Alors que le long-métrage d'animation Max et les Maximonstres tente courageusement de se faire une place à l'ombre du colossal Avatar dans les salles de cinéma, son adaptation vidéoludique essaie de son côté de survivre au raz de marée des jeux de Noël. A-t-elle une chance d'y parvenir ?
Si n'importe quel petit Américain serait capable de vous raconter les aventures de Max au pays des Maximonstres dans les moindres détails, celles-ci ne sont pas si connues en France. Pourtant, l'album illustré de Maurice Sendak, originellement publié sous le titre Where the Wild Things Are, fut traduit et édité en français dès 1967. On y apprend comment Max, terriblement vexé d'avoir été envoyé dans sa chambre à la suite d'une série de bêtises, fait surgir de son imagination toute une île peuplée d'horribles créatures qu'il s'empresse de défier. Après moultes péripéties, non seulement Max soumet les Maximonstres (Wild Things en anglais) mais il en devient finalement le roi.
C'est cette histoire que reprennent bien évidemment le film sorti le 16 décembre au cinéma ainsi que le jeu vidéo qui nous intéresse ici. Cependant, il ne faudra pas espérer découvrir sur sa console toutes les subtilités de l'intrigue. Max et les Maximonstres est en effet un jeu de plates-formes qui privilégie l'action au détriment du scénario. Trop d'ailleurs puisque du coup, on ne comprend rien à ce qu'il se passe (Qui est-on ? Que fait-on sur cette île ?). Tout ce que l'on sait a priori c'est que Max va devoir explorer des environnements naturels aussi fascinants que dangereux tout en apprenant à faire connaissance avec les Maximonstres. Bien plus sympathiques qu'elles en ont l'air, ces créatures gigantesques vont rapidement l'accepter dans leur village et l'aider à aller au bout de ses rêves.
Comme la grande majorité des adaptations de longs-métrages d'animation, Max et les Maximonstres se destine avant tout à un public jeune. De fait, son gameplay est simplissime et sa difficulté vole généralement au ras des pâquerettes. Par ailleurs, les phases de combat à un bouton (deux si l'on prend en compte la parade inutile) ont tendance à devenir ultra-répétitives. La magie opère pourtant la plupart du temps en raison de l'ambiance particulière qui règne sur l'île ainsi que de la relative variété des actions à effectuer. On peut par exemple faire pousser des plantes afin de grimper le long de leurs tiges ou d'exploiter les particularités de leurs fruits. On utilise régulièrement des plumes pour atteindre des endroits inaccessibles en les agitant frénétiquement. A certains endroits, on fait appel à la force des Maximonstres pour dégager notre chemin. A d'autres, on lance des projectiles à l'aide d'un viseur. Bref, il y a de quoi s'amuser.
En dehors du village des Maximonstres dans lequel Max aime se reposer avec ses nouveaux amis, il y a également tout un tas de missions à effectuer à l'extérieur quand on le souhaite. Bénéficiant d'une petite introduction et d'interludes scénaristiques, elles nous mettent au défi de traverser des environnements dangereux pour prouver notre valeur et faire progresser l'histoire. Passé l'effet de surprise, il faut bien avouer que les diverses interactions avec la végétation (grimper aux arbres, planer avec une graine de pissenlit géante, etc.) ou les Maximonstres (abattre des troncs d'arbres, exploser des rochers, etc.) sont redondantes. Heureusement, il y a tout un tas d'objets à collectionner cachés dans les décors. Débloquant des succès ou des endroits inaccessibles dans le village, ils nous obligent souvent à nous creuser la cervelle pour trouver un moyen de les atteindre. En outre, certaines phases de jeu comme ces parcours d'obstacles à dos de Maximonstres sont vraiment réussies. Alors, certes l'aventure est globalement trop simple et répétitive mais au final, on se surprend finalement à passer un agréable moment aux côtés de Max. Et c'est bien là l'essentiel, non ?
- Graphismes13/20
Globalement, les personnages comme les décors sont plutôt réussis. Les différents environnements sont réellement dépaysants et le design est fidèle à celui du film. On regrette néanmoins un certain manque de couleurs et une végétation parfois bâclée.
- Jouabilité12/20
Si les actions à effectuer sont assez variées, les mêmes mécanismes de jeu reviennent sans cesse à travers les différentes missions engendrant forcément une certaine lassitude. Les combats sont dynamiques quoique eux aussi trop répétitifs. Mention spéciale, toutefois, pour les parcours d'obstacles à dos de Maximonstres tout simplement délirants.
- Durée de vie12/20
L'aventure est courte. Cependant, il faudra faire preuve de pas mal de patience et d'ingéniosité pour trouver les centaines d'objets cachés dans les décors et débloquer tous les succès.
- Bande son15/20
Les musiques inspirées du film sont réussies, tout comme les doublages. Même remarque au sujet des bruitages.
- Scénario6/20
Beaucoup trop superficielle, la narration ne permet pas au joueur de comprendre exactement où il se trouve ni ce qu'il est en train de faire.
Malgré de bonnes idées au niveau du gameplay et une réalisation assez correcte, Max et les Maximonstres est à réserver à un public jeune connaissant déjà l'album ou le film. En effet, l'absence de difficulté décevra les joueurs expérimentés et la faiblesse de la narration ne permet pas de se faire une idée précise de l'oeuvre de Maurice Sendak.