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Test Pilotwings
Profil de Rockstar78,  Jeuxvideo.com
Rockstar78 - Journaliste jeuxvideo.com

Qui n’a jamais rêvé de déployer ses ailes et de s’élever lentement vers le ciel ? Qui ne s’est jamais imaginé flottant dans les airs comme un ballon de baudruche gonflé à l’hélium à côtoyer les petits oiseaux ? Et bien grâce à Pilotwings, Nintendo a écouté les doux rêveurs que nous sommes tous et a exaucé nos souhaits les plus secrets de vagabonderies aériennes.

Pilotwings

Ça y est. Je me trouve enfin devant le petit aéro-club au milieu du désert, le cœur serré, car je m'apprête à prendre mes premiers cours de pilotage. Mon but : avoir ma licence de pilote ! C'est Tony, l'instructeur des débutants, qui m'accueille. Pas le temps de dire "ouf" que je me retrouve déjà, après un court briefing, en pleine ascension à bord d'un hélicoptère, un parachute attaché dans le dos pour ma toute première chute libre. Il me semblait que les débutants étaient toujours accompagnés pour leur premier saut en parachute par un moniteur, en général grand et barbu, scotché dans le dos. Et bien là, non. Je vais devoir me débrouiller tout seul et j'ai le trouillomètre à zéro ! Au signal de Tony, et sans trop y réfléchir, je me lance dans le vide. Pendant ma chute, je m'efforce de me souvenir des instructions données lors du briefing : je me penche en avant ou en arrière pour prendre de la vitesse, je m'incline à droite ou à gauche pour pivoter, et j'ai l'impression que tout le sol 4000 pieds en contrebas est en rotation. Dans quelle galère me suis-je fourré ? Mais je dois me concentrer, car Tony m'observe et doit m'évaluer. Justement j'aperçois des anneaux flottants dans le ciel à quelques mètres en dessous de moi, il faut que je les traverse pour avoir une bonne note. Ce n'est pas facile ! J'atteins le premier non sans mal, mais je loupe le deuxième de peu et passe à plusieurs encablures du troisième. C'est mal parti pour ma licence ! Je continue à descendre à toute vitesse quand j'entends le petit signal sonore qui m'indique que je peux ouvrir mon parachute, ce que je fais avec un certain soulagement. Une fois la toile déployée, je peux me diriger en tirant sur certains cordages. Ce n'est pas très difficile. En revanche, estimer la distance qui me sépare du sol et évaluer le moment de l'impact avec le plancher des vaches l'est beaucoup plus ! Mon but est une cible dessinée sur un terrain verdoyant. Malgré mes efforts, je passe bien au-delà du centre de la cible et me vois déjà plongeant dans le canal un peu plus loin. Je ferme les yeux juste avant mon impact avec l'eau et…

Pilotwings
Tony est impressionné par mes performances !
…Et rien ! Une plate-forme mobile qui fait des va-et-vient au-dessus du canal m'a sauvé la mise ! C'est à ce moment précis que je pense avoir perdu connaissance, et j'ai fait un rêve étrange, ou alors était-ce un bonus stage obtenu pour avoir atterri sur cette plate-forme ? En tout cas j'étais un pingouin sur un plongeoir au-dessus d'une immense piscine dans laquelle se trouvait une cible non moins immense. Je devais sauter du plongeoir et voleter pour atteindre le centre de la cible. Mais ce n'était pas facile car un pingouin, ça a de petites ailes et ça volète mal. J'appris bien plus tard que d'autres bonus stages étaient accessibles, notamment aux adeptes du rocketbelt (connu aussi sous le nom de jetpack) et du deltaplane, disciplines que je pratiquerai plus tard si je survis jusque-là. Quoiqu'il en soit, je fis un score minable mais suffisant pour rester en lice pour la certification. A peine remis de mes émotions que Tony m'entraîne jusqu'à un avion, un vieux biplan que l'on dirait rescapé de la première Guerre Mondiale. Sans me rendre vraiment compte comment, je me retrouve bien vite dans les airs à bord du vieux coucou, le manche à balai entre mes mains moites. Là encore, toujours pas de grand barbu dans le cockpit avec moi pour m'épauler. Vite, que disait le briefing ? C'est simple en réalité : je peux pousser le moteur pour aller plus vite ou au contraire diminuer son régime pour ralentir, sans trop ralentir sinon je décroche. Je pousse le manche en avant pour piquer du nez ou je le tire vers moi pour prendre de l'altitude. Je pourrais aussi pivoter à droite ou à gauche mais pour ce premier vol ce n'est pas la peine, tout se passe droit devant moi. Le paysage défile devant mes yeux et je vois mon but, la piste d'atterrissage, qui se dessine à l'horizon. Ne serait-ce pas cela que l'on appelle le "mode 7"? Peu importe, je dois me concentrer sur ma trajectoire, balisée par de petites boules vertes flottant dans le ciel. Je dois toucher ces dernières pour obtenir les bonnes grâces de Tony qui m'observe depuis le sol avec ses jumelles. Ce n'est pas si simple. Pourtant l'avion répond bien, trop bien en fait, les commandes sont sensibles et il faut y aller tout en douceur. Je manque la première boule mais j'accélère et l'appareil bien en main, je réussis à toucher toutes les autres. La piste d'atterrissage est déjà là, je ralentis le moteur et tente de toucher le sol avec un angle faible. Puis je coupe les gaz et j'attends que mon aéroplane s'immobilise, ce qui se passe rapidement. Tony s'approche de moi, le sourire aux lèvres alors que je descends tant bien que mal de l'engin, pour m'annoncer la bonne nouvelle : j'ai mon certificat de classe A, et par la même occasion mon numéro de licence me sert de mot de passe !

