du coup, les développeurs ont rajouté la possibilité de zapper une mission échouée trois fois de suite, preuve qu'ils étaient conscients des grosses lacunes de gameplay.
- Durée de vie10/20
Le soft a été conçu de manière à favoriser l'accès aux missions optionnelles en dialoguant avec la population. Mais même en faisant tous les à-côtés, la grande facilité du jeu est telle qu'on en vient à bout très rapidement.
- Bande son13/20
La bande-son constitue le meilleur aspect du jeu. Les musiques savent se renouveler et aident à ne pas craquer devant le manque d'intérêt des missions.
- Scénario8/20
Qu'est-ce qu'un humain échoué sur une autre planète, sinon un extraterrestre ? Voilà une idée intéressante qui se voit complètement gâchée par des objectifs encore moins palpitants que le journal intime d'un enfant de primaire.
Sous ses airs de GTA-like, cette adaptation du film Planète 51 se noie dans un raz-de-marée de missions plus affligeantes les unes que les autres. En dehors des déplacements libres dans les rues de la ville, le gameplay ne propose rien d'enthousiasmant, sinon quelques rares extraits tirés du long-métrage.