Si vous venez lire ces quelques lignes avec au coeur, l'espoir de profiter de quelques jeux de mots foireux sur les agences d'assurances, retournez donc d'où vous venez ! Non, EA Sports MMA vaut largement plus que quelques quolibets et autres réflexions vaseuses. Le jeu de combat libre d'Electronic Arts, pour ce que nous avons pu en voir, pourrait même être la grosse claque de 2010.
Ah qu'il est beau ce monde du combat libre ! Un domaine sur lequel THQ règne en maître du côté du jeu vidéo puisqu'il détient les droits de l'UFC, contrairement à Electronic Arts qui a décidé de se lancer dans la discipline sans le support officiel de la compétition avec MMA (Mixed Martial Arts). Manque de bol, Dana White, le président de l'UFC, ne s'est pas particulièrement montré enthousiaste en découvrant les plans de l'éditeur. Et pour cause, le bougre avait semble-t-il approché EA il y a quelques années en vue d'une adaptation ludique de l'UFC, pour être joyeusement renvoyé dans ses buts sous prétexte que le machin n'avait rien d'un vrai sport... Dana White est donc plutôt remonté à l'idée qu'Electronic Arts, conscient d'être passé à côté d'un gros succès commercial, fasse maintenant les yeux doux aux combattants de la discipline, au point de menacer quiconque irait se faire modéliser le pif chez EA qu'il serait exclu de l'UFC. Bref, pour le géant américain, le contexte n'est pas évident, mais il faut tout de même reconnaître qu'il croit fermement en MMA. Le peu que nous avons pu apercevoir de la bête faisait même furieusement envie.
Au-delà de la controverse, EA Sports MMA assure méchamment à l'écran. Les développeurs nous ont ainsi montré deux combattants criants de vérité : Brett Rogers et Fedor "machine à tuer" Emelianenko. Basé sur une version largement remaniée du moteur de Fight Night Round 4, MMA peut d'ores et déjà postuler au titre de plus beau jeu de baston jamais réalisé. Les mouvements des combattants semblent terriblement naturels et l'attention aux détails sur la posture et les petits traits caractéristiques de chacun est hallucinante. Brett Rogers avait ainsi tendance à croiser régulièrement les poings, comme dans la réalité, tandis que le visage d'Emelianenko portait effectivement la cicatrice qu'on lui connaît. Même choc pour les mouvements en pleine action. Un coup de pied porté à un combattant frais en début de combat ne sera pas retranscrit de la même manière après quelques minutes de mandales. A priori, il devrait ainsi être plus facile de plaquer son adversaire au sol en fin de match, puisque ce dernier aura nettement plus de mal à encaisser les coups.
Dans le même ordre d'idées, les petits gars du studio Tiburon, cherchent manifestement à rendre les affrontements beaucoup plus fluides en ajustant consciencieusement les animations. Les fiers guerriers étaient par exemple capables de se balancer simultanément des baffes, tout en étant plaqués au sol. Les animations semblent ainsi se greffer les unes sur les autres sans le moindre souci pour un rendu très naturel. Les amateurs apprécieront également le grand respect des règles de la discipline dont font preuve les développeurs. Pour la petite scène que nous évoquions justement, il sera effectivement impossible au combattant étalé sur son congénère de continuer à lui frapper la tête. Ce respect des conventions se retrouve également dans tout ce qui entourera les combats : rings ou cages imposeront des techniques particulières, notamment lorsqu'il s'agira d'acculer votre adversaire dans un coin.
Néanmoins, aussi impressionnante que fut cette présentation, de nombreuses questions restent en suspens. Par exemple, rien ne nous aura été dit sur la forme que prendra le mode carrière, sur les licences utilisées (on ne connaît que Strikeforce pour l'heure) ou sur le nombre de combattants disponibles. Sur ce dernier point, les développeurs ont tout de même tenu à nous prévenir qu'ils mettraient davantage l'accent sur le réalisme et le feeling de chaque champion plutôt que le simple nombre de participants. On devra donc plutôt s'attendre à une sélection de sportifs fidèlement reproduits qu'à une myriade de clampins. Il sera toutefois possible de créer son propre personnage pour partir en remontrer aux ténors de la discipline. Nous n'en saurons pas plus. Quoi qu'il en soit, ce bref aperçu des possibilités offertes par EA Sports MMA permet d'imaginer de grandes choses, de très grandes choses. Ne reste plus qu'à espérer que l'éditeur nous offre rapidement de nouvelles infos.