Après sa première aventure mouvementée, Jim le ver de terre aurait pu prendre un peu de repos. En allant à la pêche par exemple. Mais un héros n'a aucun répit et c'est pour notre plus grand plaisir que Jim reprend sa super combinaison high-tech. Allez, en route vers de nouvelles aventures !
Jamais tranquilles ces héros de l'espace ! A peine sont-ils dans leur bain que le téléphone se met à sonner ! Le jeu ne débute pas dans une baignoire, c'est une illustration, soyez attentif, voyons. Toujours est-il que Jim venait à peine de secourir sa dulcinée, la princesse What's-Her-Name, lorsque celle-ci se fit une nouvelle fois enlever par psy-crow, le vil corbeau intersidéral, son ennemi juré. Le fourbe a une idée diabolique derrière la tête : filer à toute vitesse vers le système solaire de Lost Vegas - véritable fast-food du mariage - pour forcer la princesse à l'épouser et devenir ainsi le futur souverain de toute la galaxie.
Il va falloir à Jim tout son courage et tous ses gadgets pour arriver à temps et empêcher la cérémonie. Afin de traverser la douzaine de niveaux qui vous attend, vous aurez tout un arsenal d'armes à votre disposition : le pistolet mitrailleur classique toujours aussi efficace, le revolver crachant des missiles à tête chercheuse en passant par le bazooka léger sans oublier le gant qui vous permet de tirer des rafales à travers vos doigts. Et si cela ne vous suffit pas, vous pouvez toujours vous servir de son long corps de ver tel un fouet comme dans l'opus précédent. Jim n'est pas seul non plus, Snot, un ami alien gélatineux l'accompagne dans son sac à dos. Celui-ci à pour spécificités de coller à la moisissure de certains plafonds, pratique pour traverser des précipices ; et de prendre la forme d'un parachute, pratique cette fois pour atterrir dans lesdits précipices, mais avec douceur bien entendu.
Vous êtes paré, mais paré à quoi ? Il faut bien avouer qu'après une partie, on ne comprend pas très bien non plus tout ce que l'on vient de vivre tant le côté farfelu et totalement décalé du titre est mis en avant. Chaque niveau est un amas de bizarreries, pour ne pas dire d'éléments complètement loufoques. Le premier niveau se passe dans une planète désertique spécialisée dans la production de mandarines et dans l'élevage de cochons. Les énigmes que vous y trouverez consisteront à faire faire du toboggan aux porcins que vous choisirez et qui atterriront droit sur la brute épaisse qui vous empêchait de passer. N'oublions pas non plus les monte-escaliers de la maison de retraite dont il faudra gérer la vitesse pour éviter la pluie de personnes âgées. Le premier niveau est assez représentatif de la rigolade générale qui vous envahit pendant toute votre partie. Mais ce n'est pas tout, vous trouverez aussi celui où il faut éteindre les vaches explosives pour les protéger des extraterrestres. Il y aura également le niveau composé de paperasses administratives dans lesquelles évoluent des armoires rangeuses de feuilles et autres comptables sadomaso torses nus armés de martinets.
Earthworm Jim 2 est composé de niveaux de plates-formes dans lesquels vous devrez tirer sur tout ce qui bouge mais le gameplay peut varier d'un stage à l'autre, prenez par exemple les passages où il faut sauver les chiots lancés par la fenêtre par l'abominable psy-crow, en courant de droite à gauche pour les rattraper avec un marshmallow géant. La palme revenant tout de même au niveau dans lequel Jim laisse sa place à une salamandre aveugle nageant dans une cave aquatique aux parois venimeuses et dont l'épreuve finale consiste à répondre aux questions d'un quiz qui n'a ni queue, ni tête. Les développeurs qui semblent travailler un humour totalement psychédélique, ont également bien fignolé leur jeu. Les graphismes déjà très réussis dans Earthworm Jim premier du nom se voient légèrement améliorés dans cette suite. Les niveaux sont grands, colorés avec goût et ne se ressemblent pas. Les personnages ont une animation très fluide et cartoon, ce qui correspond tout à fait à l'ambiance du titre. Jim est toujours en mouvements, ses mimiques et autres grimaces sont si drôles qu'on laisse souvent Jim sans toucher à la manette pour voir quel autre gag il va encore nous inventer. Même ses expressions de douleur nous font rire, ainsi que ses hurlements, à moins que ce ne soit par sadisme personnel....
