Malgré une première prestation en demi teinte, Matt Hazard revient sur Xbox 360 et PS3. Toutefois, il n'est plus ici question de FPS mais de jeu d'action à scrolling horizontal. Pour autant on ne perd pas au change vu qu'on nage toujours en plein univers parodique, décalé et référentiel. Mais au-delà de cet aspect que vaut le jeu en lui même ? La réponse en quelques lignes.
L'heure est grave, le sprite 8 bits de Matt Hazard vient d'être kidnappé par Neutronov qui compte bien l'éliminer afin que le Matt d'aujourd'hui ne disparaisse à jamais. Il n'en faut pas plus à notre baroudeur pour partir à la recherche de son autre Moi dont sa propre existence découle. Si l'histoire de ce jeu d'action évoque par certains côtés celle des Simpson Le Jeu, elle est également le moyen d'installer une atmosphère complètement décalée qui donnait déjà à son aïeul tout son intérêt. Cependant, si on peut voir cet aspect comme une force, on peut également le prendre comme un point faible surtout si on ne trouve pas grand-chose derrière. Bien que ce fut le cas avec Eat Lead : The Return of Matt Hazard, disons que Matt Hazard : Blood Bath and Beyond s'en sort bien mieux de ce point de vue-là. Ainsi, on se retrouve avec un jeu d'action à scrolling horizontal, très, trop classique dans sa progression heureusement rattrapée par quelques délires bien sentis. Pour autant, retenez bien que ce titre ne vous parlera pleinement que si vous êtes réceptif aux multiples clins d'oeil jonchant l'aventure.
Mario Bros, Mirror's Edge, Okami, Pirates des Caraïbes, Retour vers le Futur III, La Croisière s'amuse, Matt Hazard ne lésine pas sur les hommages. Mieux, il s'abreuve à ce point à la source qu'on se rend compte que si on lui retire tous ces petits "inserts référentiels", le titre se complaît dans un cheminement peu inspiré. Pire, il parvient même à agacer en nous resservant à intervalles réguliers d'innombrables scènes bien trop longues durant lesquelles il faudra éliminer des dizaines et des dizaines d'ennemis avant de pouvoir continuer notre bonhomme de chemin. Quoiqu'il en soit, et bien que ces critiques débouchent parfois sur une réelle impression d'essoufflement, on se plaît à avancer ne serait-ce que pour voir ce qu'ont pu inventer les développeurs afin de remplir les 8 stages à disposition. Et sur ce point, autant dire que nous ne sommes pas déçus. Entre un voyage sur une île infestée de pirates, un bateau de plaisance, une ville fantôme, un Japon "mangaisé", j'en passe et des meilleurs, le titre se permet quelques passages complètement barrés synonymes de combat contre un phare, des tripotées de policiers canadiens, une reproduction géante de Johnny 5, etc.
En dehors de ces divagations pixélisées, le gameplay du titre se montre bien solide. On notera par exemple une bonne panoplie d'armes évoluant en fonction des stages où on se trouve. Par exemple, si on tombe très souvent sur des mitraillettes, lance-missiles ou autre lance-flammes, on ne trouve en revanche le fusil laser que dans le stage de la Lune. Ce n'est pas un mal en soi surtout qu'en y rajoutant quelques grenades bien placées, il y aura largement moyen d'éjecter les kyrielles d'adversaires déboulant de toutes parts. Et ça ne sera pas de trop puisqu'en tuant un bon paquet de trolls, vous pourrez profiter durant quelques secondes du mode Hazard Time afin de profiter d'un surplus de puissance. A vous dès lors les joies du triple tir et une invincibilité temporaire. A ce sujet, sachez que les devs ont opté pour des continus infinis ce qui n'est pas nécessairement une bonne idée même si dans l'absolu, terminer le jeu en Facile sans perdre une vie relève déjà de l'exploit. Il faut dire qu'entre des passages chauds, chauds, chauds, des combats de boss s'étirant inutilement ou un mini-jeu moyennement maniable et un peu ennuyeux, il y a de quoi criser. Nonobstant, on appréciera de jouer avec un pote même si une fois bouclé l'aventure, on aura du mal à y revenir. Au final, sans être exceptionnel, Matt Hazard : Blood Bath and Beyond sort du lot des jeux d'action lambda grâce à son douzième degré et ses situations rocambolesques. Encore faut-il avoir une certaine culture cinématographique et vidéoludique afin de ne pas se sentir floué.
- Graphismes14/20
Sur le plan de l'éclectisme, ce Matt Hazard fait très fort en nous proposant des univers parodiques et complètement différents les uns des autres. Balançant moult clins d'oeil à destination de jeux vidéo et de films, le titre se laisse découvrir même si on lui reprochera une modélisation finalement sommaire ou un visuel bien moins convaincant que celui de Shadow Complex pour ne citer que ce dernier.
- Jouabilité15/20
Malgré un gameplay qui va droit au but, on a parfois un peu de mal avec le tir manuel. Toutefois, le tout ne devrait pas vous poser problème passé un temps d'adaptation. Ceci valant aussi pour le tir en profondeur, vous devriez vous en tirer (humour) sans trop de heurts. A signaler que la panoplie d'armes est plutôt conséquente et variable en fonction des stages traversés.
- Durée de vie14/20
Laissez tomber le mode Facile et choisissez plutôt le mode Normal ou Difficile en coopératif. Dans tous les cas, vous devriez en avoir pour votre argent surtout si vous décidez de ne pas utiliser un seul Continu infini. Par contre, la notion de rejouabilité est toute relative.
- Bande son13/20
Les musiques sont vite agaçantes et les bruitages optent pour un rendu typé "arcade", ce qui convient très bien au jeu qui opte pour un trip "revival" remis au goût du jour.
- Scénario/
Vidé de son aspect parodique et décalé, Matt Hazard : Blood Bath and Beyond reste un jeu d'action ultra conventionnel. S'entêtant à nous resservir des séquences de tir sans relief via une progression sans surprise, le jeu s'en sort tout de même grâce à des environnements éclectiques, une bonne dose d'humour, une panoplie d'armes bien fournie et la possibilité d'y jouer avec un ami.