Rolf est agent de la sécurité dans la cité de Paseo sur la planète Motavia. Depuis quelque temps il fait toutes les nuits le même cauchemar dans lequel il voit une jeune fille (Alis Landale ?) lutter contre un terrible démon. Mais il n'a pas le temps de s'appesantir sur ses rêves. Sur cette planète rendue fertile par une terraformisation massive gérée entièrement par informatique, l'ordinateur qui gère le règne animal, le Biosystem Lab, semble être devenu fou et les animaux créés artificiellement sont de plus en plus agressifs. De plus, l'ordinateur gérant le climat, le Climatrol, a l'air d'être lui aussi détraqué car les cours d'eau artificiels s'épuisent inexplicablement. Notre ami Rolf est chargé par son supérieur de partir enquêter sur le problème. Mais en partant de chez lui, Nei, une jeune créature mi-femme mi-félin néanmoins charmante qu'il a recueillie chez lui lors d'une précédente mission, s'interpose. Celle-ci a un mauvais pressentiment et supplie notre héros de l'emmener avec lui. Ce dernier n'a pas d'autre choix que d'accepter et c'est ainsi que débute notre aventure dans Phantasy Star II. Après avoir acheté une arme pour votre coéquipière à l'armurerie du coin, vous sortez de la ville et vous vous retrouvez sur la carte où vous allez rapidement livrer votre premier combat.

Les combats sont aléatoires et se déroulent de façon on ne peut plus classique pour un jeu de rôle à la japonaise. Au tour par tour, vous pouvez choisir d'attaquer, de défendre, d'utiliser une technique ou un objet, etc… Le joueur voit les ennemis de face dans une sorte d'environnement en filigrane quadrillé qui donne un aspect futuriste à ces phases de combat, tout en allégeant considérablement la charge de travail des graphistes qui ont bossé sur le jeu. L'effet est plutôt classe mais on aurait préféré des environnements pleinement dessinés et ainsi plus variés. On voit également nos protagonistes attaquer, de dos, rendant l'ensemble relativement dynamique. On se rend compte également, à l'issue de ce premier combat et après avoir empoché nos premiers points d'expérience et mesetas (la monnaie locale), que nos points de vie ont diminué de près d'un tiers. Cela a pour effet de freiner nos élans héroïques et nous forcer à rester pour l'instant à proximité de notre ville de départ afin de faire un peu de leveling. Après tout notre mission attendra ! En réalité, ce deuxième épisode de la saga ne dépaysera pas les courageux qui avaient déjà terminé le premier opus. En effet, Phantasy Star II possède exactement les mêmes qualités mais aussi malheureusement les mêmes petits défauts que son prédécesseur.

Dire qu'il s'agit d'une simple mise à jour graphique du premier épisode serait cependant un peu trop réducteur. Un effort a été fait sur le scénario pour donner au joueur encore une fois l'envie de se plonger dans l'aventure. L'histoire nous réserve rebondissements et tragédies, mais encore une fois les PNJ sont peu loquaces et il est parfois difficile de comprendre quelle doit être notre prochaine étape pour mener à bien notre quête, surtout en dernière partie de jeu. Il faut admettre qu'un effort a tout de même été fait sur ce point par rapport à la mouture Master System. La difficulté, comme on vient de le voir, est toujours atroce et le leveling est obligatoire dès les premières minutes de jeu. Les différents édifices à visiter sont toujours extrêmement labyrinthiques et s'élèvent fréquemment sur plusieurs étages. La seule différence vient du fait que cette fois, on ne les parcourt plus en vue subjective mais en vue de dessus, de façon bien plus classique, ce qui facilite tout de même légèrement la tâche. Cela n'enlève en rien la complexité des bâtiments et bien vite, l'aventurier prudent aura la sagesse de cartographier sa progression afin d'éviter de tourner en rond pendant des heures ! Dans les villes, les marchands d'armes et d'armures ne vous permettent toujours pas de voir les caractéristiques des items avant de les acheter, ce qui est toujours aussi frustrant. Comme chez son prédécesseur, on peut contrôler jusqu'à quatre personnages simultanément, mais parmi huit jouables au total cette fois-ci.

Les graphismes sont bien entendu plus fins mais ne font pas honneur pour autant aux capacités techniques de la Megadrive. L'ensemble reste tout juste correct mais le jeu a pour excuse d'être l'un des premiers de la console. On ne peut pourtant s'empêcher de trouver le design médiéval-futuriste des villes et des personnages vraiment original et attachant. Encore une fois, un énorme effort a été fourni pour donner caractère et cohérence à l'univers dépeint par le jeu. Les thèmes musicaux sont excellents et très dynamiques. Malheureusement ils sont très peu nombreux et vite répétitifs. Les bruitages au contraire sont assez agaçants et semblent surtout mal mixés par rapport au volume de la musique. Dans l'ensemble, Phantasy Star II est malgré tout très réussi et se révèle encore plus passionnant à parcourir que son aîné. On regrette seulement qu'il ait hérité des mêmes petits défauts de jeunesse que ce dernier. Il représente malgré tout une pierre angulaire du jeu de rôle sur la 16 bits de Sega, genre ludique finalement assez peu représenté sur cette machine.