Dernièrement, la course automobile en jeu vidéo s’est offert de belles heures avec quelques titres proposant une vision plutôt sérieuse du pilotage. Et cette tendance n’est pas près de passer de mode avec l’arrivée prochaine de Gran Turismo 5 attendu avec toute l’impatience qui lui est due. Pour se reposer un peu de toutes ces simulations, Black Rock va nous proposer un titre nettement plus arcade auquel nous avons pu jouer.
Direction Brighton, une riante bourgade balnéaire située au sud de la Grande-Bretagne. Oui, on peut mettre les mots "riante", "balnéaire" et "Grande-Bretagne" dans une phrase qui parle d'une ville d'outre-Manche... Toute plaisanterie franchouillarde mise à part, l'endroit est charmant et, si vous avez l'occasion de vous y rendre, ne vous gênez pas. Mais revenons à nos chevaux-vapeur. Le studio Black Rock avait mis les petits plats dans les grands en invitant une cinquantaine de journalistes oeuvrant pour la presse spécialisée à jeter un coup d'oeil à son Split/Second. Rentrés au chausse-pied dans une pièce à peine plus grande qu'une chambre de bonne, nos confrères et nous avons pu suivre dans un premier temps la démonstration menée par l'un des responsables du studio, Nick Baynes. Etait-ce cette promiscuité ou les images projetées à l'écran mural, reste que la température est rapidement montée dans l'assistance.
Split/Second, c'est un peu le mélange inattendu des plus gros films catastrophe hollywoodiens avec Ridge Racer ou Burnout. Pour cette dernière référence, on attendra toutefois que les dégâts prévus par les développeurs sur les voitures soient effectifs dans le jeu, ce qui n'était pas le cas durant notre essai. Tout dans Split/Second est conçu pour le fun, à commencer par la conduite. On fonce sur la piste, on dérape dans les virages, on accomplit des sauts que Sébastien Loeb nous envierait, on talonne les autres concurrents jusqu'à leur rectifier le pare-chocs arrière, etc. Mais cette agressivité dans l'acrobatie est payante parce qu'elle sert à remplir une barre affichée à l'arrière de votre bolide.
Les deux premières sections de cette barre sont bleues. Quand elles sont pleines, on peut "dépenser" l'énergie qu'elles contiennent pour faire exploser des objets disséminés sur la piste ou ordonner à un hélicoptère en vol stationnaire de larguer une bombe incendiaire. En pratique, il suffit d'appuyer sur le bouton de la manette qui s'affiche au-dessus du toit d'une voiture adverse. Autant dire que cela reste parfaitement fluide et intégré aux courses vraiment frénétiques qu'on mène. La troisième section de la barre est rouge. Rien que là, on sent déjà qu'il va se passer quelque chose si on appuie sur un bouton. Et en effet, dans ce cas-là, ce sont carrément des parties entières du décor qui vont partir en fumée. Cela aura plusieurs conséquences. Déjà, vous pourrez piéger vos adversaires sous les décombres. Ceux-ci sont gérés de manière parfaitement cohérente par le moteur physique. Par exemple, sur la piste tracée dans un aéroport, on peut faire s'écrouler la tour de contrôle. Le temps que l'édifice soit réduit en poussière, il faudra éviter la coupole radar qui le surmontait et qui, éprise de liberté, roulera en traversant la piste.
L'autre conséquence des explosions les plus importantes tiendra à la modification du parcours. Vous l'aurez compris, on ne saura jamais vraiment ce qu'il risque d'arriver et il ne sera pas question de prendre des habitudes en apprenant les tracés par coeur comme c'est possible avec les simulations précitées. Dans l'ensemble, Split/Second nous a semblé plutôt prometteur. Techniquement, sa fluidité et la richesse de ses décors servent parfaitement son propos sans prétention mais efficace. Comme nous le disions plus haut, on attendra quand même de voir à quoi ressemblera la gestion des dégâts dans sa version finale. Et s'il fallait faire un léger reproche à Split/Second, nous pointerions du doigt son manque flagrant de profondeur. On va s'amuser, c'est sûr. Mais, sur la longueur, l'intérêt risque de se maintenir uniquement en multijoueur. En solo, nous avons le sentiment que ce sera bien plus discutable.