Airball. Ce mot fera plus souvent penser au basket-ball qu’au superbe jeu développé par Microdeal, sorti sur de nombreux supports dès 1987 ! D’abord sur le Dragon 32 (mais qui a déjà entendu parler de cette machine !?), puis l’Atari ST, l’Amiga, le PC (sous DOS), et plus tard sur GBA.
Dans Airball, nous incarnons... une bulle d'air ! Nous étions en fait jadis un bel homme, mais un sort jeté par une abominable sorcière nous a transformé en cet être fragile et savonneux. Et ce n'est pas tout ! Nous nous retrouvons en plein milieu d'un château, qui a visiblement été conçu dans le seul et unique but de nous faire crever, dans tous les sens du terme ! Effectivement, les décors chargés sont rarement dépourvus de piquants, ce qui ne sera pas pour nous plaire. A force d'explorer les innombrables salles du château, nous tomberons tour à tour sur des objets étranges. Parmi eux, le Spellbook, qui nous indiquera la recette à suivre pour retrouver forme humaine.
Plus utiles, une bougie et une lampe de poche nous éclaireront dans certaines pièces sombres. Plus atypiques, une tête de dragon, un bouddha, une croix (tiens, mais n'est-elle pas apparue à l'endroit où je suis mort la dernière fois ?), entre autres, sont en fait autant d'ingrédients indispensables pour compléter la recette... Il ne faudra pas se dégonfler pour arriver au bout de cette aventure ! Et ce sera d'autant plus dur que notre bulle n'est guère étanche ! Heureusement, sont éparpillés un peu partout des gonfleurs, qui nous permettront de reprendre une forme bien sphérique, à moins que nous n'en abusions et explosions lamentablement.
Vous l'aurez compris, la difficulté est quasiment surhumaine ! Le château dans lequel nous évoluons est truffé de pièges ingénieux plus que sadiques. Il faut être fourbe pour imaginer autant de moyens différents de crever une bulle ! Le maniement est en principe simple, on se déplace, on saute. Une bulle n'ayant guère de poche, ne rêvons pas d'un inventaire trop complexe ! On ne peut en fait transporter qu'un seul objet à la fois. Les décors sont, quant à eux, sublimes, et n'ont pas trop mal vieilli pour un jeu qui a plus de 20 ans. Les pièces à explorer sont innombrables et incroyablement variées. Il faudra recommencer plusieurs dizaines de fois la partie avant d'espérer avoir une idée exhaustive du plan des lieux !
Et, bien sûr, pas de système de sauvegarde ! Tout est à recommencer, encore et toujours. Au niveau de la bande son, des thèmes musicaux magnifiques se font entendre, des musiques qui collent d'ailleurs parfaitement à l'ambiance gothique de cet univers hostile. Il existe quelques différences entre les versions du jeu, selon leur support. Les plus abouties ont été, paradoxalement, sur Atari et Amiga, au niveau des graphismes et de la bande son. La version GBA se contente d'une simple reprise sans modification notable, de cette mouture. Le PC est moins bien servi, hélas, l'ambiance sonore est beaucoup moins convaincante.
- Graphismes18/20
Quand on voit à quel point les graphismes nous paraissent encore beaux, on ne peut que féliciter Pete Lyon qui est à l’origine de cet exploit ! Sans lui, autant dire que l’intérêt du jeu aurait été tout autre...
- Jouabilité14/20
Le jeu n’est pas à proprement parler difficile à prendre en main et les actions ne sont pas bien variées... Mais la difficulté est presque exagérée ! Seule une persévérance sans faille pourra permettre au joueur de récupérer sa forme humaine !
- Durée de vie15/20
Bien sûr, le jour où vous connaîtrez le jeu de fond en comble, il ne vous faudra pas longtemps pour le terminer ! En attendant, des centaines d’heures d’entraînement sont à prévoir.
- Bande son16/20
Les musiques du jeu sont magnifiques. Elles constituent un complément aux graphismes très efficace pour nous plonger dans l’atmosphère inquiétante du château.
- Scénario14/20
Le scénario est simpliste à souhait, mais il n’y aurait aucune utilité à le complexifier ! Et finalement, l’histoire n’est pas si commune que ça !
Pour qui est courageux, se plonger dans cet univers peu commun, ne serait-ce que pour échouer encore et encore et abandonner ensuite, vaut vraiment le coup. La variété des décors et l’ambiance exceptionnelle qui se dégage encore de ce titre représentent à eux seuls une raison suffisante de vouloir, à l’occasion, se transformer en bulle.