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Test Sunset Riders
Profil de Anfalmyr,  Jeuxvideo.com
Anfalmyr - Journaliste jeuxvideo.com

Genre aujourd'hui raréfié, le shoot'em up a connu l'âge d'or des salles d'arcade. Nous offrant le contrôle de divers vaisseaux spatiaux, bombardiers de la Seconde Guerre mondiale, ou encore d'ange aux super pouvoirs (Gynoug), ces jeux de tirs et d'adresse ont peu à peu disparu des rayons. En 1991, Konami eu la très bonne idée d'allier le gameplay simple et nerveux des shoot'em up, avec l'ambiance du Western, Sunset Riders était né !

Sunset Riders

Un an après la sortie de Sunset Riders dans les salles d'arcade, une version Megadrive voit le jour (et une version Super Nintendo encore un an plus tard). Les deux versions diffèrent assez nettement, que ce soit au niveau du contenu ou des graphismes. Alors que quatre personnages étaient disponibles sur les bornes, seulement deux le furent sur Megadrive : Billy le cowboy bleu et Cormano le Mexicain violet. Ce duo de choc rappelle aisément les légendaires Terence Hill & Bud Spencer, acolytes inséparables de westerns assez dispensables... Ces deux comparses sont chasseurs de primes, et ils auront le devoir de capturer morts ou vifs, quatre criminels, quatre hors la loi.

Sunset Riders
Seul, c'est bien, à deux, c'est mieux.
Au début d'une partie, le joueur doit choisir le personnage qu'il veut incarner. Les deux pieds tendres ont des armes et des carrures différentes, vous offrant deux manières d'aborder le jeu. Avec Billy vous aurez une grande cadence de tir, alliée à une zone de dégâts assez faible, et sa petite carrure vous protègera des différents projectiles. Avec Cormano au contraire, vous serez plus explosé du fait de sa corpulence, mais ses fusils vous offriront une grosse zone de dégâts, et une cadence de tir tout à fait appréciable. Nous voilà donc partis sur les terres arides de l'ouest américain, notre colt (ou notre fusil) à la main. Le jeu se présente comme un scrolling latéral en deux dimensions : la caméra vous suivra vers l'avant, mais pas vers l'arrière (un cowboy ne recule jamais devant le danger). Contrairement aux shoot'em up classiques, vous ne serez donc pas dépendants du scrolling, et contrairement à un beat'em all classique, vous ne devrez pas éliminer tous les ennemis d'une zone pour pouvoir avancer dans le scrolling. Sunset Riders se place donc en marge de deux genres, prenant le meilleur de chacun, afin de proposer une progression fluide et qui épouse le rythme du joueur.

Sunset Riders
Un chasseur de primes ne court pas qu'après les primes...
Le premier niveau se passe dans une ville banale du Far West, à ceci près qu'elle grouille de brigands qui tenteront par tous les moyens de vous occire. Que ce soit au pistolet, au couteau, à la dynamite (que vous pouvez renvoyer au visage de votre agresseur), ou même à l'aide d'un dérivé du cocktail Molotov, vos nerfs seront mis à rudes épreuves, car à l'instar de vos ennemis il vous suffira d'un coup pour trépasser. Cette particularité du jeu est très intéressante, surtout pour le genre car elle vous oblige à être constamment attentif aux différentes attaques adverses ; même si à l'époque, sauter par dessus une balle de pistolet était monnaie courante et ne choquait personne.

Sunset Riders
Oui, oui ! Coucou...
Pour vous aider dans votre mission, trois bonus étaient disséminés au fil du niveau. Le premier bonus vous donnait une arme de plus, vous permettant de tirer à la fois devant vous, et en diagonale vers le haut (pour les ennemis embusqués sur les toits). La seconde amélioration augmentait considérablement votre cadence de tir ; et bien sûr, avoir les deux bonus en même temps était presque obligatoire pour avancer sans trop user de pirouettes. La manière dont le joueur obtenait ces améliorations était ma foi bien singulière. En effet il vous fallait rentrer dans un saloon, pour en ressortir avec une jolie poupée agrippée à votre bras, les chasseurs de primes sont vraiment des tombeurs... Le troisième et dernier bonus était une médaille de shérif, qui une fois récoltée, vous donnait accès à un stage bonus à la fin du niveau, afin de gagner quelques dollars de plus et quelques vies supplémentaires. Ces stages bonus rappellent d'ailleurs ceux de Golden Axe, cet entre-deux vous permettant de faire le plein d'améliorations avant de repartir à la bataille.

