Il était une fois le développement d'Assassin's Creed II. Tout allait pour le mieux au pays d'Ubisoft Montréal, jusqu'au jour où l'on se rendit compte que pour être prêt à sortir le jeu dans les temps, il allait falloir faire quelques coupes sombres. Deux séquences furent donc sacrifiées, dont celle qui nous intéresse aujourd'hui et qu'Ubisoft a décidé de vendre pour environ 4€. La Bataille de Forli vient donc partiellement boucher le trou béant que l'on trouvait entre les séquences 11 et 14 du jeu. Ce qui nous vaut un vague rafistolage narratif qui sonne étrangement aux oreilles de ceux qui ont déjà terminé le jeu puisqu'ils vont en fait revenir en arrière dans le scénario. En soi, la démarche peut être pertinente et efficace, à condition que le vide soit correctement comblé, ce qui n'est pas franchement le cas ici.

Composé de 6 mémoires, La Bataille de Forli vous envoie donc, comme son nom l'indique, à Forli, alors que les frères Orsi décident d'assiéger la cité. Votre première tâche sera ici de protéger la maîtresse des lieux et son camarade, Machiavel. Deux longues missions d'escorte consistant à fracasser des dizaines de soldats ennemis en veillant à ce que les deux compères ne se fassent pas trancher la gorge. En fait, la majeure partie de la séquence repose sur des combats massifs contre des ennemis légèrement moins résistants que d'habitude. Or, on le répète, Assassin's Creed n'est pas un beat'em all, ce qui n'empêche pas Ubisoft de gaver son jeu de séances de baston qui tranchent net avec l'esprit du jeu. Et bien évidemment, si Caterina ou Machiavel meurt, vous êtes bon pour reprendre au dernier checkpoint et, ne rêvez pas, ça vous arrivera. On notera pour l'anecdote que vous serez incités à utiliser le pistolet et que des points de recharges sont même disséminés sur la carte. Mouais... il est nettement plus simple de s'en tenir au combat classique. Au final, d'une part, on peine à trouver un grand intérêt à cette mécanique peu adaptée au jeu, d'autre part on ne peut que déplorer l'absence totale d'un sentiment de siège. En dehors de quelques points chauds où 4 soldats se mettent vaguement sur la tête, rien ne permet de réaliser que la ville est prise d'assaut, aucun élément d'ambiance n'a été ajouté. Simplement, il y a en permanence des soldats qui s'en prennent à vous.

Pour faire suite à ces enchaînements de combat, vous pourrez vous lancer dans une mission de sauvetage. Mais là encore, le gros de l'action repose sur des affrontements massifs. Restera ensuite une séance de poursuite, trop courte, trop facile et pan, la séquence 12 prend fin de façon abrupte, sans fin réelle justement, uniquement l'ouverture vers le prochain contenu payant venant combler les trous laissés dans le jeu original. Et merci de sourire quand on vous le rappelle. Pour vous réconforter, vous pourrez retourner aux abords de Forli, grimper sur une tour et vous emparer de la machine volante de Léonard. Ce qu'elle fiche plantée là, cherchez pas à le comprendre, on l'ignore. Bon, voler un coup c'est toujours ça de pris. Seulement on s'ennuie vite à tourner en rond au-dessus de Forli et de la Romagne et aucun objectif ne vient donner un sens à tout ça. Ce n'est qu'une autre façon de combler le vide. Pire, si vous tombez, vous ne pourrez pas vous remettre directement en vol, non, il faudra retourner la chercher sur la tour. A la rigueur, on aurait préféré l'ajout de missions secondaires (coursiers etc.), de trésors à collecter, ou même de succès/trophées mais non, même pas. Tout ce qu'on a, c'est une pelletée de terre pour remplir le trou que la taupe a fait dans le jardin.