Outre la francisation, inexpliquée, du titre de l'émission, une première déception vous attend : Stéphane Rotenberg, Alex Goude et Sandrine Corman, les présentateurs de Total Wipeout, sont ici aux abonnés absents. Vous retrouverez tout de même les différentes épreuves qui composent le programme, reproduites avec une grande fidélité et scandées par le jingle officiel. Hélas, si le concept du jeu télévisé opposait 24 candidats dans des épreuves éliminatoires jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un, ici le nombre maximum de participants simultanés est réduit à 6 seulement en solo (les 5 autres sont contrôlés par l'IA) et à 4 en multijoueur. Cette diminution du nombre de candidats n'entame pas vraiment le fun des épreuves, puisque la majorité d'entre elles se pratique de toute façon à tour de rôle, sans permettre d'interactions entre les candidats (c'est le principe même de l'émission). En revanche, elle nuit au challenge et à la durée de vie, qui en prennent un coup.

Total Dérapage propose quatre émissions constituées chacune d'autant d'étapes : les Qualifs, la Fatale Balayette, la Centrifugeuse, et la Wipe Zone. En solo, chaque émission ne dure pas plus d'une quinzaine de minutes au total et les trois suivantes, qu'il faut débloquer, ne constituent que des variantes de la première (les épreuves y sont légèrement modifiées et plus difficiles) ; en multi, il faut compter de 20 à 40 minutes par session. Le problème du jeu à plusieurs, c'est que le principe de l'élimination y a été abandonné au profit d'un système de classement basé sur des points attribués à l'issue de chaque épreuve : cela permet d'éviter le syndrome du joueur éliminé qui attend, mais cela ne correspond plus du tout au concept même de Total Wipeout. Quoi qu'il en soit, après avoir remporté une émission (ce qui ne devrait pas être trop difficile), vous débloquez les épreuves qu'elle contenait, que pouvez ensuite utiliser pour créer votre propre programme, à l'instar de ce que proposait Intervilles du même éditeur. Vous aurez également l'occasion de débloquer quelques défis individuels ainsi que de nouveaux candidats à incarner. Ces derniers sont tellement moches, grotesques, mal modélisés et mal animés que cela n'a guère d'intérêt. Particulièrement extravertis, et fidèles en cela au casting de l'émission, ils ne vous épargneront pas pour autant leur petit numéro de frime crétin avant chaque épreuve. Les décors sont pour leur part correctement réalisés ; les différents obstacles sont reproduits avec soin et fidélité et reprennent les codes visuels de l'émission.

Si vous êtes un téléspectateur assidu de Total Wipeout, vous vous sentirez donc en terrain familier. Sans doute apprécierez-vous d'évoluer sur des bouées instables ou dans la boue du Paf-Muraille, de sauter sur les grosses boules rouges suspendues, d'esquiver la célèbre Fatale Balayette, de vous équilibrer sur des plans inclinés après être passé dans la Centrifugeuse, ou encore d'éviter des tonneaux qui dévalent, tel un Donkey au meilleur de sa forme. Sauter, grimper, nager, esquiver... autant d'actions qui sont accomplies pour la plupart en balançant la Wiimote et/ou le Nunchuk dans une direction donnée, sachant que les instructions s'affichent généralement au dernier moment. Cela fonctionne toutefois plutôt bien, excepté quand il s'agit d'avancer tout droit (les personnages ont tendance à dévier) ou de s'équilibrer (la jouabilité devient alors aussi confuse que chaotique). Le jeu a également recours - trop souvent sans doute – à des séquences d'actions contextuelles assez simples et souvent hors de propos : bondir sur les grosses boules à grands renforts de QTE ne vous procurera guère le "grand frisson" promis. Dans l'ensemble, malgré sa fidélité à l'émission (du moins en solo), Total Dérapage souffre d'une réalisation médiocre, d'un gameplay inégal et d'une durée de vie insuffisante (une fois le jeu bouclé, on n'a guère envie d'y revenir, en solo comme en multi). Qui plus est, un fâcheux bug présent dans la quatrième émission, qui vous empêche de remonter si vous êtes tombé dans la boue, prouve le peu de considération accordé aux potentiels acheteurs.