Alors qu’aujourd’hui, les jeux estampillés Disney ne sont pas franchement de gros succès, l’époque des 16-bits a connu quelques jeux qui valaient, et valent encore le détour. C’est le cas de Quackshot, ou Donald prend le rôle d’un apprenti Indiana Jones, à la recherche d’un trésor perdu.
Profitant de la sieste de Picsou, Donald découvre dans la bibliothèque de son richissime oncle un livre qui décrit le trésor du Roi Garuzia, accompagné d'une carte au trésor. Donald part alors à la recherche de ce trésor avec de ses neveux Riri, Fifi et Loulou, pilotes en herbe d'un avion qui amènera Donald aux quatre coins du globe. Il devra parcourir une dizaine de destinations telles que l'Egypte, le Mexique ou encore la Transylvanie tout en prenant garde aux manigances du gang mafieux de Pat Hibulaire, également au courant de l'existence du trésor. Si Donald est le protagoniste et seul personnage jouable du jeu, on croisera tout au long de notre périple nombre de personnages issus du monde de Disney, comme par exemple Geo Trouvetout ou Dingo.
La réalisation graphique des niveaux est des plus réussies. Si l'animation de Donald est perfectible, les décors sont proches de ce qui se fait de mieux sur Megadrive, et sont bien sûr, différents pour chaque niveau du jeu et tous aussi beaux les uns que les autres. D'un point de vue sonore, les thèmes musicaux sont, à quelques exceptions près, excellents et parviendront à faire oublier les bruitages parfois étranges et qui n'accompagnent pas toujours très bien telle ou telle action. Le gameplay est très traditionnel. Donald peut sauter, courir ou utiliser une de ses trois armes. L'arme de base est le pistolet à ventouses. Au début du jeu, Donald peut tirer des ventouses jaunes pour figer pendant quelques secondes les ennemis qui lui feront face. Très rapidement, il pourra utiliser des ventouses rouges, qui en plus d'entraver les mouvements de l'ennemi, se fixent brièvement aux murs et sur lesquelles il peut monter, pour lui permettre d'atteindre des lieux jusqu'alors inaccessibles. Plus tard dans le jeu, Donald récupérera alors un troisième et dernier type de ventouses, lui permettant de s'accrocher à des oiseaux, pour traverser des gouffres. Le nombre de ventouses est illimité. L'arme la plus puissante est le lanceur de pop-corn, qui anéantit carrément les ennemis, mais les munitions étant particulièrement rares, il est fortement conseillé de les utiliser en cas de mort prochaine ou contre les quelques boss qui vous barreront la route. Enfin, Geo Trouvetout fournira à Donald un pistolet à bulles capable de détruire certains morceaux de murs, ou encore des tonneaux qui bloquent la route. Enfin, si Donald amasse cinq piments (en chemin ou en touchant un ennemi) il devient alors si furieux, qu'il avancera à toute vitesse, en éliminant tout ennemi sur sa route. Dommage que cette caractéristique ait été sous-exploitée dans le jeu. Dans l'ensemble, le gameplay est très agréable et réagit au doigt et à l'œil et la difficulté est progressive tout au long du jeu.
Grâce à la carte qu'a récupérée Donald, trois destinations s'offrent au joueur en début de jeu : Duckburg, Mexico et la Transylvanie. Le cheminement est tel qu'il faudra souvent faire des allers et retours entre les niveaux, sans pour autant avoir à retraverser ce qui l'a déjà été, puisque dans la plupart des cas, Riri, Fifi et Loulou vous déposeront à l'endroit où ils vous avaient récupéré. Le level design est rigide : le chemin à prendre vous sera souvent imposé, ce qui limite la rejouabilité. En revanche, par rapport à ses concurrents directs sur la machine (comme la série Sonic, Ristar, Earthworm Jim ou encore d'autres jeux Disney) Quackshot dispose d'une très bonne durée de vie, qui est difficile de clairement chiffrer, puisqu'un joueur rompu qui connaît chaque recoin du jeu le finira en moins d'une heure, tandis qu'un débutant connaitra peut-être les joies du game over et aura à recommencer depuis le début. Ainsi on ne pourra que déplorer le manque de sauvegardes ou de système de mot de passe, trop rares à l'époque. Ne souffrant que de peu de défauts, Quackshot s'impose comme un excellent jeu de plates-formes qui surpasse bien des jeux qui lui sont postérieurs.
- Graphismes16/20
Aucun reproche à faire à Quackshot sur le plan graphique, si ce n’est l’animation de Donald et de certains ennemis qui manquent parfois de fluidité.
- Jouabilité18/20
Donald répond parfaitement aux sollicitations, et la prise en main est des plus rapides. Le jeu est peut-être difficile sur la fin, mais mieux vaut cela qu’une balade dans les bois sans le moindre enjeu.
- Durée de vie15/20
Quackshot bénéficie d’une dizaine de niveaux relativement longs. La difficulté est progressive tout au long du jeu. Malheureusement, on aurait apprécié une fonction de sauvegarde ou un système de mot de passe pour éviter de tout recommencer à chaque démarrage.
- Bande son16/20
Quelques thèmes se retrouvent d’un niveau à l’autre et certains ne collent pas vraiment à l’action. Mais dans l’ensemble la bande-son est excellente.
- Scénario13/20
Pas de quoi casser trois pattes à un canard, mais le scénario apporte tout de même une paire de rebondissements inattendus.
Sorti au début de l’ère Megadrive, Quackshot a mis la barre très haut, et peu de jeux de plates-formes peuvent se vanter d’être aussi bons, même parmi ceux qui sont sortis après lui.