Après une avalanche de productions en 3D de qualité inégale, Walt Disney a décidé de revenir aux sources avec La Princesse et la Grenouille. Graphismes en deux dimensions, scènes chantées par les personnages principaux, ce film d'animation à l'affiche des cinémas français dès le 27 janvier renoue clairement avec les vieilles recettes du XXème siècle. Il y est question d'une jeune serveuse qui, embrassant une grenouille pour lui redonner forme humaine, se voit elle-même changée en batracien. Elle n'aura alors pas d'autre choix que de s'enfoncer dans les bayous de Louisiane pour essayer de rencontrer Mama Odie, une prêtresse vaudoue capable de lever le maléfice.

Contrairement à la plupart des jeux vidéo Disney, la Princesse et la Grenouille ne suit pas la chronologie du dessin animé. Pire, le joueur se retrouve instantanément à la fin de l'histoire, au moment précis où l'ancienne serveuse et ex-grenouille Tiana s'apprête à aménager dans son propre restaurant. De fait, le joueur qui n'a pas vu le long métrage ne comprend absolument rien à la situation dans laquelle il se trouve et la plupart des dialogues lui semblent parfaitement incompréhensibles. La seule façon de découvrir l'histoire de Tiana consiste donc à démarrer l'un des cinq chapitres disponibles à partir du restaurant. C'est ainsi que l'on a droit à quelques bribes d'explications sur le passé et sur les extravagantes péripéties de notre héroïne. Ceci dit, le principal intérêt de ces flash-back se déroulant dans des décors variés (un domaine bourgeois, des marécages, etc.) réside dans leurs mini-jeux.

En plus des incontournables et (trop) nombreux jeux de rythme nous invitant à secouer la souris ou à appuyer sur les bonnes touches au bon moment, on trouvera des épreuves de cuisine, des épreuves sportives, des jeux de tir, des jeux de mémoire, etc. Rien de bien original, soyez-en assuré, et ce n'est pas le gameplay qui va rattraper les choses puisqu'en plus d'être archi-convenus, les mécanismes de jeu se révèlent souvent ennuyeux. Eplucher des carottes à la souris, attraper des bulles lumineuses, reconnaître la robe portée par tel personnage, ou viser des feuilles en forme de coeur, on ne peut pas dire que ce soit toujours l'éclate. Le jeune public visé par le soft préférera sans doute le tir de beignets, plus dynamique, ou ces sauts de grenouille freestyle qui permettent d'effectuer diverses acrobaties avant de retomber dans le marais. A lui de faire le tri.

Toujours est-il que la Grenouille et la Princesse est agréable à regarder et que sa bande-son très jazzy donne vraiment la pêche. Les options de customisation permettent d'habiller Tiana ou de modeler l'intérieur de son restaurant à sa guise. On peut préparer de nouveaux plats dans une cuisine pour changer la carte quand on le souhaite. Enfin un karaoké est mis à notre disposition pour chanter les chansons du long métrage. Il y a donc pas mal d'objets à acheter ou à débloquer avant de faire le tour du jeu. Il n'empêche que sa narration tronquée (pour nous inciter à aller voir le film ?) et la fadeur de ses mini-jeux ne le destinent manifestement pas à rester dans les annales. A réserver aux inconditionnels de Disney ou au fan du dessin animé avant tout.