Le docteur Zeng n'est pas content et le fait savoir. Croyant dur comme fer à l'apocalypse de l'année 2000, il s'autoproclame sauveur du Monde et invite la planète entière à le vénérer tel un Dieu. Au moment de l'heure fatidique, et voyant que rien ne se passe, l'homme pique une colère noire et décide de créer artificiellement l'apocalypse. Elle devait avoir lieu alors elle aura lieu et pis c'est tout ! Pour cela, il engage tous les malfrats de la création pour faire sombrer le Monde dans le chaos. Il faut stopper cela et vous l'aurez compris, la ligue des Fighting Force est créée pour mettre fin au sombre dessein du docteur. Tout cela est bien beau mais quand est-ce qu'on tape ?

Le groupe se compose de quatre personnages. Alana, l'adolescente rapide et agile, Hawk et sa mèche légendaire, Smasher-le-gros-bourrin ainsi que Mace, une inspectrice. Ils disposent tous de combos poings/pieds, ou encore de plusieurs prises spécifiques à chacun. Ces techniques font l'objet d'animations plutôt jouissives car il est possible de foudroyer l'adversaire d'un uppercut ou encore de lui asséner un terrible coup de genou bien placé. Le problème est qu'on a beau matraquer la touche triangle près du vilain, notre bonhomme marquera souvent un temps d'arrêt avant d'attraper son adversaire. Enervant, notamment quand la bande de gredins en profite pour nous ruer de coups. Cela dit, les quatre protagonistes disposent d'une attaque spéciale, consommatrice en vie, qui s'avère très efficace lorsqu'on est encerclé. D'ailleurs, cela arrive fréquemment, et il est intéressant de noter que nos combattants disposent d'un combo spécialement conçu pour frapper la personne derrière soi. Pratique et bien pensé, à condition que l'ennemi soit au millimètre près positionné derrière notre avatar, sous peine de gifler les mouches. Malgré les possibilités évoquées, il est fort déplaisant de constater qu'en pratique, notre personnage est un gros lourdaud qui manque cruellement de fluidité. A ce titre, aucune manoeuvre d'esquive ou de parade n'est disponible. On donne et on ramasse des coups, c'est tout.

Néanmoins, le gameplay s'étoffe un peu grâce aux environnements. En effet, il est possible de détruire de nombreux éléments du décor tels que les voitures, les vitres, des caisses en bois, un avion de chasse (!), etc. Cela permet de récupérer des objets divers et variés à lancer au visage de l'ennemi. Moteurs de voiture, rochers, bagages, bombes, tickets de métro... Tout y passe, du plus conventionnel au plus loufoque. Ici encore, le principal problème est la lenteur avec laquelle le personnage va récupérer son arme. Un coup reçu pendant que l'on soulève l'item, et il faut recommencer l'opération. Outre l'animation de Playmobil, l'autre point noir sur la figure du soft est bel et bien sa durée de vie. Concrètement, comptez deux petites heures pour boucler le jeu. Ah oui, tout de même. La raison est simple : les niveaux sont bien trop courts, vraiment peu nombreux et extrêmement redondants. Pourtant, de bonnes idées sont présentes pour lutter contre cela comme nous allons le voir. Par exemple, le titre est composé d'environnements très variés comme le boulevard, le parc malfamé, la base militaire, le centre commercial ou encore le métro pour ne citer qu'eux. De plus, le titre encourage la rejouabilité grâce au système de sélection de niveaux après avoir vaincu un boss. C'est-à-dire qu'à leur mort, vous serez amené à choisir entre telle ou telle destination sans aucune possibilité de retourner sur vos pas. Il faut recommencer trois fois le jeu pour l'explorer dans son intégralité.

Quelles motivations à refaire le jeu ? Certainement pas son ambiance totalement vidée de dialogues et de musicalités, remplacées par des « Argh », « Pif », « Paf ». Il n'y a réellement aucun souffle épique, aucune montée d'adrénaline suscitée par la bande-son. Le graphisme n'est pas en reste. Franchement criard, sombre et parsemé de pixels gros comme des maisons, le rendu visuel de Fighting Force est une honte et c'est encore pire durant les cut-scenes. La raison pouvant justifier de remettre les pieds dans le plat semble être son mode deux joueurs. Sachez que le jeu à deux est similaire à l'aventure en solo, même au niveau du nombre d'ennemis apparaissant simultanément à l'écran. La découverte du titre est donc plus simple à deux, à condition que les comparses coopèrent bien entendu. Car il est tout à fait possible de lancer la bouteille de verre éventrée au nez de votre ami. Le concept a le mérite de rendre l'expérience proposée par le soft plus agréable et plus fun. Il est fort dommage que le titre ne soit pas plus abouti car ses bonnes idées se voient réellement gâchées.