En gestation depuis un long moment, Darksiders débarquera enfin le 7 janvier prochain dans la vieille Europe. Après nous avoir aguichés avec divers visuels, on était en droit de se demander ce qu'allait donner le résultat final. Eh bien, autant vous rassurer tout de suite : le titre s'annonce incroyablement jouissif, supporté par un excellent design. Mais avant de nous attarder sur ce "point de détail", revenons quelques instants en arrière.
Darksiders, c'est l'histoire de God of War et Zelda qui rencontrent une vision imagée d'une Apocalypse synonyme d'Enfer sur Terre. Dans l'absolu, le soft de Vigil Games n'entend pas révolutionner le genre dans le sens où la plupart des bonnes idées du titre sont reprises de plusieurs poids lourds de l'industrie. Mais alors, une question se pose : comment se fait-il qu'une fois débuté une partie, il soit quasiment impossible d'en décrocher ? D'autant plus étrange que d'un point de vue technique, la version PS3 testée affiche des textures assez pauvres et de grosses traces d'aliasing. La réponse est simple et se résume en trois éléments : une progression limpide, un gameplay d'une grande souplesse et un design tout simplement parfait.
A ce sujet, on ne peut que louer Joe Madureira, principalement connu pour son travail sur la série de Marvel Uncanny X-Men. Qu'on aime ou non son travail, celui-ci ne laisse pas indifférent tant le character design est typé. Ainsi, Guerre, un des quatre cavaliers de l'Apocalypse et accessoirement héros du jeu, est un personnage massif, carré et représente par certains côtés l'archétype même du barbare bourru à même de découper n'importe quoi d'un simple coup d'épée. Et ça tombe bien puisque c'est ce qui se déroulera la plupart du temps. Toutefois, en marge de cette impression de déjà-vu, on sent bien que Madureira s'est fait plaisir et ce à tous les niveaux tant les qualités esthétiques du soft abondent. En somme, le design est à ce point recherché qu'on en oublierait presque les carences techniques décrites plus haut. De plus, l'univers du jeu sied merveilleusement bien au talent de l'homme qui nous offre un bestiaire démoniaque absolument... Divin. D'un simple chien de l'enfer en passant par le démon Samael ou bien encore Vulgrim, qui nous servira de confident mais aussi de marchand, l'artiste crayonne pendant que le joueur rayonne. Etonnant tout comme le fait que le titre alterne constamment entre les environnements urbains et ceux beaucoup plus gothiques bien que l'homogénéité du projet ne soit jamais remise en question.
Nonobstant, si l'avis ci-dessus reste purement subjectif, dites-vous bien que le design de Darksiders n'est pas son seul atout. Le titre nous offre en effet un beat'em all plus ouvert qu'un God of War en ce sens que le terrain de jeu s'avère plus vaste. Certes, les "couloirs" sont juste un peu plus larges mais au fur et à mesure de votre progression, vous pourrez récupérer différentes armes et autres techniques qui vous serviront à atteindre des zones auparavant inaccessibles. Un grand classique me direz-vous sauf qu'ici, le fait de revenir dans des environnements déjà visités n'est pas un problème en soi tant la jouissance procurée par les affrontements est bel et bien réelle. Guerre frappe fort, Guerre ne fait pas de prisonnier et chaque combat est un prétexte pour afficher des mises à mort brutales et sanglantes mises en exergue par des actions contextuelles et des ralentis associés. Ici aussi, pas de quoi être surpris. Pas grave, d'autant que le gameplay, souple et terriblement accessible, permet de se faire plaisir en enchaînant des attaques démesurées synthétisant à merveille la puissance du héros. Que ce soit avec une épée, une faux ou toute autre arme, les démembrements sont nombreux. Heureusement me direz-vous puisque ceux-ci vous offriront orbes de santé, de magie ou bien encore de précieuses âmes qui vous serviront de monnaie. A ce sujet, on regrettera quand même que les items de Vilgrim (armes, combos, capacités...) soient si chers. Certes, on en récolte un paquet (surtout en détruisant des coffres en renfermant des centaines) mais malgré cela, on devra faire très attention à ses achats au tout départ surtout que certaines armes sont bien plus efficaces que d'autres en fonction des adversaires.
Maintenant, on appréciera d'avoir un challenge à la hauteur (et ce dès le mode Normal), un jeu plus ouvert qu'un beat'em all lambda, une évolution de son personnage bien pensée et assez poussée ainsi qu'une avancée limpide rythmée par des combats rapides et nerveux. Il nous reste beaucoup de choses à découvrir mais pour l'heure, Darksiders se montre à la hauteur et ce alors même qu'il digère à tout va GoW via la façon de penser ses affrontements, ses séquences de shoot à dos de cheval ailé, etc. Est-ce un mal ? Absolument pas d'autant que le titre de Vigil Games s'éloigne de celui de Sony par son univers, sa construction permettant plus de liberté et son rythme sachant alterner phases d'exploration amenant quelques éléments de plates-formes et combats débridés à un contre dix. On retiendra également une bonne ergonomie permettant facilement d'alterner entre deux armes ou bien d'utiliser un de nos pouvoirs sans que cela ne ralentisse jamais l'action. Bref, nous aurons le temps de revenir sur tout ceci lors du test mais pour l'heure, un seul constat s'impose : Darksiders a tout du jeu qui se fera attendre d'ici sa sortie. La messe est dite.