Support oblige, la prise en main de ce FIFA 10 a de quoi dérouter. Impossible à développer en se basant sur le schéma simpliste des jeux iPhone qui vise à tourner et orienter l'appareil pour influer sur le jeu, le gameplay s'est du coup tourné vers l'autre fonction de la machine, l'écran tactile. L'idée de base est intéressante et légitime, mais force est de constater qu'elle ne présente pas que des avantages. Première difficulté rencontrée, l'encombrement des pouces à l'écran. La remarque peut paraître naïve mais la position du curseur de déplacement (en bas à gauche) nuit pas mal à la lisibilité de l'action, lorsque le ballon ou le joueur se situe ou s'oriente vers ce coin inférieur. Pire encore, à moins de posséder un pouce bionique rétractable, vous peinerez sincèrement à vérifier que le curseur est orienté dans la bonne diagonale. Le pouce couvre en effet l'intégralité de la touche qui est analogique, donc, extrêmement sensible. De plus, on constate qu'au coup d'envoi, il est parfois nécessaire de s'acharner sur ce stick analogique virtuel pour prendre le contrôle des joueurs. Maudit bug.

En dehors de cela, l'adaptation n'est pas maladroite, bien au contraire. Elle ne présente qu'un défaut majeur : FIFA 10 n'est véritablement jouable qu'après de longues heures de pratique alors qu'un jeu iPhone est théoriquement maîtrisable très rapidement. La liste des commandes ne compte en effet que très peu de fantaisie et la plupart des contrôles sont assez basiques, à quelques exceptions près. En effet, appuyer sur B puis A puis B pour une passe en profondeur lobée ou l'inverse pour un une-deux n'est pas des plus pratiques. Mais soit, le timing n'est pas plus exigeant que cela, ce qui d'ailleurs pose paradoxalement des problèmes lorsque des actions sont déclenchées sans le bon vouloir du joueur. En réalité, les véritables tares du jeu ne sont pas liées au support ni à la prise en main mais bien au gameplay à proprement parler. En effet, très assisté, celui-ci ne permet guère de développer un jeu très varié. Tenter d'orienter une passe peut fonctionner (encore que) mais choisir l'endroit du but où le ballon doit se loger est tout simplement impossible. De plus, il s'avère bien compliqué de doser ses frappes dans la mesure où la moindre pression sur l'écran tactile envole le ballon. Les frappes en finesse remédient à ce souci mais il demeure impossible de frapper fort et à ras de terre. Impensable.

Le reste du gameplay est assez classique et arcade, étonnamment plutôt proche de ce qui se fait sur DS et assez éloigné du réalisme prôné sur PSP. Du coup, les amateurs d'arcade sont plutôt visés, eux et ceux qui supportent une IA des gardiens ras les pâquerettes ou une défense handicapée par l'imprécision du stick analogique. Toutefois, pour un premier essai, EA n'est pas tombé très loin du bon équilibre et FIFA 10 n'est pas à côté de la plaque. Les heures de pratique parlent pour le jeu et petit à petit, le tout se laisse apprivoiser, notamment grâce au mode Entraînement, relativement bien pensé et suffisamment complet pour que le joueur puisse travailler toutes les situations, en phases arrêtées ou non. L'occasion entre autres de découvrir que les coups de pied arrêtés profitent d'un mécanisme simple et tout à fait clair, reprenant le principe de FIFA 10 DS. Le stylet est ici remplacé par votre pouce et en fonction de la vitesse du geste, la frappe de balle sera plus ou moins puissante. Idem pour les tirs au but mais ces derniers contraignent quasiment le joueur à enchaîner les pruneaux pour espérer marquer, la faute à des gardiens cette fois très inspirés. Les corners eux, comme les touches, sont franchement moins plaisants et bien plus assistés puisque l'utilisateur ne contrôle pas le tireur mais bien un joueur dans la surface de réparation. Un principe douteux qui empêche de jouer court ou de choisir de centrer au premier ou au second poteau.

Outre ces défauts, FIFA 10 offre un mode Deviens Pro très décevant. Là aussi, les problèmes rencontrés sont les mêmes que sur DS, à savoir une caméra trop focalisée sur le joueur. La conséquence directe est que l'on ne voit strictement rien de l'action. Il faut se fier à la fois au repère du bas de l'écran et à une icône ballon qui indique dans quelle direction le cuir se situe. Niveau confort de jeu, on repassera ! Heureusement, FIFA 10 peut toutefois compter sur une base de données impressionnante mais la même que sur DS, à savoir encore un peu perfectible. EA s'appuie donc là-dessus pour écraser la potentielle concurrence puisque les 30 championnats, les équipes nationales, les coupes et tous les modes qui vont avec (Carrière, Deviens Pro...) sont au rendez-vous. Toutefois, le portage ne s'est pas fait sans mal puisqu'on constate avec désolation que les maillots sont de vulgaires tenues unies et non pas les accoutrements officiels. La comparaison peut commencer à devenir lourde mais "comme sur DS" serait-on tenté de dire. Idem en ce qui concerne les stades qui ne sont pas des reproductions des véritables enceintes. Ça, c'est pour l'immersion. Au final, FIFA 10 sur iPhone est très proche de la version DS, s'est adapté au format iPhone du mieux qu'il pouvait mais se heurte à des soucis de gameplay indépendants du support.