Dernier volet de la mythique trilogie de Rare, Donkey Kong Country 3 est un bon jeu de plates-formes. Malheureusement, nous ne saurions lui pardonner ses défauts, certes minimes mais qui trahissent un peu le code d’honneur de la série.
La première chose qui frappe quand on débute l'aventure, c'est la carte. Contrairement aux anciens volets, il est possible de s'y déplacer librement pour atteindre les différents mondes (eux-mêmes constitués de niveaux). D'ailleurs, cette carte est presque entièrement constituée d'eau, ce qui donnera du travail à ce cher Funky Kong, passé maître dans l'art du transport. En effet, vous naviguerez sur les bateaux qu'il vous construira au fil de votre progression en échange de différents items, à ramasser en tuant les boss de fin de monde, vous permettant ainsi d'accéder à de nouvelles zones. Cela dit, les déplacements sur la carte, que ce soit en bateau ou à la nage, sont laborieux et agaçants à la longue. Surtout que le titre possède un côté aventure qui vous forcera à de nombreux allers-retours, particulièrement si vous comptez obtenir les fameux 103%. On regrette donc la rapidité et la simplicité de la carte des anciens Donkey Kong Country.
Comme mentionné plus haut, il y a bien un côté aventure dans ce Donkey Kong Country. Vous trouverez ainsi des pièces de monnaie dans les niveaux, utilisables dans les cabanes des différents ours éparpillés sur la carte. Vous pourrez y acheter des items à échanger avec d'autres ours, y recevoir des objectifs secondaires ou bien encore des conseils. Le tout servira à récupérer les 15 oiseaux-bananes nécessaires pour terminer le jeu. Toujours du côté des nouveautés, on note l'apparition du Kremling Koin, présent dans chaque niveau et qui détient le jeton DK qui était apparu dans Donkey Kong Country 2. La particularité de ce Kremling est qu'il anticipe tous vos mouvements en se cachant derrière le jeton convoité. Il vous faudra donc user de la ruse, en lui jetant un tonneau dans le dos pour lui faire lâcher prise. Enfantin au départ, le concept devient vite sadique et vous forcera à utiliser votre matière grise. Comme à l'accoutumée, les tonneaux bonus sont de la partie : la collecte d'étoiles, la destruction de tous les ennemis, la récolte du jeton ou bien encore un petit nouveau baptisé "attrape la banane!". Ce dernier consiste à attraper des bananes vertes apparaissant une par une dans la limite du temps imparti. Nerveux et bien réalisés, les barils bonus sont toujours aussi plaisants à faire. Swanky Kong est lui aussi toujours présent, proposant un mini-jeu contenant trois variantes de lancer sur cible, permettant de gagner bananes et pièces.
En revanche, on note la disparition de Diddy Kong au profit de Kiddy Kong, un bébé gorille en grenouillère avec un air ahuri. Ce dernier est, comme Donkey Kong dans le premier volet, plus puissant mais moins agile que Diddy ou encore que Dixie. Il peut être lancé au sol par cette dernière, ce qui permet de le casser à certains endroits (le sol, pas Kiddy). On remarque aussi sa capacité à ricocher sur l'eau, primordiale pour atteindre certains bonus. Tout mignon qu'il soit, ce Kiddy Kong a autant de charisme qu'un parpaing et nous fait regretter notre cher Diddy Kong. Du côté des animaux, on constate l'apparition d'un éléphant qui peut porter des tonneaux mais aussi aspirer de l'eau pour ensuite la recracher sur les ennemis. Sympa, mais pas transcendant. Autre nouveau venu : un oiseau chétif qui se place au-dessus de notre personnage et suit tous ses mouvements à la lettre, lui permettant de ramasser divers items jusqu'alors inaccessibles. Comme pour l'éléphant, c'est sympa, sans plus. On remarque d'autre part le travail effectué sur les boss, bien mieux construits et plus distrayants.
Au niveau des graphismes, Rare fait toujours dans l'excellence avec son subtil mélange de 2D et de 3D, qui surpasse allègrement toutes les productions de l'époque. Signalons cependant une diversité graphique moindre que dans les précédents épisodes, avec des niveaux moins envoûtants et moins marquants. Le bestiaire a quant à lui complètement changé. Si les ennemis restent dans la même veine, il est étonnant de voir des rats qui font la grimace ou encore des abeilles entièrement robotisées. Un autre point irritant de ce Donkey Kong Country est la bande-son. Après les sommets atteints dans le deuxième opus, on était en droit d'attendre mieux. Bien qu'elle n'ait rien de véritablement mauvais en soi, elle n'est pas assez percutante, les thèmes sont trop légers et on ne les retient pas. Seul l'un d'entre eux arrive au niveau des précédents opus, c'est peu, trop peu. Au final, même s'il est difficile de parler de déception, Donkey Kong Country 3 n'est pas le meilleur volet de la série.
- Graphismes15/20
Le mélange 2D/3D est un véritable régal pour la rétine. Rare maîtrise la 16 bits de bout en bout et fait rougir de honte tous les jeux sortis à la même époque, avec des environnements sur plusieurs plans et des niveaux détaillés. Précisons aussi qu’aucun ralentissement ne vient gâcher la fête. On regrette par contre le manque de personnalité et de diversité des niveaux, qui sont en règle générale moins marquants que dans Donkey Kong Country 1 et 2.
- Jouabilité18/20
La jouabilité n’a pas changé d’un iota, et c’est tant mieux car elle est véritablement parfaite. On prend toujours autant de plaisir à traverser les niveaux et les nouveaux mécanismes de jeu sont diaboliquement bien trouvés. Même 14 ans après, on reste sidéré par la maniabilité sans failles du titre. Que dire de plus, si ce n'est merci Rare.
- Durée de vie16/20
C'est clairement le point fort du petit dernier de la série par rapport à ses aînés. Comptez entre quatre et cinq heures pour le finir en ligne droite, et environ une quinzaine d’heures pour atteindre les 103%. Ajoutez à cela le mode deux joueurs et ses variantes et vous obtenez une durée de vie plus que convaincante.
- Bande son12/20
Le point noir du jeu, surtout quand nos oreilles ont eu la joie de savourer la magnifique bande-son des précédents volets. C’est là qu’on se rend compte à quel point la musique fait partie intégrante de Donkey Kong Country. Les thèmes sont fades, se font oublier très vite et ne collent pas à l’ambiance des niveaux, dommage.
- Scénario/
Semi-déception pour le fan, Donkey Kong Country 3 n’en reste pas moins un bon jeu de plates-formes, bien au-dessus de beaucoup de titres de la même génération. On regrette qu’il ait été amputé de l’aura propre à la série, à savoir une cohérence parfaite entre gameplay, graphismes et bande-son. Avec un level design inférieur à ses prédécesseurs, une musique fade, des décors moins recherchés et manquants de charme, on sent clairement le manque d'inspiration de Rare.