S'étant fait remarquer à juste titre au moment du lancement du catalogue WiiWare, LostWinds est encore aujourd'hui l'un des jeux les plus intéressants parmi tous ceux qui sont disponibles en téléchargement sur la console de Nintendo. Annoncée de longue date, sa suite s'est fait attendre près d'un an et demi, alors accueillons-la avec tout l'engouement qu'elle mérite.
LostWinds nous racontait le début du voyage de Toku, un jeune garçon au faciès lunaire qui découvrait par hasard un fragment de pierre dans lequel était enfermé Enril, l'esprit du vent. Il le libéra et hérita de sa protection divine, obtenant ainsi le pouvoir de manipuler la brise à volonté. Prenant place dans un environnement enchanteur rappelant beaucoup le fameux ICO sur PS2, LostWinds usait du charme tranquille et poétique de la nature pour nous entraîner dans un univers verdoyant où tout tournait autour des éléments naturels.
L'air, la terre, l'eau, la glace et le feu, sont encore plus présents dans LostWinds : Winter of the Melodias, une suite qui raconte comment Toku va entrer en contact avec Sonté, un ours qui symbolise l'esprit des saisons. Son périple l'amènera aussi à suivre les traces de sa mère disparue alors qu'elle était partie explorer les ruines de la Cité antique de Melodia. Le titre ne se contente d'ailleurs pas de réutiliser toutes les ficelles de gameplay liées à la manipulation du vent, il y ajoute aussi l'alternance de l'été et de l'hiver pour déboucher sur quelque chose de beaucoup plus surprenant. Au début du jeu, Toku a perdu la quasi-totalité des pouvoirs dont il avait hérité dans le premier volet. Armé de sa Wiimote, le joueur doit alors s'efforcer de le guider dans une nature hostile où seuls les courants d'air permettent à Toku de surmonter les embûches qui se dressent devant lui. Frigorifié par le temps glacial qui envahit les alentours du village, le jeune garçon doit courir d'une torche à une autre pour éviter de finir en glaçon. Mais cette contrainte de gameplay disparaît rapidement pour nous permettre de profiter pleinement d'une aventure qui s'annonce surprenante de bout en bout.
On n'évoquera donc pas, volontairement, le tout début du jeu qui met l'histoire de Toku en relation avec celle des Melodias, ni la dernière ligne droite de l'aventure qui devrait en étonner plus d'un. Le scénario de ce deuxième chapitre est assez inattendu et compte d'ailleurs parmi les principaux atouts du titre. Et des arguments, LostWinds : Winter of the Melodias n'en manque pas. Véritable bouffée d'air frais, le gameplay nous invite à faire preuve d'astuce pour dompter les aléas de l'environnement à l'aide des différents pouvoirs dont hérite progressivement Toku. Le vent ne suffit pas toujours à venir à bout des énigmes les plus subtiles, mais le recours à l'alternance des saisons permet de contourner habilement certaines difficultés. Geler ou dégeler la surface de l'eau est sans doute l'exemple le plus évident des pouvoirs de Sonté, mais certains handicaps rendent parfois les choses moins faciles que prévu. Voilà pourquoi Toku héritera également du pouvoir du cyclone, capable de déplacer une masse d'eau d'un bassin à un autre via un nuage que l'on peut faire pleuvoir n'importe où. Une fois amélioré, le cyclone pourra aussi perforer la terre meuble pour dévoiler de nouveaux passages dans le sol. Tracer un vortex sous la neige qui tombe peut aussi permettre de matérialiser une grosse boule de neige capable de détruire les parois friables.
De retour dans cet opus, les différentes espèces de Glorbs ne peuvent être vaincues que d'une façon bien précise, soit en les gelant, soit en les brûlant, soit en les assommant avant de les envoyer s'écraser violemment au sol. Peu présents dans cet opus, les ennemis vous laisseront tout de même profiter du calme de la nature et de la magnificence des décors toujours aussi plaisants à parcourir. Car votre principal adversaire réside surtout dans le level design parfois complexe de l'environnement. Une difficulté compensée tout de même par l'ajout d'une carte du monde qui permet de comprendre comment les zones sont reliées entre elles. La musique, elle aussi, nous transporte dans un ailleurs apaisant aux sonorités exotiques, digne d'un film de Zhang Yimou (Hero, La Cité Interdite). Côté durée de vie, le jeu fait mieux que son prédécesseur avec une moyenne de 4 heures pour en faire le tour complètement. Les allers-retours sont certes plus nombreux mais ils sont justifiés dans le sens où les conditions imposées pour les parcourir se renouvellent à chaque fois. Si vous recherchez un soft original et débordant de poésie, il n'y a donc vraiment aucune raison d'hésiter.
- Graphismes16/20
L'alternance entre l'été et l'hiver rend les environnements plus diversifiés que dans le premier volet. Le rendu graphique est vraiment joli, surtout dans le choix des couleurs.
- Jouabilité16/20
Le contrôle du vent doit maintenant être maîtrisé de pair avec la manipulation des saisons. La progression se renouvelle habilement et réserve bien des surprises.
- Durée de vie11/20
Comptez environ 4 heures pour terminer le jeu la première fois en prenant le temps de récupérer tous les bonus. C'est plus que dans le premier volet, mais la présence d'une carte facilite les allers-retours entre les différentes zones.
- Bande son15/20
L'ambiance sonore est plus que réussie. Les sonorités liées à la nature et les musiques aux consonances exotiques font un bien fou !
- Scénario14/20
Faisant suite au premier épisode, l'histoire de LostWinds : Winter of the Melodias débute alors que Toku part à la recherche de sa mère disparue lors de son exploration des ruines de la Cité de Melodia. L'atmosphère qui enveloppe ce titre est envoûtante à souhait et les textes sont intégralement traduits en français.
Les fans de LostWinds seront récompensés de leur patience avec l'arrivée de cette suite développée avec génie par l'équipe de Frontier. Si le premier volet était resté dans les mémoires, celui-là le mérite encore plus car il pousse le concept plus loin en ajoutant au pouvoir du vent celui des saisons. Seule la courte durée de vie du titre pourra vous faire hésiter, mais pour 1000 points Wii (10 euros) ce serait se priver d'une très belle expérience de jeu.