Le producteur de cette version Wii, Akiyoshi Chosokabe aka "Greyhound" l'avait promis, après trois années d'existence sur Wii, la licence PES allait enfin débarquer de bonne heure alors que les précédentes moutures n'arrivaient pas avant mars. Un raccord qui n'est pas un détail puisque ne bénéficier d'une simulation de foot qu'au début du printemps n'avait pas beaucoup de sens. On pardonnait Konami, l'un des rares éditeurs à faire l'effort de repenser complètement le gameplay de sa série pour coller parfaitement avec le support. Et même si le résultat n'est pas toujours parfait, les joueurs Wii peuvent à chaque fois se targuer de posséder un titre unique. Pour cette version 2010, Konami est reparti sur les bases du précédent volet qu'il considère bien équilibré et s'est contenté d'affiner certaines phases de jeu tout en travaillant encore et encore sur les défenses. En effet, c'est la ligne qui pose le plus de problèmes de compatibilité avec les contrôles Wiimote/Nunchuk depuis PES 2008.

Le gameplay a ainsi fait l'objet de petites retouches, sans changer d'orientation. On se retrouve donc avec un PES 2009.5, toujours plus riche à jouer avec le combo Wiimote/Nunchuk qu'avec une manette classique Wii qui souffre en plus de l'absence de deux gâchettes, remplacées par deux boutons difficilement accessibles. PES n'a donc pas fondamentalement changé et il est toujours nécessaire de maîtriser quasi-parfaitement les commandes défensives pour récupérer des balles proprement ou se placer correctement. En ce sens, les développeurs ont trouvé une première parade en améliorant considérablement la gestion des contacts, profitant bien souvent aux gros gabarits et donc, la majeure partie du temps aux défenseurs. Il est ainsi plus facile de récupérer un ballon sans tacler mais en pressant simplement, à l'instar de ce qu'il est possible de faire dans les autres versions du jeu ou encore dans FIFA. En parallèle, l'IA a également été améliorée et on constate qu'elle hésite beaucoup moins à presser à deux sur le porteurs du ballon pour tenter de l'en déposséder. Une agressivité qui paye dans la mesure où le jeu dans de petits espaces est compliqué, tout comme dribbler deux défenseurs avec les commandes si particulières de cette version

Autre point important à avoir été revu, le système de coups de pied arrêtés, de coups francs pour être plus précis puisque le soft propose désormais une vue derrière le tireur et non plus obligatoirement une vue d'ensemble comme dans les précédents volets. Le principe demeure le même, à savoir que l'on peut pointer n'importe quel joueur pour lui faire une passe ou évidemment shooter en direction des buts. Pour le reste, PES 2010 reste donc fidèle à son aîné, à savoir que tout en étant le seul PES à proposer autant de richesse dans les passes dans l'espace et autant de précision dans les relances longues, il peine encore à nous convaincre totalement puisque des heures et des heures de jeu ne suffisent pas toujours à nous donner le sentiment de maîtriser complètement le sujet. Le tout est donc un peu bancal, notamment lorsqu'il y a regroupement de joueurs, que ce soit sur des phases défensives ou offensives, où il devient très difficile de s'en sortir tel qu'on le souhaite. Relancer court devient un calvaire et la confusion prédomine assez rapidement. Clairement, PES n'a pas suffisamment progressé sur ce plan-là pour nous, et il paraît assez peu probable qu'un allergique du gameplay de PES 2009 soit tenté de s'essayer à son petit frère.

En termes de modes de jeu, PES 2010 est aussi complet que les autres versions du jeu à un détail près, le mode Vers une Légende n'existe toujours pas sur Wii. Une absence que Konami ne justifie pas et qui n'est de toute façon pas justifiable dans la mesure où le reste du contenu est tout à fait complet, en tout cas, pour un PES. Niveau contenu et licences, PES fait du surplace et compte un retard conséquent pour ne pas dire astronomique sur FIFA. Si Konami a réussi à arracher la licence Europa League après celle de la Champion's League, l'éditeur semble connaître de plus en plus de difficulté à acheter celles des championnats, notamment européens. Ainsi, toujours pas de Bundesliga et seulement deux équipes anglaises licenciées (Liverpool et Manchester United), idem pour 12 clubs espagnols sur 20. C'est maigre, très maigre. En revanche, la famille des sélections nationales s'est agrandie avec l'apparition de nouveaux pays (Guinée, Honduras, Mali, Ouzbékistan ou encore Qatar pour ne citer qu'eux). Un bon point à quelques mois de la Coupe du Monde 2010 que certains ne manqueront sans doute pas de simuler dans leur jeu de foot favori. Pour ce qui est des transferts, là aussi, il y aura du boulot pour les futurs acquéreurs du jeu. En tout cas, dans notre version, de nombreux mouvements n'étaient pas pris en compte, et pas forcément des transferts ayant été effectués dans les dernières heures de l'intersaison.