Le titre ne se contente pas de posséder une identité humoristique et visuelle très forte, son identité sonore est tout aussi importante. Jim oscille entre ses cris aigus à mourir de rire et ses célèbres "groooooovy!" ainsi que d'autres onomatopées que vous découvrirez par vous-même. Les musiques sont d'excellente qualité, rien d'étonnant quand on sait que Tommy Tallarico, guitariste et cofondateur des Video Games Live, y a travaillé. Elles sont entraînantes et très bien composées. Lorsqu'il ne s'agit pas de créations originales, la bande-son reprend certaines grandes œuvres comme La Sonate au Clair de Lune de Beethoven ou Funicula, composition italienne célèbre. Utiliser des références classiques avec des niveaux totalement déjantés accentue encore plus ce côté décalé, et il fallait oser. Quant aux bruitages, ils sont très efficaces : entre le "sprotch !" de la purée de chiots innocents qui s'écrase au sol et les explosions de vaches, nul besoin d'ajouter quoi que ce soit hormis "Que fait la SPA ?".
Seule ombre au tableau, le jeu est bien trop court et certaines scènes peuvent sembler pénibles pour certains joueurs. Une douzaine de niveaux parmi lesquels se trouvent trois rattrapés de chiots, cela semble restreint. Cependant en venir à bout n'est pas si facile et il vous faudra plusieurs parties pour bien connaître les niveaux qui regorgent de secrets et de bonus bigrement bien cachés. Il faut bien reconnaître cependant qu'y rejouer est toujours synonyme de bons moments aujourd‘hui encore et ce même en le connaissant sur le bout des doigts.
- Graphismes17/20
Quelle que soit la machine, le jeu est très beau et peut se vanter d’avoir une animation fluide. Le character design est très varié et original et le style cartoon colle parfaitement à l’ambiance loufoque qui règne tout au long de l’aventure.
- Jouabilité19/20
Simple tout en étant variées, les commandes et les possibilités s’assimilent aisément. Jim répond au doigt et à l’oeil et tirer, fouetter ses ennemis et piquer les escalators aux retraités n’a jamais été aussi amusant.
- Durée de vie13/20
Plutôt courte même si l’on y rejoue souvent et avec plaisir. L’impression de brièveté de l’aventure est d’autant plus forte que le jeu est très amusant et donne envie de continuer, mais hélas, il faut nous contenter des douze niveaux que l’on veut bien nous donner.
- Bande son18/20
Originale et reconnaissable entre mille, la bande-son fait partie intégrante de l’identité du personnage et de son univers. Entraînantes et parfois humoristiques ou étonnantes, les musiques sont d’une qualité remarquable et sont en parfait accord avec le style décalé du soft.
- Scénario/
Un enlèvement de princesse n’est pas vraiment un évènement que l’on peut définir comme un scénario, mais plutôt comme un prétexte efficace à une aventure délirante.
Une réalisation technique de qualité et une jouabilité exemplaire au service d’un humour totalement dingue, voilà ce qui fait l’intérêt de ce jeu. Earthworm Jim 2 meilleur que son prédécesseur ? Tous les goûts sont dans la nature et répondre à cette question n’est pas le but de ce test. Cependant, les amateurs du premier n’ayant pas goûté à cet épisode comme les non-initiés auraient tort de passer à côté de ce jeu exceptionnel dont le plaisir et l’amusement qu’il procure nous feraient presque oublier sa courte durée de vie.