Intense et beau. Voilà sans conteste les deux premiers qualificatifs qui viennent à l'esprit quand on pose pour la première fois ses yeux sur Call of Duty : Modern Warfare 2. Alors, en bon fan que vous êtes, vous allez sans doute penser : "Merci pour l'info mais on s'en doutait un peu.". Bien sûr. Toutefois, à la suite de cette dernière présentation avant la sortie de ce jeu prévue pour le 10 novembre 2009, nous sommes prêts à parier que vous allez revoir à la hausse vos critères en matière d'intensité et de beauté.
Structurellement, Call of Duty : Modern Warfare 2 sera constitué de trois parties bien distinctes : les Spec Ops, la campagne principale et le multijoueur. Si nous les évoquons dans l'ordre dans lequel ces trois sections apparaîtront dans l'interface du jeu, la présentation à laquelle nous avons assisté a débuté par une mission de la campagne principale. But de l'opération : mettre la main sur un certain Alejandro Rojas, un trafiquant d'armes brésilien qui s'est réfugié dans le dédale des favelas qui surplombent Rio de Janeiro. Pour savoir où se trouve exactement ce triste sire, les membres de l'escouade, dont on dirige l'un des soldats, doivent tout d'abord trouver le bras droit de Rojas pour l'interroger. Au moment où ils arrivent au pied de son immeuble, des hommes débarquent d'une camionnette et se mettent à tirer sur celui que vous devez ramener vivant pour qu'il puisse encore parler. Alors que vous êtes assis à ce qu'il convient d'appeler "la place du mort" dans votre voiture, votre chauffeur se fait proprement éclater par un tir bien ajusté des ennemis. Au passage, son décès inopiné nous a permis de constater que Modern Warfare serait extrêmement violent. L'intérieur du véhicule se retrouve entièrement maculé de petits fragments de gélatine rougeâtre, comme si quelqu'un avait eu l'idée saugrenue de planter un gros pétard allumé dans un pot de confiture de fraises. Salissant...
La suite de l'action passe tout d'abord par l'élimination rapide et sans appel des belligérants. Ensuite, il s'agit de poursuivre le futur indic dans un vrai labyrinthe de petites rues. Une fois que le personnage qu'on dirige l'a en vue, pas question de l'abattre. Un tir bien ajusté dans les rotules permet de ramener la marchandise pratiquement sans bobo. Et là, attention : polémique en vue. En effet, la séquence cinématique qui suit nous a permis de voir la petite frappe solidement ligotée à une chaise. Il est flanqué, d'un côté, du commandant de mission qui nous demande de sortir et, de l'autre, d'un balèze qui fait mumuse avec des pinces-crocodile branchées sur une batterie de voiture. Même si ce n'est pas explicitement montré, puisque la porte du local est fermée avant que la séance ne débute, on vient de livrer un homme à des tortionnaires. Difficile de ne pas se sentir interpellé par l'apparition de telles pratiques dans un jeu. Chacun réagira en fonction de sa sensibilité, bien entendu.
L'opération se poursuit par la défense de l'endroit pris d'assaut par les sbires de Rojas qui préférerait que l'indic reste muet, quitte à ce que ce soit de manière définitive. Au passage, nous avons pu profiter d'une vue étonnante par sa profondeur de champ. Quand cette nouvelle phase commence, on peut en effet admirer à l'horizon le Corcovado surplombant la ville avec, en son sommet, la fameuse statue du Christ les bras ouverts. Mais on n'était clairement pas là pour faire du tourisme. De la bataille vraiment acharnée qui s'ensuit, on notera l'intelligence plutôt développée des ennemis. Ils se planquent assez adroitement et tentent de s'exposer au minimum pour vous atteindre. A côté de cela, le personnage qu'on dirige possède vraiment une grande liberté d'action. Il peut se réfugier dans des bâtiments puis briser des vitres pour tirer tout en restant relativement à l'abri. Toutes les armes sont mises à contribution. On tire de loin, on balance des grenades à travers des fenêtres quand plusieurs adversaires se trouvent dans une même pièce, on rafale des bidons qui explosent pour se débarrasser d'un nid d'ennemis...
