Avec quelques jours d'avance sur la sortie du film au cinéma, l'adaptation vidéoludique de Mission G s'invite d'ores et déjà sur toutes les machines de la galaxie. L'occasion rêvée de partir à l'aventure aux côtés d'une section spéciale du FBI composée de cochons d'Inde d'élite. Leur intervention ne sera d'ailleurs pas de trop, puisqu'un sinistre milliardaire entend bien transformer tous les ustensiles ménagers du Monde en véritables machines à tuer.
Nous voilà donc dans la fourrure duveteuse de Darwin, le chef d'une équipe de rongeurs formés au combat et capables de surcroît de s'infiltrer dans n'importe quel bâtiment grâce à une multitude de petits gadgets high-tech. Au début du jeu, les bougres sont envoyés en mission de reconnaissance dans la maison de Leonard Saber, un magnat de l'électronique dont les innombrables machines équipent tous les foyers du Monde : grille-pain, rasoirs électriques, gaufriers, broyeurs, ordinateurs, etc. Le hic, c'est que le bonhomme semble nourrir un terrible projet de domination mondiale dont la base repose sur un logiciel capable de donner vie à tous les objets produits par sa firme, de sorte à ce qu'il se transforment en de véritables petits soldats mécaniques.
La G-Force, puisque c'est là le nom de notre fière section d'agents à poils, va donc se retrouver plongée en plein milieu de cette terrifiante "machination" et devra tout tenter pour mettre un terme aux agissements de Saber. L'essentiel de l'aventure va donc se dérouler au sein d'une succession de bureaux et de laboratoires, dans le complexe du milliardaire. En raison de la petite taille de votre personnage, vous devrez régulièrement crapahuter sur des étagères pour atteindre des bouches d'aération, escalader des tuyaux et trouver le moyen d'ouvrir telle ou telle porte. Pour l'aider dans sa tâche, Darwin pourra cependant compter sur son fidèle jet-pack, ainsi que sur l'intervention régulière de Mooch, la mouche Commando. En fait, vous pourrez solliciter cette dernière à des moments précis en appuyant sur la touche correspondante. Vous aurez alors un contrôle direct sur la petite bestiole, qui pourra se faufiler dans des endroits inaccessibles et activer les mécanismes nécessaires à la poursuite de votre progression. Mission G intègre donc une composante "plate-formique" - associée à un petite dimension exploration – qui ne pose pas de grande difficulté et qui devrait en toute logique satisfaire les jeunes joueurs.
Mais au cours de vos pérégrinations, vous serez très régulièrement confronté à des tripotées de machines bien décidées à vous barrer la route. Le jeu offre effectivement une bonne petite variété d'ennemis aux comportements distincts : ordinateurs, fers à repasser cracheurs de feu, rasoirs électriques volants, gaufriers mordeurs, etc. On aura donc plaisir à expédier tout ça à la casse à grands coups de fouet électrique. Notez d'ailleurs que vous aurez occasionnellement la possibilité de prendre directement le contrôle de vos ennemis pour quelques phases de shoot rigolotes. A tout cela se greffent quelques menues énigmes pas bien compliquées, lors desquelles vous devrez par exemple jouer avec le rayon laser d'une sentinelle, faire en sorte d'attirer ses projectiles, vous esquiver au dernier moment afin que le tir ricoche sur une cible que vous n'auriez pas pu vaincre autrement. L'ensemble se révèle assez dynamique et est rythmé par les interventions régulières des autres membres de la G-Force. Bref, sur le papier, le titre d'Eurocom apparaît comme une adaptation des plus sympathiques.
Hélas, l'aventure de notre cher Darwin ne va pas sans quelques petits défauts. En premier lieu, on regrettera la grande répétitivité de l'aventure, aussi bien en termes de design que de gameplay. Tous les environnements apparaîssent effectivement beaucoup trop semblables les uns aux autres. Un constat qui s'applique également aux objectifs de chaque niveau : on passera l'essentiel de notre temps à chercher des interrupteurs pour ouvrir telle ou telle porte. En fait, le jeu fait preuve d'une paresse structurelle assez dommageable. En dehors de trois petites séquences où l'on devra piloter le véhicule de la G-Force ou visiter les entrailles d'un robot géant dans la peau de Mooch, le joueur aura donc rapidement l'impression de faire toujours la même chose pendant les 6 heures que dureront l'aventure. En somme, vous l'avez compris, Mission G n'est pas véritablement un mauvais jeu, son univers et sa réalisation honnête en font même un bon petit défouloir, mais l'ensemble reste néanmoins trop quelconque pour nous satisfaire pleinement. Dommage.
Sony ne nous ayant toujours pas fourni les mises à jour adéquates, nous sommes une fois de plus contraints d'illustrer ce test avec des images éditeur. Veuillez nous en excuser.
- Graphismes14/20
Une réalisation très honnête qui parvient assez facilement à donner vie à l'univers du film. On regrette cependant le manque de variété des décors, toujours trop semblables les uns aux autres.
- Jouabilité12/20
Un peu de plates-formes, beaucoup de baston contre des ennemis rigolos et bien fichus et quelques énigmes pas bien compliquées jetées au milieu constituent la recette de base de Mission G. Hélas, le jeu souffre d'un structure archi-classique qui tend à répéter les mêmes schémas tout au long de l'aventure. La lassitude risque donc de s'installer rapidement.
- Durée de vie8/20
Comptez environ six heures pour terminer l'aventure. Hélas, Mission G ne propose pas d'autre mode pour permettre aux plus jeunes de profiter de la compagnie de ces curieux agents plus longtemps. Une fois le soft terminé, il y a fort peu de chances pour qu'on y revienne de sitôt.
- Bande son14/20
Bruitages, musiques et voix collent parfaitement à l'univers de Mission G. Darwin prend volontiers des airs de Sam Fisher tout en ponctuant ses coups d'éclat de quelques répliques plus décalées. Le résultat final est assez rafraîchissant.
- Scénario13/20
Le film n'étant pas encore sorti dans nos vertes contrées, il est difficile de dire à quel point cette adaptation lui est fidèle. Reste que les personnages, leurs personnalités et autres répliques semblent bien coller à l'image que nous avons pu nous en former à la vue des quelques extraits du long métrage disponibles sur le net.
Adaptation sympathique mais un petit peu trop fragile du fait d'une grande répétitivité et d'un contenu faiblard, Mission G ne s'adressera qu'aux fans les plus convaincus des cochons d'Inde espions. On fait effectivement trop vite le tour de cette aventure qui ne manque pourtant pas de charme.