Tiens, il a l’air pas mal ce pendentif ! Je suis sûr qu’il va aller super bien avec mes sandalettes à la dernière mode et mon bermuda de surfeur. Mais… c’est étrange… je n’arrive plus à le retirer. Que dites-vous madame ? Il est maudit ? Je ne peux pas l’enlever et chaque animal ou être vivant que je croise aura la fâcheuse envie de me réduire en bouillie ? Restons zen, je vais me surfer une vague et on en reparle…
Comment ça ? A cause de la malédiction, mes capacités extraordinaires de surfeur se sont volatilisées ? Mais c'est une véritable catastrophe ! Les plages de sable fin, l'océan, les palmiers et mon bronzage ultime qu'il a fallu des années pour mettre au point, tout va disparaître ! Que dois-je faire? Mettre un terme à la malédiction en rassemblant les 6 pièces d'un trésor aztèque qui dort au fond de temples ? Et chaque temple se trouve sur une île différente ? Préparez mon frisbee et l'huile auto-bronzante, il est temps que Greendog entre en action…
Bon d'accord, le scénario n'a ni queue ni tête. Voyons maintenant à quoi ressemble notre surfeur. On distingue parfaitement le bermuda, le pendentif, les sandalettes, le chapeau de paille, sa posture décontractée. Mais il y a quelque chose qui cloche… qu'est-ce que ça peut bien être ? Fichtre oui ! Ce pauvre jeune homme, il n'a pas de visage ! En tout cas, ça ne semble pas le déranger et ça n'a pas l'air trop douloureux non plus. Maintenant, regardez à nouveau le chapeau… ça pourrait représenter la dernière coupe de cheveux dans le vent finalement ! En fait, cette question pourrait faire l'objet d'un débat et les psychologues, en plus du test de Rorschach (mais si, celui avec les tâches d'encre) devraient poser cette question à leurs patients : ça pourrait peut-être en dire long sur leur personnalité. Enfin bref, tout cela pour dire que les graphismes ne sont pas d'une précision sans failles. Les décors sont eux aussi fort pixélisés, les couleurs (même pour les décors extérieurs) sont plutôt fades et pour couronner le tout, ils sont incroyablement répétitifs. Enfin, ils ne font pas non plus mal aux yeux et on peut s'en doute s'y habituer. On note aussi que les animations sont vraiment minimalistes.
Il vous faut donc récupérer les six morceaux d'un trésor aztèque et comme on peut s'y attendre, nous allons devoir traverser un total de six niveaux. Chaque niveau est divisé en trois sous-étapes : un niveau original (plage, ville, grotte…), un passage dans un sanctuaire aztèque et un voyage en "pédicoptère" (une sorte d'hélicoptère sauf qu'il faut pédaler pour le faire voler) de façon à survoler l'océan pour passer d'une île à l'autre. Ce qui est également intéressant et intriguant, c'est que certaines étapes se dérouleront en skateboard (ou en roller), d'autres à pied comme dans un jeu de plate-forme classique et finalement à bord de ce fameux engin qu'est le "pédicoptère".
Mais l'originalité offerte par ces différentes phases s'estompe vite à cause de la banalité du gameplay. Durant les phases de glisse, vous aurez le choix entre un skateboard ou des rollers mais peu importe votre choix puisque la jouabilité est identique. L'idée est juste de prendre de l'élan pour sauter au-dessus de trous, de piques ou de pots de fleur. Vous ne trouvez pas ça passionnant ? Attendez de voir les phases en "pédicoptère". Une image de l'océan qui défile, des poissons, des oiseaux… et vous. Pour faire voler l'engin, il faut marteler le bouton C et vous pouvez aussi déclencher un gant de boxe pour frapper les ennemis. Sauf que dès qu'on lâche le bouton pour pédaler, l'appareil tombe en chute libre ! Le mieux est encore de coller un coin de l'écran et d'attendre que ça passe. Ces phases ne sont donc que de pénibles formalités.