Sunset Riders
Ah les chapeaux de cow-boy, l'argent qui tombe à flots, les poules...
La durée de vie n'était malheureusement pas le point fort de Sunset Riders, quatre niveaux pour un total de huit stages, cela faisait peu. Le joueur avait tout de même la possibilité entre trois modes de difficulté (easy, normal, hard), ainsi que celle de choisir le nombre de continus qu'il s'octroyait par partie, afin de se rendre la tâche plus ardue. Par chance les différents niveaux étaient variés, du désert aux montagnes indiennes (avec leur cascade épileptique) en passant par un train lancé à pleine vitesse... Le joueur était littéralement transporté au cœur d'un vrai western, avec ses codes et ses clichés. On retiendra la scène culte du combat contre le chef indien se finissant par les supplices d'une jeune peau rouge, vous implorant d'épargner la vie de son père... Comment refuser quoi que ce soit à une jeune demoiselle ? Demoiselles qui représentent votre objectif de moitié de niveau. En effet, alors qu'à la fin du deuxième stage vous affronterez le brigand dont la tête est mise à prix, pour le premier stage, il vous suffira de libérer une jeune demoiselle en détresse qui vous gratifiera d'un bisou et d'un "Thank you nice Boys" avec une voix digitale aussi incompréhensible que ce que pouvait faire la Megadrive.

Sunset Riders
Attention, à gauche ! Non en haut ! Euh non, en haut à gauche !
Mais la grande force du jeu résidait dans son mode deux joueurs. Quel plaisir de parcourir ces niveaux à deux, se couvrant mutuellement, tout en cherchant à remporter plus d'argent que son coéquipier ! En effet, dans Sunset Riders, on ne parlait pas de points mais de dollars. Ces dollars se gagnaient en tuant des ennemis (ils laissaient tomber une pièce lors de leur dernier souffle), en récoltant des bonus et avec évidemment la prime du brigand ! Cette prime n'était pas partagée entre les joueurs, bien au contraire et c'est là qu'on retrouve la plus grande sensation de compétition. A la mort du boss, l'intégralité de la prime revenait à celui qui avait fait le plus de dégâts. Les joueurs étaient donc en compétition dans le combat de fin de niveau mais il leur fallait également éliminer les différents sbires qui épaulaient le hors la loi. Un équilibre instable empli de tension et d'exclamations une fois le résultat final affiché, mémorable !

Bien trop peu représenté dans notre média, le western avait trouvé un représentant de poids. Sunset Riders est un subtile mélange de beat'em all et shoot'em up, précurseur de ce qu'on appelle aujourd'hui un jeu d'action. Proposant de bonnes musiques qui vous resteront en tête dix-sept ans plus tard, le jeu de Konami a marqué son temps par son ambiance prenante, son parti pris de ne pas être un jeu édulcoré et son mode multijoueur dont les prises de bec résonnent encore dans certaines chambres d'enfants. Un jeu culte, tout simplement !

Les notes
  • Graphismes16/20

    Sunset Riders n’est pas le plus beau jeu de la Megadrive mais il reste tout à fait agréable à l’œil. Les paysages sont jolis, les sprites sont très bien animés et assez nombreux à l’écran, et les effets d’explosions vraiment bien rendus. On peut tout de même regretter le faible nombre de détails dans le décor, rendant l’aventure légèrement vide.

  • Jouabilité15/20

    A l’instar des shoot’em up, Sunset Riders est une petit bijou de maniabilité. Avec seulement deux boutons utilisables, Konami nous offre une palette d’actions assez conséquente et très instinctive. Tirer, sauter, glisser, grimper à un balcon, attraper un bâton de dynamite… Les personnages vous obéiront au doigt et à l’œil, vous laissant vous focaliser sur l’action plutôt que sur votre manette.

  • Durée de vie12/20

    Si vous jouez dans le mode easy, avec le maximum de vies et de continus possibles, la progression sera douce et paisible, et vous arriverez à finir le jeu en une petite vingtaine de minutes. A contrario, choisir le mode de difficulté maximum et le minimum de vies vous donnera du fil à retordre et augmentera considérablement votre temps de jeu.

  • Bande son13/20

    Pour un jeu Megadrive Sunset Riders s’en sort avec une bande-son assez bonne. Les musiques sont entraînantes, entêtantes et font bien meilleure figure que les bruitages, assez ridicules il faut l’avouer. Globalement la bande son aide à l’immersion dans ce joli western.

  • Scénario12/20

    Deux chasseurs de primes à la recherche de quatre malfrats, voilà tout ce que vous aurez à apprendre du scénario de Sunset Riders. Le parti pris de l’action occulte toute possibilité de scénario, réduisant le charisme des boss à leur apparence, plus qu’à leur background. D’autant plus dommage qu’aucune trame ne lie les différents niveaux.

Définitivement culte, Sunset Riders marque la fin d’un genre et l’avènement d’un autre. Probablement freiné par le fait qu’il reste une adaptation arcade, le jeu de Konami aurait pu s’offrir les services d’un scénario sur console, ce qui ne fut malheureusement pas le cas. Malgré cela le joueur reste plongé dans cet univers si peu exploité et aucune lassitude ne viendra l’ébranler parties après parties. De jolis graphismes, des musiques agréables, une jouabilité simple et nerveuse, il ne nous en fallait pas plus pour nous faire apprécier l’ouest sauvage. A faire !

Note de la rédaction

17
17.3

L'avis des lecteurs (14)

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MD Konami Plate-Forme Shoot'em Up
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