Bref, ça n'arrête pas et il faut vraiment se montrer versatile dans l'action. Parmi les éléments vraiment intéressants de cette mission, nous avons noté que les snipers ennemis savent se poster dans des endroits très obscurs ce qui les rend extrêmement difficiles à repérer. Pour s'en débarrasser, il faut d'abord trouver d'où viennent les tirs, jusque-là tout est normal, et ensuite viser la tache noire de leur silhouette sur fond gris foncé du mur devant lequel ils se trouvent. Citons également le fait de pouvoir tirer à travers les portes en bois, voire même à travers l'angle de certains murs en fonction de la puissance de l'arme qu'on tient. Précisons enfin que la bataille est relancée en permanence par l'apparition de nouveaux ennemis qui prennent position rapidement. On a un peu l'impression de regarder des séquences intermédiaires sauf qu'on ne sort jamais du jeu. Au bout du compte, l'un de nos coéquipiers est parvenu à arrêter Rojas dans sa fuite en le faisant passer par une fenêtre.
Les Spec Ops sont des missions indépendantes entièrement paramétrables. On choisit le cadre, la difficulté, le nombre d'ennemis, etc. Durant la présentation, il s'agissait de nettoyer une zone d'une quarantaine de soldats adverses. Parmi eux se trouvaient des Juggernauts, des soldats ayant reçu pour Noël une panoplie pare-balles intégrale. Contre eux, il faut avoir recours aux grands moyens, à savoir un calibre .50 de type Barrett. Et même avec cet engin de mort qui dans la réalité tire des balles capables de traverser un bloc moteur de Jeep, il fallait plusieurs tirs pour voir enfin tomber ces colosses lourdement blindés. Autant l'admettre, cela confine à de la science-fiction mais, à côté de cela, ce fusil de précision ne faisait qu'une bouchée des adversaires "normaux" qui finissaient dans un joli feu d'artifice. Oh, la belle rouge !!! Autre mission Spec Ops que nous ont montré les membres du studio Infinity Ward : une course contre-la-montre en motoneige. Et même si nous sommes restés spectateurs de ce moment atypique pour un FPS, force est de constater que le sentiment de vitesse était là. Il nous a d'ailleurs paru évident que l'engin se comportait différemment dans les moments où il se trouvait sur de la neige ou sur de la glace. Nous attendrons de pouvoir passer ce niveau manette en mains pour vous confirmer ce sentiment, mais c'est vraiment de très bon augure.
S'en est suivi une courte session de jeu en mode coopératif, manette en mains. Partageant l'écran avec l'un de nos estimés confrères, nous nous sommes retrouvés à nouveau dans les favelas de Rio. De ce moment, on garde notamment la possibilité de ramener son coéquipier à la vie quand il frise l'indigestion fatale de plomb. Sinon, comme précédemment, nous ne pouvons que remarquer la bonne tenue générale de ce titre vraiment enthousiasmant. Mais l'heure n'est pas encore au test, petits impatients... A la suite de cette présentation nous avons pu discuter avec les représentants d'Infinity Ward et, sans attendre, nous avons soulevé l'épineux problème de la durée de la campagne principale. Quand nous leur avons demandé si celle de Modern Warfare 2 serait plus longue que celle du premier opus connue pour être particulièrement courte, la réponse n'a pas donné dans la langue de bois : c'est non, elle sera grosso modo de la même longueur (mot peut-être un peu galvaudé selon votre point de vue sur la question...). Mais il s'agit d'un non parfaitement assumé par une équipe qui préfère, et de loin, proposer un contenu diversifié adapté à un scénario prenant.
"Nous proposons une véritable histoire qui passe à travers différents types de principes.", précise Robert Bowling, responsable de la communication de chez Infinity Ward. "Pour nous, il est primordial que l'action emporte le joueur. Et pour conserver ce sentiment d'intensité, il faut absolument éviter de répéter les mêmes principes plusieurs fois car cela devient vite lassant. C'est pour cela que nous ne cherchons pas à gagner en temps de jeu en demandant au joueur de refaire les mêmes choses plusieurs fois. Donc nous n'allons pas proposer une campagne qui s'étale sur une dizaine d'heures. Elle est plus courte mais ça n'arrête vraiment pas.". Autre question : savoir si les images d'une ville de Washington en grande partie détruite aperçue dans une récente vidéo faisaient partie du scénario du jeu ou s'il s'agissait uniquement d'un coup marketing pour attirer le chaland. M. Bowling nous a répondu que c'était bien un événement qui se déroulait dans le jeu. On a clairement hâte de voir ça et de comprendre ce qu'il se passe...