Lors des phases à pied (qui représentent la plus grande partie du jeu), vous devrez aider notre jeune ami à traverser les niveaux. Niveau maniabilité, vous pouvez marcher, sauter et lancer votre Frisbee pour chasser les animaux sauvages, les indigènes et autres touristes. En fait, les niveaux sont pour le moins monotones : une ligne droite et jamais qu'un seul chemin à suivre (et nous sommes supposés être en exploration). Dans le meilleur des cas, Greendog devra sauter sur des rochers ou s'accrocher à des lianes. Il rencontrera des ennemis propres à chaque zone mais il n'y en a jamais qu'une poignée à chaque fois. En frappant des totems ou autres poubelles et coffres au trésor, vous ramasserez des items qui augmentent votre score mais également trois différents types d'objets qui vous aideront. Vous pourrez ainsi arrêter le temps, appeler un Frisbee magique qui attaque les ennemis tout seul ou vous coiffer d'un magnifique chapeau-parasol qui vous rendra invincible durant un certain laps de temps. Le surfeur dispose d'une barre de dommage qui se remplit quand vous êtes touché. Lorsqu'il est presque mort, Greendog laisse tomber son fidèle Frisbee par terre et vous n'avez que quelques secondes pour le ramasser sous peine de perdre une vie. Une fois ramassé, si vous êtes encore touché, vous le reperdrez etc. On peut donc dire que vous ne pouvez pas mourir tant que le Frisbee est dans votre main. Pour vous soigner, vous pouvez ramasser des canettes qui sont éparpillées parmi les autres objets. Finalement vous aurez droit à trois boss…sauf que ce sera trois fois le même ! A savoir un totem géant, et il vous faudra détruite ses différentes têtes qui possèdent chacune une attaque spécifique.
S'il y a quand même un reproche que l'on ne peut pas faire au jeu, c'est de nous proposer des musiques appropriées. En fait, elles sont tout à fait représentatives de l'état d'esprit de notre surfeur : style reggae et baba cool. Les bruitages en revanche sont aussi simplistes qu'abominables. Ils vous feront sursauter alors que vous êtes paisiblement en train de jouer tellement ils semblent venir d'ailleurs. Une vraie faute de goût.
- Graphismes12/20
Le gros défaut reste incontestablement le manque de diversité des décors : après deux secondes passées dans un niveau, vous en aurez fait le tour. Les graphismes sont un peu trop pixélisés et les couleurs plutôt fades, mais c’est encore surmontable.
- Jouabilité12/20
Des alternances de phases à pied, en skateboard ou roller et en "pédicoptère". L’idée était originale et aurait pu apporter un peu de fraîcheur au gameplay. Cependant, dans chacune de ces phases, le nombre d’actions est vraiment réduit. Le jeu n’en reste pas injouable mais l’intérêt suscité n’est pas très grand.
- Durée de vie11/20
Il faut un peu moins d’une heure pour le finir. Cependant, certains passages sont relativement corsés et vous ne possédez que quatre vies et un crédit. Autant dire qu’il faudra le recommencer plusieurs fois pour en voir le bout et il est impossible de modifier la difficulté ou le nombre de vies.
- Bande son13/20
Les différentes musiques participent énormément à l’ambiance zen et relax qui se dégage du jeu. Elles ne resteront quand même pas dans votre tête au point de vous empêcher de dormir la nuit. Les bruitages quant à eux sont de mauvais goût.
- Scénario11/20
A cause d’un pendentif maudit, tout organisme vivant vous veut du mal et il faut trouver un trésor aztèque pour lever la malédiction. C’est simpliste et farfelu !
Voila un jeu de plate-formes sous fond de vacances, de plage et d’été. Le protagoniste est plutôt original puisque c’est un surfeur (qui croit être) super dans le vent. Les musiques sont potables et contribuent à l’ambiance mais les graphismes médiocres, les bruitages douteux et le gameplay trop limité en font un jeu qu’on aura vite fait d’oublier, d’autant qu’il y a d’excellents jeux de plates-formes sur Megadrive. Cependant, si vous aimez le surf et la plage, vous pouvez toujours essayer. A noter que le jeu a été adapté sur Game Gear, vous pourrez donc frimer sur la plage… ou pas.