Pilotwings
Ces petits nuages représentent une colonne d’air ascendante.
Plusieurs jours ont passé depuis ce premier vol. J'ai ensuite suivi les cours de plusieurs instructeurs : Shirley, Lance et enfin Big Al, le patron de l'aéroclub. Tout cela dans différents environnements, du désert aride aux îles isolées. J'ai eu l'occasion de m'essayer à plusieurs engins : le fameux rocketbelt, et le grisant mais ô combien difficile à maîtriser deltaplane. Avec l'expérience que j'ai aujourd'hui, il s'avère que finalement tous ces appareils sont plus ou moins faciles à manier avec un peu d'entraînement. Lors d'un vol avec le rocketbelt, il faut cependant composer avec un fort effet d'inertie qui s'applique sur le corps humain que les réacteurs envoient valdinguer de part et d'autre. En définitive, le point commun entre toutes ces fabuleuses machines, c'est qu'il est à chaque fois compliqué d'atterrir. D'une part parce qu'il m'est agréable de planer au gré du vent, je ressens un incroyable sentiment de liberté, et rien que l'idée de remettre les pieds par terre est un véritable déchirement. D'autre part parce que l'atterrissage est toujours un moment délicat, très technique, et je crains parfois de finir à l'hôpital, ou pire ! Aujourd'hui, j'ai fini par obtenir mes 4 licences, mais Big Al, l'air grave, vient de me convoquer dans son bureau. Là, j'apprends avec stupeur que les trois autres instructeurs sont en fait des agents secrets et qu'ils sont retenus prisonniers dans une base ennemie ! Le patron me dit que je suis leur dernier espoir, que je dois prendre l'hélicoptère et essuyer des tirs de DCA pour aller les secourir ! Je refuse… Après tout, je n'ai pas été formé pour piloter un hélicoptère armé jusqu'aux dents. Mais le bougre insiste et je n'ai pas le choix. Me voici donc aux commandes de l'appareil, à tirer sur des tourelles et à esquiver leurs tirs. Mon cœur bat la chamade, je n'ai pas le droit à l'erreur : au moindre contact d'une salve ennemie mon appareil risque de se crasher et c'est le game over pour moi. Soudain, j'aperçois les otages, mes instructeurs, près d'une plate-forme d'atterrissage, je dois donc me poser, tout en douceur, pour les récupérer. Voilà qui est fait, mission réussie ! Mais j'ai eu très peur, je vais donc prendre des cours de pilotage supplémentaires afin d'être plus sûr de moi et de parer à toute éventualité à l'avenir !

Les notes
  • Graphismes17/20

    Pilotwings, sorti très peu de temps après la console au Japon, est une véritable vitrine technologique réalisée entièrement à grands renforts de mode 7, de rotations et de zooms afin de démontrer la supériorité de la Super Famicom. On peut toujours lui reprocher un désert un peu trop jaune ou une mer un peu trop bleue mais l’ensemble bénéficie d’une animation qui en mettait plein les mirettes à l’époque.

  • Jouabilité19/20

    Prendre en main tous les appareils que propose le jeu est un vrai régal, chacun bénéficiant d’une jouabilité propre. Les programmeurs ont su parfaitement atteindre l’équilibre entre une prise en main arcade et un certain réalisme dans le comportement des engins frisant la véritable simulation. Le mode 7 propre à la console est complètement adapté à ce genre de jeu. Du grand art ou comment la technologie se met au service de la jouabilité.

  • Durée de vie14/20

    Le jeu bénéficie d’une difficulté croissante mais lorsque vous maîtrisez parfaitement toutes les techniques de vol, les 8 licences peuvent s’obtenir assez rapidement.

  • Bande son16/20

    Les musiques parfois zen ou aux accents souvent jazzy sont très agréables et peu envahissantes. Les bruitages sont également réussis dans l’ensemble.

  • Scénario/

    Le seul scénario est votre motivation à obtenir votre licence de pilote.

Pilotwings est une énorme bouffée d’air frais, un jeu original qui tire pleinement partie des capacités techniques de la Super NES. Sa réalisation technique quasi irréprochable et sa prise en main instinctive en font un must pour tous les passionnés d’aéronautique, mais aussi pour les autres qui rêvent parfois d’avoir des ailes.

Note de la rédaction

18
18

L'avis des lecteurs (1)

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